La ville de Nouna s’isole lentement du reste du pays. Les principales sociétés de transport en commun ne desservent plus la ville. Les prix des denrées alimentaires ont connu des augmentations. Pour les mêmes raisons sécuritaires, les banques sont fermées.
Les populations vivent dans la peur depuis quelques semaines. La situation sécuritaire s’est sérieusement dégradée. La plupart des villages environnants de la ville s’est vidée de sa population qui a trouvé refuge à Dédougou, Nouna ou ailleurs.
« Dans cette localité seule la ville de Nouna survit. Il est impossible de s’aventurer à plus de 10 km de la ville », a confié un agent de l’État à Oméga médias .
Aucune des trois principales sociétés de transport en commun n’arrive encore à Nouna. Les chauffeurs desdites entreprises ont été menacés par des hommes armés qui leur ont interdit d’emprunter l’axe Dédougou-Nouna.
« La première société de transport a interrompu son trafic depuis le 28 février et les deux autres ont suivi le 05 mars dernier. L’axe est contrôlé par des hommes armés », indique une autre source à Oméga média.
Elle ajoute que les populations vivent dans « la peur constante ».
« Les propos que nous entendons çà et là ne sont guère rassurants. Souvent des coups de feu nous réveillent tard dans la nuit. Les écoles des localités proches de Nouna sont fermées et certaines sont délocalisées à Nouna avec leurs enseignants ».
Toutes les banques sont fermées. Il faut aller à Dédougou pour les opérations bancaires pourtant il est difficile de pouvoir y arriver. Nouna manque également de carburant, aucune goutte ne coule encore des pompes dans les stations d’essence.
La vie y est devenue chère. Les produits de première nécessité ont connu une augmentation à cause des difficultés que rencontrent les commerçants sur la route Dédougou-Nouna.
Si la ville n’est pas encore tombée dans les mains des terroristes, cela est dû à la présence des forces de défense et de sécurité.
« On ne les voit pas partout dans les rues mais on sent leur présence. C’est ce qui nous maintient en vie ici » assure notre interlocuteur qui appelle les autorités à travailler afin de libérer les localités sous emprise terroriste comme Nouna.
Dans la nuit du 30 au 31 décembre 2022, 28 personnes ont été tuées dans cette ville située à 56 km de Dédougou, dans une attaque terroriste contre le siège des Dozos-VDP. Le gouvernement de Me Kyelem avait condamné cette exaction et a promis l’ouverture d’une enquête pour sanctionner les auteurs. Huit mois plutôt, une soixantaine de prisonniers ont été libérés de la maison d’arrêt et correction de Nouna après une attaque terroriste.
Sabouna Ouédraogo/ Oméga médias
