Le gouvernement de la République démocratique du Congo a interdit mardi la tenue d’une manifestation de l’opposition annoncée pour ce mercredi à Kinshasa, la capitale. Dans une lettre, cinq opposants, candidats à la présidentielle des élections des 20 et 21 décembre, informaient de leur volonté d’organiser une marche de protestation contre des « irrégularités » qu’ils auraient relevées.
« Nous, candidats à la Présidence de la République, réunis en ce jour pour nous lever comme un seul homme contre le simulacre d’élections du 20 décembre 2023, simulacre planifié et exécuté de main de maître par la CENI (…) au seul candidat à la Présidence de la République sortant« , ont écrit les opposants dans une lettre.
Le scrutin, prévu pour se tenir seulement le 20 décembre dernier, a été rallongé d’une journée. La prolongation de ce quadruple scrutin (Présidentiel, législatif, provincial et communal) est, selon ces opposants, « illégale » et « irrégulière« . Ils estiment que les élections, qu’ils qualifient de « simulacre » n’ont été « ni libres, ni pluralistes, ni démocratiques, ni transparentes, ni crédibles ».
Ce groupe d’opposants, dont fait partie Martin Fayulu, candidat malheureux à l’élection de 2018, et Denis Mukwege, prix Nobel de la paix, a appelé « les Congolais présents dans la ville de Kinshasa à se rassembler massivement ce 27 décembre 2023 (…) pour marcher jusqu’au boulevard du trente juin au niveau de la CENI, en protestation contre la naissance d’une nouvelle crise politique ».
Ce mouvement de protestation est proscrit par le gouvernement en place qui y voit une atteinte au processus électoral.
« Je peux vous assurer qu’il n’y aura pas cette marche« , a martelé à la presse le ministre de l’Intérieur, Peter Kazadi, qui dit que cette manifestation a pour but de « mettre à mal le processus électoral, le gouvernement de la République ne peut pas accepter cela ».
La capitale Kinshasa a été investie ce mercredi matin d’un important dispositif sécuritaire, ont constaté plusieurs médias locaux.
Les résultats partiels de la CENI annoncent le Président sortant Félix Tshisekedi en tête, avec plus de 80% des quelque 1,8 million de voix comptabilisées. Près de 44 millions d’électeurs étaient attendus aux urnes dans ce vaste pays de l’Afrique centrale, avec près d’une centaine d’habitants.
Yaya Diomandé / Oméga Médias
