🔮 EXCLUSIF – RasmanĂ© Zinaba du Balai citoyen « interpellé »

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Le militant de la sociĂ©tĂ© civile RasmanĂ© Zinaba du Balai Citoyen a Ă©tĂ© « interpellé » tĂŽt mardi Ă  son domicile, a confirmĂ© Ă  OmĂ©ga une source proche du militant. Zinaba figurait sur une liste de sept personnes – Bassirou Badjo aussi du Balai Citoyen, les journalistes Ladji Bama et Issaka Lingani, l’homme politique AblassĂ© OuĂ©draogo, Gabin Korbeogo de l’Organisation dĂ©mocratique de la jeunesse et Dr Daouda Diallo du collectif contre l’impunitĂ© et la stigmatisation des communautĂ©s – Ă  ĂȘtre rĂ©quisitionnĂ©es, dĂ©but novembre 2023, pour le front. Est-ce pour cela qu’il a Ă©tĂ© interpellĂ© ? La question a tout son sens d’ĂȘtre posĂ©e.

L’information est rĂ©vĂ©lĂ©e Ă  OmĂ©ga par un proche du militant de la sociĂ©tĂ© civile affirmant que RasmanĂ© Zinaba n’est plus chez lui. « Des hommes sont venus le chercher », prĂ©cisait-il sans pouvoir donner l’identitĂ© des personnes venues chercher le militant. On le sait. RasmanĂ© Zinaba figurait sur une liste de personnes rĂ©quisitionnĂ©es pour le front. Tout comme plusieurs d’ailleurs, il avait lui aussi refusĂ© de se soumettre Ă  cette rĂ©quisition.

Mieux, les personnes rĂ©quisitionnĂ©es, Ă  travers un collectif d’avocat, avaient attaquĂ© ces dĂ©cisions de rĂ©quisition jugĂ©es « illĂ©gales et arbitraires ». Mi-novembre, le tribunal administratif a statuĂ© en rĂ©fĂ©rĂ© et a estimĂ© qu’il ne pouvait pas suspendre Ă  ce stade ces rĂ©quisitions. Le tribunal a invoquĂ© des questions de sĂ©curitĂ© nationale ayant motivĂ© ces rĂ©quisitions.

N’ayant pas pu suspendre les rĂ©quisitions, le collectif des avocats a fait recours au « rĂ©fĂ©rĂ© liberté ». Une sorte de procĂ©dure d’urgence pour rĂ©tablir la libertĂ© d’expression, d’opinion, d’aller et de venir des personnes rĂ©quisitionnĂ©es, en attendant une autre procĂ©dure pour statuer sur la lĂ©galitĂ© ou non de ces rĂ©quisitions.

Début décembre, le tribunal administratif avait ordonné la suspension des réquisitions.

Le juge estimant que le motif invoquĂ© par l’armĂ©e, la sĂ©curitĂ© nationale, pour rĂ©quisitionner ces personnes, n’était pas suffisant.

Selon le tribunal administratif, il existe un lien entre ces personnes réquisitionnées et certaines de leurs opinions. Alors elles ne sont pas réquisitionnées pour aller sécuriser le territoire. Mais une sorte de restriction de leurs libertés, a-t-il noté.

Les premiers instants, RasmanĂ© Zinaba avait rĂ©duit ses mouvements, affirme un proche et de prĂ©ciser qu’aprĂšs la dĂ©cision de justice, il vaquait Ă  ses occupations mais ne faisait pas de posts Facebook oĂč il Ă©tait actif, ajoute la source.

Sur la liste des sept personnes rĂ©quisitionnĂ©es, l’homme politique AblassĂ© OuĂ©draogo et Daouda Diallo du collectif contre l’impunitĂ© et la stigmatisation des communautĂ©s ont dĂ©jĂ  Ă©tĂ© interpellĂ©s et envoyĂ©s au front. Zinaba est ainsi le troisiĂšme Ă  ĂȘtre interpellĂ©. Les journalistes Ladji Bama et Issaka Lingani sont toujours hors du pays.

Lamine Traoré / Oméga médias

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