Le Président tchadien, Mahamat Idriss Déby, a promulgué la nouvelle constitution du pays ce vendredi, votée lors du référendum des 16 et 17 décembre, ont annoncé des organes de presse locaux. Conformément aux usages et à la pratique républicaine, le Premier ministre Saleh Kebzabo a remis, toujours vendredi, sa démission ainsi que celle de son gouvernement au Président de Transition, Mahamat Idriss Déby Itno.
Le Tchad entre dans sa 5ème république avec l’approbation de 86% des 8 millions de personnes appelées aux urnes, selon la Commission électorale. La nouvelle constitution, qui, selon des observateurs tchadiens, concentre toujours l’essentiel du pouvoir entre les mains du chef de l’État, établit parallèlement la désignation des gouverneurs des provinces, mais aussi des sénateurs par élection.
Il s’agit d’une autre forme de décentralisation des pouvoirs entre les mains du chef de l’État, selon les partisans de l’État fédéral qui avaient appelé à voter « Non » à la nouvelle constitution. L’ancien ministre et porte-parole du bloc fédéral, Banyara Yoyana, a affirmé à nos confrères de Tchad Infos que les résultats du référendum ont été « préfabriqués« . Les chiffres confirmant la victoire du « Oui » étaient, selon lui, déterminés bien avant le jour du vote.
« On ne peut pas jouer avec la volonté du peuple, le peuple a voulu le changement mais d’autres veulent plutôt préserver leur position tout en modifiant ces résultats », a déclaré le porte-parole du bloc fédéral, Banyara Yoyana, qui se montre tout de même enthousiaste quant à l’avenir.
« Même s’il est difficile à accepter, un jour tout rentrera dans l’ordre », dit-il.
L’approbation du projet de Constitution représente une étape cruciale dans la préparation des nouvelles élections de 2024, une promesse des militaires au pouvoir depuis le décès du Président Idriss Déby Itno.
Yaya Diomandé / Oméga Médias
