Le chercheur burkinabĂš Halidou Tinto, directeur de recherche en parasitologie de lâunitĂ© clinique de Nanoro a Ă©tĂ© dĂ©signĂ© ce 13 dĂ©cembre parmi les 10 scientifiques de lâannĂ©e par le magazine britannique Nature. Il est rĂ©compensĂ© pour son apport dans le dĂ©veloppement de deux vaccins homologuĂ©s par lâOrganisation mondiale de la santĂ© contre le paludisme.
Câest une nouvelle reconnaissance pour le travail du Pr. Halidou Tinto. Les vaccins RTS,S/AS01 et R21/Matrix-M (noms scientifiques), dĂ©veloppĂ©s grĂące Ă son Ă©quipe a lâunitĂ© clinique de Nanoro avaient dĂ©jĂ Ă©tĂ© recommandĂ©s par lâorganisation mondiale de la santĂ© (OMS) pour prĂ©venir le paludisme chez les enfants. « On a constatĂ© que ces deux vaccins Ă©taient sĂ»rs et permettaient de prĂ©venir efficacement le paludisme chez lâenfant et que, administrĂ©s Ă grande Ă©chelle, ils devraient avoir un impact important en termes de santĂ© publique », Ă©crit lâOMS.
Ce mercredi 13 dĂ©cembre, le chercheur paraĂźt dans le classement « Natureâs 10 » du magazine britannique Nature mettant en lumiĂšre les dix personnalitĂ©s scientifiques qui « ont comptĂ© pour la science » en 2023. Le Pr. Tinto est le seul africain sur la liste, et le 2e BurkinabĂš Ă y figurer, aprĂšs le physicien Lassina Zerbo en 2017.
« Halidou Tinto a jouĂ© un rĂŽle dĂ©terminant dans lâapprobation des premiers vaccins antipaludiques au monde », salue le magazine, qui indique que ce « combattant contre le paludisme (âŠ) a ouvert la voie Ă des vaccins rĂ©volutionnaires ». Le journal retrace Ă©galement le parcours dâun homme qui a mis ses recherches au service de son pays.
Selon Nature, câest avec une Ă©quipe de dix personnes, et des moyens matĂ©riels quasi-inexistants que le scientifique a postulĂ© en 2007 pour mener des recherches au profit de la firme pharmaceutique GSK sur le vaccin RTS,S contre le paludisme. « Ils Ă©taient surpris que nous postulions parce que nous nâavions pas dâĂ©lectricitĂ©, pas de vĂ©hicules, rien », se souvient Harouna Tinto.
« L’homologation d’un vaccin antipaludique avec des niveaux d’innocuitĂ© et d’efficacitĂ© aussi Ă©levĂ©s constitue un accomplissement majeur dans ma carriĂšre de chercheur africain », se rĂ©jouit le professeur Tinto. « Lorsque nous avons commencĂ© l’essai clinique de la phase II du vaccin R21/Matrix-M en mai 2019 Ă Nanoro, je n’aurais jamais imaginĂ© que 4 ans plus tard, nous prendrions une dĂ©cision aussi historique qui va contribuer Ă sauver des millions de vies sur notre continent et c’est ce qui nous rend trĂšs fiers aujourdâhui », ajoute le nouveau laurĂ©at.
Abdoul Fhatave Tiemtoré / Oméga médias