C’est la première grande interview de l’ex-Président de la Transition burkinabè, le lieutenant-colonel Paul Henri Damiba. Interrogé par le journaliste et producteur Alain Foka sur la lutte contre le terrorisme sous sa présidence, l’ex-Chef du MPSR (Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration) a déclaré que « contrairement à ce qui est raconté, nous avons eu beaucoup de résultats, mais nous n’avons pas parlé ».
« Notre plus grand succès, c’était la dynamique de démobiliser les groupes armés », se réjouit-il, dans son complet Abacost noir. Selon lui, autour d’une centaine d’éléments de ces groupes ont déposé les armes. « On ne parle pas suffisamment de ça », regrette l’ancien Chef de l’Etat, en exil à Lomé au Togo.
Le lieutenant-colonel Paul Henri Damiba est convaincu que le dialogue initié par son gouvernement pouvait contribuer à affaiblir les groupes terroristes. « C’est vrai qu’il y a l’influence des grands réseaux extrémistes, mais nous avons pu amoindrir l’influence de ces réseaux là sur nos groupes. Notre problème est fondamentalement interne », explique-t-il.
Pour l’ancien Président, « il est important de ne pas se focaliser que sur les réponses militaires. (…) Il y a un dosage intelligent qu’il faut faire entre les réponses militaires et les autres formes de réponses ».
Au nombre des succès du MPSR 1, Paul Henri Damiba confie que dès février 2022, un mois après son coup d’état, des opérations de ciblage de leaders des groupes terroristes ont été menées. Selon lui, pas moins de 170 à 175 opérations du type ont été effectuées, et « chacune de ces opérations a visé et a détruit des éléments armés ».
Seulement, explique le lieutenant-colonel à Alain Foka, il s’agissait de communiquer, sans en faire trop. Et 5 mois après sa chute, Paul Henri Damiba ne regrette pas sa stratégie. « Les solutions que nous avons proposées, ce sont ces solutions là qui peuvent aider le Burkina Faso à s’en sortir », se convainc-t-il.
Abdoul Fhatave Tiemtoré / Oméga Médias
