Procès Sankara : Yamba Elysée Ilboudo reconnaît avoir vu Diendéré au Conseil de l’Entente le 15 octobre

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Le premier accusé à la barre du procès sur l’assassinat de Thomas Sankara et 12 autres, Yamba Elysée Ilboudo, a reconnu ce mardi avoir vu Gilbert Diendéré, en réunion avec « ses hommes » le 15 octobre 1987 sur le site du Conseil de l’Entente. Depuis le début de son audition la veille, il était resté moins éloquent sur la question, arguant avoir oublié ce moment précis. Il avait même remis en cause ses propos tenus lors de l’instruction du dossier.

« Quand on est rentré au Conseil, faire le tour pour aller au pied-à-terre, j’ai vu Gilbert Diendéré en entretien avec ses éléments », avait-il déclaré devant le juge d’instruction, selon les procès verbaux que l’accusé reconnaît. Ce lundi, il a nié par moments avoir fait ces déclarations. « Comme je n’ai pas vu, je ne peux pas avoir dit ça au juge », avait-t-il répondu à l’une des nombreuses questions sur le sujet.

« On a l’impression que 34 ans après, le père de 62 ans qui est assis ici, qui croit en Dieu, ne veut pas dire certaines choses », a regretté Me Guy Hervé Kam, avocat des parties civiles qui insiste : « est-ce que vous l’avez vu, est que ce que vous ne l’avez pas vu, ou est-ce que vous l’avez vu mais vous ne voulez pas le dire aujourd’hui ? » Soupir chez l’accusé qui répond d’une voix basse : « cette question là, c’est compliqué ». Pour Me Kam, c’est la meilleure réponse que Yamba Elysée Ilboudo peut donner. D’autant qu’il a reconnu quelques questions plus tôt avoir peur pour sa sécurité. « J’ai peur parce que j’ai des enfants et je veux vivre comme les autres aussi », a-t-il confié.

« Pourquoi quand on parle de Gilbert Diendéré, subitement vous ne vous souvenez de rien ? », a enchaîné le président du tribunal. Sous l’insistance des avocats et du juge, Yamba, visiblement agacé finit par lâcher : « Donc vous prenez ça pour m’attaquer maintenant ? ». « Non, lui répond le président. Nous on ne vous attaque pas. On veut comprendre ». « C’est moi qui avais dit. C’est fini », finit par lâcher Yamba Elysée Ilboudo. « Une faute avouée est à moitié pardonnée. Devant le tribunal aussi c’est comme ça », lui a ensuite confié le juge, qui se veut rassurant. « Si vous pensez que vous êtes en insécurité vous le dites. L’Etat burkinabè garantit la sécurité de tous les citoyens ».

Abdoul Fhatave Tiemtoré

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