Le porte-parole du gouvernement Jean Emmanuel OuĂ©draogo a affirmĂ©, jeudi Ă Ouagadougou, avec « certitude » quâil y a des BurkinabĂš qui nâaiment pas leur pays car, selon lui, ces citoyens se « plaisent Ă faire le jeu de lâennemi ».
InterpellĂ© sur lâusage des termes « patriotes » et « apatrides », plus ou moins Ă la mode, le porte-parole du gouvernement sâest voulu clair. « Je ne sais pas si un seul jour vous avez entendu un membre du gouvernement indexer des gens spĂ©cifiquement pour dire que ce sont des patriotes ou des apatrides », a-t-il dĂ©clarĂ©.
Jean Emmanuel OuĂ©draogo a expliquĂ© que le pays est dans un contexte oĂč chacun est appelĂ© Ă apporter son concours pour quâil puisse sortir de la situation difficile dans laquelle il se trouve.
Selon le porte-parole, nous sommes dans une situation oĂč il est malheureux de constater quâil y a des citoyens qui, malgrĂ© ce contexte difficile, dit-il, se plaisent aujourdâhui Ă faire le jeu de lâennemi.
« Je ne pourrai les qualifier pour dire sâils sont patriotes ou sâils sont des apatrides mais en tout cas ils nâaiment pas leur pays. Ăa au moins câest une certitude », ajoute-t-il.
Selon la convention de New York du 28 septembre 1954, un apatride est « toute personne qu’aucun Ătat ne considĂšre comme son ressortissant par application de sa lĂ©gislation ». Plus simplement, un apatride est une personne dĂ©pourvue de nationalitĂ©, qui ne bĂ©nĂ©ficie de la protection d’aucun Ătat.
« Aujourdâhui, il y a Ă©galement une action de communication des groupes armĂ©s terroristes que nous voyons, qui se diffuse Ă©galement sur les mĂȘmes plateformes sur lesquelles nous sommes. Mais il y a des gens qui sont leur relais sur ces plateformes et qui semblent prendre plaisir quand on dit que le pays a subi des attaques, des pertes que ce soit au sein des forces de dĂ©fense et de sĂ©curitĂ© ou que ce soit au sein des civils », indique Jean Emmanuel OuĂ©draogo.
« Si vous vous plaisez Ă relayer ces informations, je ne vais pas vous qualifier dâapatride mais je dirai tout simplement que vous nâaimez pas votre pays », poursuit-il.
« Maintenant si ne pas aimer son pays, câest ça ĂȘtre apatride, je laisse Ă chacun la responsabilitĂ© de faire la relation », note le porte-parole du gouvernement.
Pour le ministre, aujourdâhui nous sommes dans une situation oĂč il faut que lâensemble des citoyens dans leur ensemble, se mettent debout pour soutenir comme un seul homme lâaction de reconquĂȘte de [du] territoire. Il justifie que cette reconquĂȘte du territoire national, câest lâoption du salut pour nous tous individuellement pris mais aussi collectivement.
« Et aujourdâhui que quelquâun puisse sâĂ©riger en obstacle Ă cette dynamique de reconquĂȘte de notre territoire, je pense quâil nâaime pas son pays », assure M. OuĂ©draogo.
« Le PrĂ©sident de la transition lâa toujours dit. Nous ne sommes pas Ă la recherche de laudateurs. On ne cherche pas des citoyens qui vont chanter les louanges du gouvernement, chanter les louanges des dirigeants aujourdâhui. Ce nâest pas de ça dont il sâagit. Mais aujourdâhui, que tout le monde sâinscrive dans la dynamique de renforcer vĂ©ritablement le moral mais aussi lâengagement de nos unitĂ©s combattantes sur le terrain. Câest de ça quâil sâagit », a expliquĂ© le ministre porte-parole.
Emmanuel OuĂ©draogo estime que beaucoup le font trĂšs bien aujourdâhui que ce soit dans la presse, dans la sociĂ©tĂ© civile et partout.
« Les forces de dĂ©fense et de sĂ©curitĂ© elles-mĂȘmes le disent. Quand elles traversent une localitĂ© et que les citoyens se mettent debout, rien quâĂ travers des gestes, des signes pour leur dire nous sommes solidaires avec vous. Câest la premiĂšre motivation. Parce que quand elles vont jusquâau sacrifice suprĂȘme, câest pour que les journalistes puissent faire leur activitĂ©, câest pour que les commerçants puissent exercer leur activitĂ©, câest pour que tous les corps de mĂ©tiers puissent exercer leur activité », fait-il savoir.
« Câest pour cela que nous disons que de la mĂȘme maniĂšre quâelles (FDS) se sacrifient pour le pays câest de la mĂȘme maniĂšre que nous devons nous mettre tous ensemble derriĂšre elles et surmonter toutes les formes de clivages pour au moins, dans cette dynamique parler dâune seule et mĂȘme voix derriĂšre nos forces de dĂ©fense et de sĂ©curitĂ©, derriĂšre nos volontaires pour la dĂ©fense de la patrie. Câest de ça dont il sâagit, mais pas de rester dans des polĂ©miques inutiles qui constituent juste des diversions et des pertes de temps sur qui est apatride et qui est patriote », a-t-il indiquĂ©.
En janvier dernier, le Capitaine Ibrahim TraorĂ© avait estimĂ© quâil y avait des BurkinabĂš qui ne se battaient pas suffisamment pour le pays et que ces personnes Ă©taient connues. « (âŠ) Ceux qui ne veulent pas se battre pour la patrie, je pense que vous les connaissez », avait dĂ©clarĂ© le PrĂ©sident de la Transition devant des Ă©tudiants de lâuniversitĂ© de Ouagadougou.
« Je souhaite que le patriotisme soit la chose qui vous anime le plus (âŠ) Rien ne vaut la patrie(âŠ) cette jeunesse a compris que rien ne vaut la patrie. Il nây a pas mieux ailleurs que chez soi, selon le Capitaine (âŠ) Câest chez nous ici (âŠ) et ceux qui ne veulent pas se battre pour la patrie, je pense que vous les connaissez (âŠ) je ne souhaite pas que vous soyez violents envers eux. Il faut les observer comme ça et continuer Ă jouer leur jeu (âŠ) », avait indiquĂ© le PrĂ©sident de la Transition.
« (âŠ) nous trouverons les voies et moyens pour aller avec les patriotes vers le rayonnement de notre patrie (âŠ) Nous trouverons la formule pour faire rĂ©ussir le niveau de patriotisme de la jeunesse pour que les gens nâemboĂźtent pas les pas de certaines personnes qui ont vraiment tout perdu », avait affirmĂ© le Capitaine TraorĂ©.
DĂ©but janvier, alors en visite dans un camp dâentraĂźnement des Volontaires pour la dĂ©fense de la patrie (VDP), le Capitaine avait traitĂ© certains BurkinabĂš dâ »apatrides ». « Vous ĂȘtes lâespoir et ne vous laissez pas dĂ©moraliser par des apatrides qui sont lĂ pour dĂ©courager cet Ă©lan patriotique », avait-il dĂ©clarĂ©.
Lamine Traoré, Oméga médias