🔴 ALERTE – Suspension de 3 mois de la chaîne française LCI au Burkina

0
3078

Le Conseil supérieur de la communication (CSC) a annoncé, jeudi, la suspension de trois mois des programmes de la télévision « la Chaîne info » en abrégée « LCI » au Burkina Faso sur les bouquets de tout distributeur de services audiovisuels à péage dans l’immédiat. LCI a diffusé, selon le conseil, le 25 avril 2023, une émission intitulée « 24h Pujadas, l’info en question », au cours de laquelle, sa journaliste, Abnousse Shalmani, a livré un certain nombre d’informations sur la crise sécuritaire dans le Sahel en général mais aussi sur le Burkina Faso.

Il ressort des propos de la journaliste que les terroristes, qu’elle qualifie de « djihadistes », précise le CSC, gagnent de plus en plus de terrain depuis le départ de l’armée française. La journaliste affirme que ces « djihadistes » avancent à toute vitesse en l’absence de tout Etat dans les localités conquises notamment dans la zone des trois frontières entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso, note le Conseil et de poursuivre qu’elle précise, sans mentionner de source, que 40% du territoire burkinabé est occupé par les « djihadistes »; qu’il y a plus de treize mille (13 000) morts et plus de deux millions (2 000 000) de personnes déplacées.

Aussi selon elle, toujours indique le Conseil supérieur de la communication, les autorités burkinabè n’arrivent pas à contenir l’armée; que près de 90 000 civils appelés Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP) sont utilisés « comme de la chair à canon » pour protéger les miliaires Burkinabè contre les terroristes; qu’elle estime que le départ de l’armée française a mis les autorités dans des difficultés face aux attaques terroristes; que l’armée française contenait les « djihadistes »; qu’en outre, elle n’entrevoit pas de solution possible et prédit même la création d’un futur État islamique au regard de la progression des « djihadistes » sur le terrain, relève le CSC.

« Attendu que toutes ces allégations ne reposent sur aucune preuve concrète; qu’elles manquent d’objectivité et de crédibilité; qu’il s’agit de simples supputations et des insinuations malveillantes de nature, d’une part, à démoraliser les Volontaires pour la Défense de la Patrie engagés dans la lutte contre le terrorisme aux côtés des Forces de Défense et de Sécurité et d’autre part, à renforcer la psychose au sein des populations face à la crise sécuritaire; qu’en l’absence de preuves rapportées, les affirmations de la journaliste sont de fausses informations », peut-on lire dans la décision du Conseil ajoutant, qu’aussi, la déontologie du journaliste, tout en lui reconnaissant une grande liberté dans ses commentaires, lui impose de présenter des informations exactes, rigoureuses dans le raisonnement et complètes; que c’est pourquoi la Charte de déontologie de Munich du 24 novembre 1971 exige du journaliste de publier seulement les informations dont l’origine est connue ou les accompagner, si c’est nécessaire, des réserves qui s’imposent: qu’en l’espèce, aucune de ces exigences déontologiques n’a été respecté dans les informations livrées par la journaliste.

Qu’en outre, affirme le CSC, les propos de la journaliste manquent d’honnêteté dans le fond; qu’en effet, elle ne fait aucune mention des nombreuses initiatives des autorités Burkinabè pour assurer la sécurité dans le pays ni des progrès de l’armée, ni des pertes infligées aux terroristes : que l’angle de traitement des informations livrées est partisan et fait le choix de démontrer que le départ de l’armée française conduira à un chaos total dans la zone Sahélienne; que la Charte du journaliste Burkinabè est édifiante à ce sujet et stipule que le journaliste est tenu au devoir de vérité par honnêteté intellectuelle, professionnelle et par souci de l’intérêt général;

« Qu’enfin, les propos tenus sont de nature séditieuse notamment lorsque la journaliste affirme que les VDP sont utilisés en guise de « chair à canon » pour protéger l’armée; que ces propos sont suffisamment graves et susceptibles de créer des troubles au sein des populations et fragiliser la collaboration nécessaire recherchée entre l’armée et les civils pour la sauvegarde de la patrie Burkinabè », mentionne le Conseil supérieur de la communication.

Le Conseil explique que la journaliste, en laissant diffuser par son canal des informations erronées sur le Burkina Faso, la chaine LCI est responsable des conséquences des graves manquements constatés d’autant plus, note le CSC, qu’il est établi que LCI n’est pas conventionnée au Burkina Faso; qu’elle est néanmoins reçue via les bouquets des distributeurs de services audiovisuels à péage, autorisés par le Conseil supérieur de la communication.

Par ces motifs, le Conseil décide de la suspension des programmes de la télévision « La Chaine info » en abrégée « LCI » des bouquets de tout distributeur de services audiovisuels à péage pour une durée de trois (03) mois au Burkina Faso, le Collège des Conseillers du CSC. Le Conseil prévient que chaque distributeur de services audiovisuels à péage prend des dispositions pour mettre en œuvre la présente décision à compter de sa notification sous peine de sanction. Il autorise le Secrétaire général du Conseil supérieur de la communication à veiller à l’application de la présente décision qui sera notifiée à chaque distributeur concerné et publiée au Journal Officiel du Faso.

Lamine Traoré / Oméga médias

Laisser un commentaire