🔴 Niger : Des volontaires pour défendre le pays contre une éventuelle intervention militaire de la Cedeao

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Face à la menace d’une intervention militaire de la Cedeao dans le pays, des jeunes habitants de la capitale Niamey, appellent à un recrutement massif de volontaires pour soutenir l’armée au pouvoir depuis le 26 juillet dernier. Cette information, donnée par l’agence de presse américaine Associated Press (AP), révèle que cette initiative émane d’un groupe de citoyens de Niamey et non des militaires au pouvoir.

La junte n’est pas impliquée, mais elle est au courante de l’initiative, a déclaré Amsarou Bako, l’un des initiateurs, à AP.

« Nous devons être prêts », a signifié Amsarou Bako qui souhaite à travers cette entreprise recruter des dizaines de milliers de volontaires de tout le pays pour s’inscrire aux Volontaires pour la Défense du Niger.

Le groupe aurait pour missions de combattre, d’apporter un soutien médical et de fournir une logistique technique et d’ingénierie, entre autres fonctions, en cas de besoin de la part de la junte, selon le magazine américain, citant Amsarou Bako.

Lors d’une session extraordinaire à Abuja jeudi dernier, les chefs d’État de la Cedeao ont ordonné le déploiement immédiat de leur force en attente pour rétablir l’ordre constitutionnel au Niger. Si l’ordre d’intervention est donné, les forces de la Cedeao devront faire face non seulement aux forces armées nigériennes, mais aussi aux armées du Burkina et du Mali, selon un communiqué conjoint de ces pays. Les Volontaires pour la Défense du Niger, selon Amsarou Bako, doivent également être pris en compte.

« La campagne de recrutement sera lancée samedi à Niamey ainsi que dans les villes où les forces d’invasion pourraient entrer, comme près des frontières avec le Nigeria et le Bénin (…). Toute personne âgée de plus de 18 ans peut s’inscrire et la liste sera remise à la junte pour faire appel aux personnes en cas de besoin », a précisé Bako à l’AP.

L’Union africaine a rejeté cette option militaire proposée par la Cedeao, lundi, lors d’une réunion du Conseil de paix et de sécurité, consacrée à « l’évolution de la situation au Niger et aux efforts pour y remédier ». Cette position révélée mercredi est toutefois suivie d’une suspension temporairement du  Niger à toutes activités de l’UA.

Le Niger, qui était reconnu comme l’un des derniers pays démocratiquement stables de la région du Sahel avant les événements du 26 juillet dernier, est un partenaire des nations occidentales dans la lutte contre la montée de la violence djihadiste liée à al-Qaïda et au groupe État islamique. La France et les États-Unis maintiennent environ 2 500 militaires dans la région, engagés dans la formation de l’armée nigérienne et dans des opérations conjointes pour ce qui concerne la France.

Mardi, au moins 17 militaires ont été tués et 20 autres blessés dans une embuscade entre Boni et Torodi, près de Koutougou, à la frontière avec le Burkina Faso, selon l’armée nigérienne. Il s’agit de la première attaque majeure contre l’armée nigérienne en six mois.

Et si au Burkina voisin, les forces étrangères ont été exclues en faveur des ressources locales, notamment les Volontaires pour la Défense de la Patrie, ceux du Niger se concentreront uniquement sur la menace d’une intervention de la Cedeao, selon Amsarou Bako, qui assure que la situation du Niger est différente.

« Ils (les volontaires au Burkina Faso) combattent les Burkinabè qui ont pris les armes contre leurs propres frères (…) La différence avec nous, c’est que notre peuple se battra contre une intrusion », a-t-il déclaré.

 

 

Yaya Diomandé / Oméga Médias

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