- 72h aprĂšs son communiquĂ© sur les rĂ©quisitions jugĂ©es « illĂ©gale et arbitraire » et la « dĂ©tĂ©rioration de la situation sĂ©curitaire » dans le pays, le gouvernement BurkinabĂš a rĂ©pondu, mardi, Ă la Cedeao. Le gouvernement a estimĂ© que la Cedeao fait une « lecture biaisĂ©e de lâĂ©volution de la situation sĂ©curitaire » et que les rĂ©quisitions se font dans un cadre lĂ©gale.
« Le Gouvernement de Transition marque son Ă©tonnement et son incomprĂ©hension face Ă une lecture aussi biaisĂ©e de lâĂ©volution de la situation sĂ©curitaire et du combat hĂ©roĂŻque de notre peuple pour son indĂ©pendance et sa souveraineté », peut-on lire dans le communiquĂ© poursuivant: « pendant que les forces combattantes burkinabĂš engrangent des victoires incontestables dans les opĂ©rations de reconquĂȘte du territoire national, tandis que les Forces de dĂ©fense et de sĂ©curitĂ© ainsi que les Volontaires pour la dĂ©fense de la Patrie traquent sans relĂąche les hordes de terroristes aux abois, lâorganisation communautaire porte apparemment des ĆillĂšres qui masquent sa vue sur cette rĂ©alitĂ© des faits ».
Le gouvernement explique que dans le mĂȘme communiquĂ©, la Commission prĂȘte aux autoritĂ©s de la Transition des dĂ©rives liberticides et Ă©voque lâinterpellation et la dĂ©tention de personnalitĂ©s politiques et de la sociĂ©tĂ© civile par les autoritĂ©s de la transition de mĂȘme quâune procĂ©dure illĂ©gale et arbitraire de rĂ©quisition destinĂ©e Ă rĂ©primer toute libertĂ© dâexpression dans le pays.
Le Gouvernement dit dĂ©plorer « une telle apprĂ©ciation infondĂ©e, inconsĂ©quente et incongrue, et rappelle Ă la Commission de la Cedeao que câest en toute responsabilitĂ© que le Burkina Faso, dans le cadre de sa stratĂ©gie de lutte contre le terrorisme, sâest dotĂ© dâun dispositif juridique relatif Ă la mobilisation gĂ©nĂ©rale et Ă la mise en garde pour faciliter la sĂ©curisation du territoire »
« Le Gouvernement tient Ă affirmer que câest en respect de la procĂ©dure prescrite par les dispositions lĂ©gales et rĂšglementaires que les rĂ©quisitions de citoyens burkinabĂš se sont faites jusquâĂ ce jour », insiste le gouvernement.
« Le Gouvernement se dĂ©sole du silence de lâorganisation communautaire sur les enjeux majeurs de la lutte contre le terrorisme dans notre espace. Câest le cas notamment des paiements de rançons qui concourent au financement du terrorisme. De mĂȘme, lâorganisation est Ă©trangement aphone en dĂ©pit des massacres et des assassinats perpĂ©trĂ©s contre des citoyens de la Cedeao par des barbares assoiffĂ©s de sang. Elle observe la mĂȘme attitude complaisante Ă lâĂ©gard des pays qui protĂšgent, ravitaillent et facilitent les mouvements des terroristes », note le communiquĂ©.
Le gouvernement estime quâau lieu de sâintĂ©resser Ă ces questions qui vaillent, la Cedeao prĂ©fĂšre sâinvestir dans, ce quâil a appelĂ©, la recherche de solutions aux problĂšmes accessoires ou inexistants.
« Le Gouvernement de Transition nâentend pas se laisser divertir par des communications du genre de celle portĂ©e par la Commission de la Cedeao qui procĂšdent dâun imaginaire dĂ©bordant et totalement tronquĂ© sur la situation rĂ©elle de la lutte de notre peuple et rappelle la Commission Ă lâexigence de discernement dans la conduite de sa mission », affirme le porte-parole du gouvernement.
Il indique saisir par ailleurs cette occasion, pour, dit-il, « exprimer ses doutes persistants sur cette volonté toujours réaffirmée de la disponibilité constante de la Commission de la Cedeao à accompagner les autorités burkinabÚ dans leurs efforts pour ramener la paix et la sécurité ».
« Le Gouvernement du Burkina Faso en appelle donc au respect des choix opĂ©rĂ©s par les autoritĂ©s et le peuple burkinabĂš, et fondĂ©s sur la solide volontĂ© dâapporter des solutions endogĂšnes pour la restauration de lâintĂ©gritĂ© territoriale », peut-on lire.
Le gouvernement affirme quâĂ ce « tournant crucial de lâhistoire du Burkina Faso, [il] prĂ©cise que ses prioritĂ©s restent focalisĂ©es sur les Ă©normes enjeux sĂ©curitaires et humanitaires, et serait reconnaissant Ă la Commission de la Cedeao de sâinscrire dans cette logique, pour peu quâelle soit animĂ©e dâune rĂ©elle volontĂ© dâaccompagner ses efforts ».
Le samedi 30 décembre dernier, la Cedeao avait dénoncé la procédure « illégale et arbitraire » des réquisitions au Burkina Faso et avait lancé un appel aux autorités de la transition pour la « libération immédiate de toutes les personnes interpellées dans le cadre de cette procédure ».
« La Commission de la Cedeao rĂ©itĂšre sa prĂ©occupation face Ă la dĂ©tĂ©rioration de la situation sĂ©curitaire dans le pays et rĂ©affirme sa disponibilitĂ© constante Ă accompagner les autoritĂ©s BurkinabĂš dans leurs efforts pour ramener la paix et la sĂ©curitĂ© sur toute l’Ă©tendue du territoire national », indiquait le communiquĂ©.
Lamine Traoré, Oméga médias