🔮 Politique : Il y a 2 ans, l’avùnement du MPSR

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Le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration a 2 ans ce 24 janvier. En 2022, Ă  la mĂȘme date, aux environs de 17h, un groupe de militaires est apparu Ă  la tĂ©lĂ©vision publique (RTB) pour annoncer avoir mis fin aux fonctions du PrĂ©sident du Faso Roch KaborĂ©, rĂ©Ă©lu il y a un peu plus d’un an. Le lieutenant-colonel Paul Henri Damiba est prĂ©sentĂ© comme le chef de la junte.

Le 24 janvier 2022, cela faisait au moins 24h que la confusion Ă©tait installĂ©e Ă  Ouagadougou la capitale. La veille, dĂšs l’aube, ce qui ressemble d’abord Ă  une mutinerie se fait constater dans plusieurs casernes de la ville, notamment au camp SangoulĂ© Lamizana et au camp Baba Sy. Les revendications ne sont pas claires, mais on parle d’impayĂ©s de primes, mais aussi de l’incapacitĂ© du gouvernement de Roch KaborĂ© Ă  juguler la crise sĂ©curitaire qui dure et s’empire depuis 7 ans.

Les soldats obtiennent le soutien de centaines de jeunes sortis les soutenir et les appeler Ă  prendre le pouvoir. Des manifestants qui avaient dĂ©jĂ  pris la rue la veille lors d’une manifestation interdite contre la gestion de la crise sĂ©curitaire par les autoritĂ©s en place. Dans la foulĂ©e, internet mobile est coupĂ©, pour une nouvelle fois. Beaucoup craignent dĂ©jĂ  que ce contexte ne donne lieu Ă  un coup d’état. Mais le gouvernement dĂ©ment toute prise de pouvoir par les militaires, tout en confirmant les tirs dans plusieurs casernes.

Les coups de feu continuent de se faire entendre de façon sporadique pendant toute la nuit de dimanche Ă  lundi. On apprend qu’une tentative d’arrestation du PrĂ©sident Roch KaborĂ© a occasionnĂ© des Ă©changes de tirs entre ses gardes et des mutins. L’un des vĂ©hicules de son cortĂšge sera retrouvĂ© lundi matin, avec des impacts de balles, des vitres brisĂ©es, et mĂȘme des traces de sang. Les informations faisant Ă©tat d’un putsch semblent se confirmer. Mais lĂ  encore, le gouvernement assure que tout est sous contrĂŽle. C’est le ministre de la dĂ©fense, le gĂ©nĂ©ral BarthĂ©lemy SimporĂ© qui l’affirme sur le plateau d’une Ă©dition spĂ©ciale de la tĂ©lĂ©vision publique. Mais l’expression de son visage laisse penser le contraire.

Les nĂ©gociations se poursuivent, mais ne donnent rien, jusqu’en dĂ©but de soirĂ©e oĂč un mouvement de militaires est signalĂ© vers la RTB. Un groupe de soldats prend l’antenne et annonce la prise du pouvoir par un certain lieutenant-colonel Paul Henri Damiba. L’homme est mĂ©connu jusqu’ici du grand public, mĂȘme s’il a Ă©tĂ© nommĂ© commandant de la 3e rĂ©gion militaire basĂ©e Ă  Ouagadougou seulement en dĂ©cembre par le PrĂ©sident Roch KaborĂ©. C’est le capitaine SidsorĂ© OuĂ©draogo de l’armĂ©e de l’air qui lit la dĂ©claration. Le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration souligne la dĂ©gradation continue de la situation sĂ©curitaire, qui menace les fondements mĂȘmes de la nation » et « l’incapacitĂ© manifeste du pouvoir » du prĂ©sident Roch KaborĂ© « à unir les Burkinabé ». Le ton est donnĂ© : la lutte contre le terrorisme et la rĂ©conciliation nationale deviennent les 2 axes majeurs de la gouvernance du nouveau pouvoir. Mais il n’aura que 8 mois Ă  la tĂȘte du pays, puisque Paul Henry Damiba se fera renverser Ă  son tour par le capitaine Ibrahim TraorĂ© Ă  l’issue d’un coup d’état interne. Le MPSR change de visage, mais aussi de vision.

Abdoul Fhatave Tiemtoré / Oméga médias

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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