🔮 Terrorisme – « La France doit partir » du Burkina. (Monique Yeli Kam)

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« Filles et fils de la mĂšre patrie, ensemble, levons-nous pour bouter la France hors du Burkina Faso », a dĂ©clarĂ©, vendredi, la candidate malheureuse Ă  la prĂ©sidentielle de 2020, Monique Yeli Kam. «La France doit partir», a-t-elle insistĂ© dans sa dĂ©claration au cours d’une confĂ©rence de presse.

Lire l’intĂ©gralitĂ© de la dĂ©claration 👇

CONFERENCE DE PRESSE DU MRB

POUR PROPOSER LES CONDITIONS DE SUCCES DE LA TRANSITION DU BURKINA

Filles et fils du Burkina Faso,

Mesdames et Messieurs de la presse, je vous adresse ma gratitude pour votre disponibilitĂ© Ă  accompagner le MRB dans l’animation de la vie publique.

Le MRB qui regroupe un bataillon de femmes et d’hommes en marche vers la libertĂ©, m’a investie d’une mission d’IntĂ©gritĂ© et de VĂ©ritĂ© en politique. Aussi vrai que notre pays a vu naĂźtre Aboubacar SangoulĂ© Lamizana, Marc Garango, Joseph Ki-Zerbo, Thomas Sankara, Norbert Zongo, …., alors cette mission d’intĂ©gritĂ© et de vĂ©ritĂ© dans la vie publique est encore possible.

N’est-t-il pas vrai de dire que la VĂ©ritĂ©, le Destin du Peuple et le pouvoir sur le peuple sont d’origine divine ? Le pouvoir du peuple se gĂšre donc avec VĂ©ritĂ© par respect pour ce peuple et les rĂ©sultats acceptĂ©s de tous s’en suivront naturellement.

Filles et fils du Burkina Faso, la sécurité ; à quand la sécurité au Faso ?

Depuis sept (7) ans que durent les attaques des groupes armés terroristes, de guerre lasse, la majorité des populations a dû se résoudre à cautionner la prise de pouvoir du Lieutenant Colonel Paul-Henri Sandaogo DAMIBA aprÚs le discours de Conviction du 24 janvier 2022 prenant en compte les aspirations du peuple, à savoir :

1- Faire la guerre, sauvegarder et restaurer l’intĂ©gritĂ© territoriale en vue du retour des dĂ©placĂ©s internes et la normalisation de la vie.

2- Remettre le Burkina Faso sur le bon chemin en luttant contre la corruption et la mal gouvernance.

3- Unir les burkinabĂš.

Il apparaĂźt clairement que le retour de la sĂ©curitĂ© est, sans conteste, la prioritĂ© n°1 et par consĂ©quent, l’indicateur de succĂšs de la transition.

Qui ne voudrait pas le succÚs de la transition qui apportera la sécurité, la paix et la normalisation de la vie sociale, économique et politique au Burkina Faso ?

La réponse affirmative est sans équivoque.

Cependant, depuis cinq (5) mois de la prise de pouvoir par le MPSR, force est de constater que la situation sécuritaire se détériore, se complique et la déception gagne les populations.

Le peuple appelle le PrĂ©sident de la transition, le Lieutenant Colonel Paul-Henri Sandaogo DAMIBA, diplĂŽmĂ© de l’école de guerre, Ă  gourverner dans la VĂ©ritĂ© conformĂ©ment Ă  la prise de ses responsabilitĂ©s dans son discours du 24 janvier 2022.

Comme dit l’adage populaire de notre terroir, «nous voulons acheter la bagarre» contre le terrorisme, mais avant cela, nous avons besoin de connaĂźtre la VĂ©ritĂ©.

Le peuple a seulement besoin que le PrĂ©sident Damiba partage les vrais diagnostics de la situation, dise la VĂ©ritĂ© des faits au peuple afin de rĂ©unir les conditions de l’unitĂ© nationale pour faire face au terrorisme d’aprĂšs son premier discours.

Il n’est point besoin d’appeler Ă  l’unitĂ© du peuple. Il suffit de gouverner avec VĂ©ritĂ© et RedevabilitĂ© pour susciter l’onction populaire, le sursaut patriotique.

Le gĂ©nĂ©ral chinois Sun Tzu dans «l’Art de la guerre» renseigne sur les conditions Ă  rĂ©unir pour gagner la guerre rĂ©sumĂ©es en trois (3) conseils ci-aprĂšs :

1- «La confusion et le dĂ©sordre dans une armĂ©e offrent la victoire Ă  l’adversaire», Sun Tzu. Autrement dit, un pays dont l’armĂ©e traverse une crise de confiance en son sein sera victime de subversion de la part de ses ennemis.

2- «Un stratÚge doit nouer des alliances profitables», Sun Tzu.

3- «En matiĂšre martiale, la puissance de l’armĂ©e ne confĂšre pas l’avantage sur l’adversaire. L’unitĂ© de pensĂ©e, l’harmonie et la cohĂ©sion des valeurs partagĂ©es entre les populations et leurs dirigeants, Ă©tablissent la confiance entre eux Ă  partager un mĂȘme destin de vie ou de mort.», Sun Tzu.

Filles et fils du Burkina Faso, ces conseils qui prĂ©cĂšdent seraient fort bĂ©nĂ©fiques pour le PrĂ©sident de la transition pour peu qu’il daigne rĂ©unir les conditions suivantes :

1- La premiĂšre condition Ă  rĂ©union est la qualitĂ© et l’unitĂ© au sein de notre ArmĂ©e nationale pour vaincre l’ennemi.

Cette condition consiste pour notre PrĂ©sident de la transition Ă  poser le vrai diagnostic de l’armĂ©e et Ă  situer les responsabilitĂ©s comme son homologue d’un pays voisin qui a rendu public le diagnostic de son ArmĂ©e, en ces termes, avec des exemples Ă  l’appui :

«Nous ne sommes pas autorisĂ©s Ă  circuler librement sur notre territoire. Il nous est interdit d’entrer dans telle rĂ©gion. Nous ne sommes pas libres de nos choix d’achats, de prestataires et de fournisseurs d’équipements militaires. Nous n’avons pas le contrĂŽle de notre espace aĂ©rien».

A l’instar de ce pays voisin, le peuple burkinabĂš imagine des contraintes semblables dans notre armĂ©e nationale, sinon, qu’est ce qui justifie l’incapacitĂ© de nos FDS Ă  venir Ă  bout du terrorisme depuis 7 ans ?

Selon Sun Tzu, dans une armĂ©e vaincue, rĂšgnent le dĂ©sordre et la confusion. De quel dĂ©sordre, de quelle confusion s’agit-il dans notre armĂ©e et comment y remĂ©dier ?

Sinon, comment comprendre tant de faiblesses de notre armĂ©e nationale : le manque criard d’équipements, le faible maillage territorial, le sous-effectif, l’insuffisance de la formation, la subordination au partenaire français des dĂ©cisions d’achat d’équipements militaires, l’organisation de notre armĂ©e par des textes incohĂ©rents, les mutineries survenues ?

Le peuple burkinabÚ attend un diagnostic vrai de notre armée nationale : les forces et faiblesses internes; les limites, contraintes et menaces extérieures.

2- La deuxiÚme condition à réunir consiste à relire tous les accords de partenariat de Défense et de coopération militaire conclus avec la France.

Le partenariat exclusif avec la France en matiĂšre de DĂ©fense et de CoopĂ©ration militaire a-t-il empĂȘchĂ© notre pays d’ĂȘtre envahi par le terrorisme ?

Pourquoi, depuis sept (7) ans, le terrorisme gagne du terrain en dĂ©pit de la prĂ©sence d’une base de l’armĂ©e française Ă  Kamboisin ?

Le diagnostic partagĂ© par nombre d’analystes politiques et de spĂ©cialistes de la sĂ©curitĂ© concourt Ă  des constats accablants sur la France :

«La France avec l’aval de l’Occident, a soutenu des rebelles sĂ©cessionnistes dans un pays voisin et a contribuĂ© Ă  dĂ©truire la Libye».

En effet, depuis l’éclatement de la Libye, il est clair que la France a une part de responsabilitĂ© dans l’expansion du terrorisme dans la zone sahĂ©lienne dont le sous-sol regorge de ressources naturelles stratĂ©giques.

La France soutient les activitĂ©s des groupes armĂ©s terroristes dans le but de dĂ©stabiliser les institutions dĂ©jĂ  faibles des pays francophones d’Afrique afin de mieux assujettir les Etats et exploiter leurs ressources naturelles nĂ©cessaires au positionnement gĂ©ostratĂ©gique mondial».

Au regard de ce diagnostic sur les rÎles troubles de la France dans ses ex-colonies, aucun pays en proie aux attaques des groupes armés, ne peut maintenir de bons rapports de partenariat de Défense et de Coopération militaire avec la France, si les dirigeants ont la volonté sincÚre de combattre et vaincre le terrorisme.

L’arrimage de notre pays Ă  la France pour lutter contre l’insĂ©curitĂ© est un obstacle Ă  la souverainetĂ© de notre armĂ©e nationale.

Aguerri par la souffrance, Ă©clairĂ© par l’expĂ©rience, le peuple burkinabĂš est conscient aujourd’hui de la subordination de notre armĂ©e Ă  la France Ă  travers des accords d’exclusivitĂ©.

C’est pourquoi, nous, sympathisants et militants du MRB, appelons le PrĂ©sident de la transition Ă  exiger de la France une relecture des accords.

Filles et fils du Burkina Faso, levons-nous et rĂ©clamons Ă  la France qu’elle comprenne et prenne l’initiative de la refondation de sa coopĂ©ration avec ses ex-colonies d’Afrique en gĂ©nĂ©ral et du Burkina Faso en particulier lors des Assises du Conseil National de la Refondation de la RĂ©publique de France annoncĂ©es par le PrĂ©sident Emmanuel Macron dans la Presse française Le Monde du 04 juin 2022.

Le peuple burkinabĂš exige un bilan sincĂšre et vrai des accords Ă©tablis avec la France en indiquant les forces et faiblesses, les limites, contraintes et menaces.

A l’instar de son homologue du pays voisin, le peuple burkinabĂš exige du PrĂ©sident de la Transition de reconnaĂźtre publiquement la ResponsabilitĂ© de la France dans la dĂ©gradation de la situation sĂ©curitaire au Burkina Faso.

3- La troisiĂšme condition Ă  rĂ©unir consiste Ă  prĂ©parer le peuple Ă  la guerre. Comme le dit le gĂ©nĂ©ral chinois Sun Tzu, en matiĂšre martiale, il faut prĂ©parer les populations Ă  soutenir les combattants et les dirigeants, d’une part, et, Ă  se dĂ©fendre contre les attaques de l’ennemi, d’autre part.

Il est trivial de dire que le peuple soutient automatiquement la Vérité. Le peuple a besoin de savoir la Vérité rien que la Vérité pour accorder son onction populaire.

Si par le passĂ©, le peuple a acceptĂ© par soumission, d’hĂ©berger l’armĂ©e française Ă  Kamboinsin, maintenant, les populations aguerries par la souffrance, Ă©veillĂ©es par l’expĂ©rience, veulent prendre leurs responsabilitĂ©s pour arracher la souverainetĂ© nationale.

Les burkinabÚ réclament la Vérité sur les responsabilités du partenaire de défense, la France.

Si par le passé, le peuple a accepté par ignorance, la mise sous tutelle de la France, la gouvernance de notre pays, maintenant, la nouvelle génération, femmes, hommes et jeunes connaissent la Vérité, veulent prendre leurs responsabilités pour arracher la souveraineté nationale.

Nous, sympathisants et militants du MRB, dĂ©nonçons l’ingĂ©rence de la France et sa prĂ©sence oppressante dans tous les dĂ©partements ministĂ©riels et les actions de gouvernance de notre pays.

Le PrĂ©sident Thomas SANKARA Ă©tait en train de prĂ©parer les populations Ă  faire face Ă  une agression des groupes armĂ©es ennemies lorsqu’il a crĂ©Ă© les ComitĂ©s de DĂ©fense partout depuis la base et a eu la vision de lancer, en ces termes, un appel aux jeunes Ă  se mobiliser :

«Jeunesse burkinabĂš, si les mercenaires que nous attendons de pieds fermes venaient ici, seriez-vous prĂȘts Ă  prendre des fusils pour combattre les ennemis ? La mobilisation, c’est savoir combattre ses ennemis, savoir les dĂ©noncer, savoir combattre les valets locaux des ennemis. C’est ça la mobilisation».

Filles et fils du Burkina Faso, la mobilisation, c’est aussi l’implication solennelle des dĂ©positaires de nos traditions, Ă  savoir nos chefs coutumiers qui viennent de sortir de leur rĂ©serve habituelle au regard de la gravitĂ© de la situation sĂ©curitaire et le dialogue nĂ©cessaire avec les groupes armĂ©s.

Réunis en conférence de presse le mercredi, 29 juin 2022, nos Chefs coutumiers ont transmis à toutes les filles et à tous les fils du pays un message de paix et de cohésion.

A la suite des autorités de la transition, nos Chefs coutumiers ont appelés les fils du pays qui ont pris les armes, à les déposer, à se repentir et à revenir dans la communauté.

Nous, sympathisants et militants du MRB, saluons hautement l’implication et l’appel de nos Chefs traditionnels. Cette initiative rendue publique n’est certes pas arrivĂ©e plus tĂŽt en 2016, mais, mieux vaut tard que jamais, car, nous respectons leur rĂ©serve habituelle de mener des actions Ă  la base loin des camĂ©ras.

Cependant, les contributions publiques Ă  l’effort de guerre, au delĂ  de la propagande, suscitent l’émulation et le patriotisme. A ce titre, les burkinabĂš ont besoin de tous les chefs coutumiers de tous rangs pour bĂątir la cohĂ©sion sociale Ă  la base dans leur circonscription de compĂ©tence.

Le gouvernement est appelĂ© Ă  confier des missions de dialogue communautaire conduites en groupe ou en caravane par la chefferie traditionnelle. De telles caravanes de nos Chefs coutumiers regroupĂ©s dans nos diversitĂ©s culturelles et rĂ©gionales prĂ©senteraient un symbole de cohĂ©sion sociale trĂšs fort pour les communautĂ©s d’accueil.

Le MRB par ma voix, transmet à nos Chefs traditionnels, des compliments et des encouragements à poursuivre la réflexion pour mieux se réorganiser et établir des valeurs et des rÚgles consensuelles et pacifiques de dévolution du pouvoir coutumier dans chaque communauté afin de jouer pleinement leurs rÎles de gardiens de valeurs et de stabilité de la nation.

Il est souhaitable de confier une place et des missions de rĂ©gulations dont les formes sont Ă  mettre en dĂ©bat dans le cadre de la Refondation de la RĂ©publique. En la matiĂšre, le MRB a prĂ©vu au Pacte 1; le Pacte RĂ©publicain de son projet de sociĂ©tĂ©, le bicamĂ©ralisme dont une chambre des sages oĂč siĂ©geront des membres, au nombre de 130, reprĂ©sentants des personnalitĂ©s coutumiĂšres, religieuses et les anciens chefs d’Etat dotĂ©s de missions de rĂ©gulation de notre sociĂ©tĂ© et de la gouvernance dĂ©mocratique.

Filles et Fils du Burkina Faso, quelle place occupe la RĂ©conciliation dans l’ordre des prioritĂ©s dans ce contexte d’insĂ©curitĂ© aggravĂ©e ?

Sans doute, la prioritĂ© absolue n°1 des populations burkinabĂš est la lutte contre l’insĂ©curitĂ© combinĂ©e Ă  la lutte contre la corruption qui alimente l’insĂ©curitĂ©.

Si la RĂ©conciliation est inscrite comme une prioritĂ© par le pouvoir de la transition, le peuple est en droit de rĂ©clamer la Justice au prĂ©alable suivant le triptyque VĂ©ritĂ© – Justice – RĂ©conciliation qui n’est pas une prime Ă  l’impunitĂ©.

C’est le cas des Militaires et Policiers radiĂ©s des effectifs de l’armĂ©e suite Ă  des mutineries. Ils ont Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©s, jugĂ©s, reconnus coupables et condamnĂ©s et ont fini de purger toutes les peines. Si leur exclusion de l’armĂ©e et les sanctions Ă©copĂ©es sont justifiĂ©es, cependant, ces radiĂ©s ne cessent de dire que certains de leurs camarades prĂ©sumĂ©s auteurs des actes rĂ©prĂ©hensibles ont Ă©tĂ© identifiĂ©s, mais ont Ă©tĂ© Ă©pargnĂ©s ; et on ne sait pourquoi ; ce qui pose un problĂšme d’injustice Ă  rĂ©parer.

Ces radiĂ©s de l’armĂ©e ont respectĂ© le processus VĂ©ritĂ©-Justice-RĂ©conciliation : ils ont purgĂ© les peines et depuis lors, ils ne cessent d’implorer le pardon du peuple, de l’armĂ©e nationale, du PrĂ©sident du Faso, Chef suprĂȘme des armĂ©es.

Dans le contexte actuel oĂč l’armĂ©e a besoin de renfort, ces anciens FDS peuvent servir Ă  complĂ©ter les effectifs. C’est pourquoi, le MRB appelle le PrĂ©sident de la transition, qui est engagĂ© dans la RĂ©conciliation de toutes les filles et tous les fils, Ă  daigner accĂ©der, par dĂ©cret prĂ©sidentiel, Ă  la requĂȘte d’enrĂŽler au front de guerre ces anciens FDS, par exemple par contrat de travail.

En ce moment de graves menaces sĂ©curitaires, la RĂ©conciliation doit concerner d’abord les citoyens qui veulent participer Ă  l’effort de guerre, Ă  la mĂ©diation dans les groupes armĂ©s terroristes ou bien Ă  l’enrĂŽlement au front de guerre.

En tant que femme, Ă©prise de paix sociale et en affirmant mon attachement Ă  la mĂšre patrie, j’élĂšve une protestation contre toute forme de RĂ©conciliation en dehors du triptyque VĂ©ritĂ©-Justice-RĂ©conciliation telle que enclenchĂ©e en ce moment par le PrĂ©sident de la transition, Paul Henri Sandaogo DAMIBA en Ă©mettant des rĂ©serves sur l’exposition de notre pays, Ă  trois (03) risques majeurs :

1 – Premier risque : La confirmation du soupçon de Restauration de l’ordre ancien et de RĂ©habilitation des anciens dignitaires. Ce soupçon se renforcera au sein de l’opinion publique comme motif «caché» de la prise de pouvoir du MPSR.

Monsieur le PrĂ©sident de la transition, n’oubliez pas que votre pouvoir est assimilable au pouvoir de la foule encore appelĂ© l’Ochlocratie. Monsieur le PrĂ©sident de la transition, vous devez gouverner avec VĂ©ritĂ© et RedevabilitĂ© envers la masse populaire qui a accueilli votre prise de pouvoir avec beaucoup d’espoir de voir reculer l’insĂ©curitĂ©. Le pouvoir lĂ©gitime est celui de la masse populaire qui peut reprendre ses droits Ă  tout moment si elle n’y trouve pas son compte.

2- DeuxiĂšme risque : Le soupçon de saborder la Justice de notre pays. Ce deuxiĂšme soupçon trĂšs grave de remettre en cause le troisiĂšme Pouvoir de notre pays, la Justice, et son indĂ©pendance, aura pour consĂ©quence immĂ©diate, l’érosion du peu de confiance ou la perte de confiance en la Justice de notre pays qui est pourtant l’organe dorsale rĂ©publicain qui garantit les droits pour tous et consacre l’égalitĂ© des citoyens devant la loi.

Sans justice, le pays est une jungle. La justice, ses lois et dĂ©cisions sont civilisatrices. Nous, sympathisants et militants du MRB, ne voulons pas cautionner une parodie de justice. Nous ne voulons pas non plus contribuer Ă  consacrer l’impunitĂ© en acceptant une RĂ©conciliation sur mesure.

Les consĂ©quences sociales de l’impunitĂ© entraĂźne une chute de la morale populaire, puisque l’honnĂȘtetĂ© n’est pas encouragĂ©e alors que les crimes restent impunis.

Monsieur le PrĂ©sident de la transition, n’oubliez pas que le Burkina Faso est «le Pays des femmes et des hommes intĂšgres».

3- TroisiĂšme risque : Le soupçon d’avoir pris le pouvoir par ambition politique qui consiste Ă  positionner Ă  l’élection prĂ©sidentielle prochaine l’un des anciens dignitaires, qui Ă  l’état actuel des choses, serait exclu de la course Ă  la magistrature suprĂȘme. Si ce soupçon est avĂ©rĂ©, le Burkina Faso est mal parti puisqu’il sera gouvernĂ© dans la continuitĂ©.

La RĂ©solution n°1514 (XV) de 1960 de l’Onu qui a accĂ©lĂ©rĂ© l’indĂ©pendance des anciennes colonies, consacre les principes «d’égalitĂ© de droits aux peuples Ă  disposer eux-mĂȘmes», «d’indĂ©pendance et de souverainetĂ© de tout État».

Plus de soixante (60) ans aprĂšs l’indĂ©pendance de notre pays, le bilan social et Ă©conomique est alarmant.

Notre pays n’a pas pu dĂ©fendre sa souverainetĂ© pour crĂ©er son systĂšme endogĂšne social, Ă©conomique et politique.

L’importation des formules toutes faites et l’adoption des concepts Ă©conomiques et politiques proposĂ©s par l’Occident ont eu pour consĂ©quences d’extravertir le peuple et de l’exposer Ă  la division interne, les conflits, la pauvretĂ© abjecte et l’ignorance de ses valeurs.

Le peuple burkinabĂš a Ă©tĂ© aguerri par la souffrance. A l’heure d’Internet oĂč l’information et la connaissance sont horizontales, il n’y a plus de sujets («esclaves») dans la citĂ© comme le dit Alfred Sauvy, «les citoyens informĂ©s, possĂšdent le mĂȘme niveau de connaissance que leurs dirigeants et gouvernants».

Évidemment, les citoyens aspirent Ă  lĂ©guer Ă  la future gĂ©nĂ©ration un pays Ă©mergent et de paix. Une conscience collective est en formation. Le peuple s’est auto-dĂ©terminĂ© pour conquĂ©rir la libĂ©ration de notre pays du joug extĂ©rieur. Le MRB est ce bataillon en marche pour l’émancipation Ă©ducative du Burkina Faso.

Il ne sera plus possible de gouverner notre pays dans le mensonge. TĂŽnd nĂźna pukamĂš !

La solution ultime pour la stabilitĂ© du Burkina Faso est d’exclure des prochaines Ă©chĂ©ances les filles et fils qui ont dĂ©jĂ  dirigĂ© notre pays parce qu’ils ont dĂ©jĂ  des engagements, ils sont dĂ©jĂ  liĂ©s et sont incapables de dĂ©fendre la souverainetĂ© nationale, seule gage de stabilitĂ©, et d’instauration d’un Ordre nouveau par une nouvelle classe politique sur les bases de la Refondation de la RĂ©publique du Faso.

On ne peut pas ĂȘtre au pays de Thomas SANKARA enlisĂ© dans une crise profonde, sans pareil, et ne pas se rĂ©fĂ©rer Ă  lui, quand tous les peuples, ailleurs, rĂȘvent de vivre et de mettre en Ɠuvre le systĂšme politique et Ă©conomique de Thomas SANKARA.

Filles et fils du Burkina Faso, Nan Laara, An Saara !

Nos concitoyennes et concitoyens sont arrachĂ©s Ă  notre affection au quotidien sous des balles assassines des terroristes parce que les accords militaires que la France a fait signer avec notre pays empĂȘchent nos dirigeants d’acquĂ©rir des Ă©quipements militaires sophistiquĂ©s ou de s’attacher un autre partenaire plus efficace que la France.

Notre pays est sous l’emprise de la France. En dĂ©pit de la soumission de notre peuple, nos frĂšres et sƓurs meurent, une partie de notre territoire est hors du contrĂŽle de notre armĂ©e pendant que la France continue, sans vergogne, de maintenir avec notre pays, sa position et ses accords de partenariat de dĂ©fense et de coopĂ©ration militaire. Nos enfants dĂ©scolarisĂ©s, que deviendront-ils ?

Le PrĂ©sident de la transition, Monsieur Paul-Henri Sandaogo DAMIBA doit nous Dire la VĂ©ritĂ© et ReconnaĂźtre la responsabilitĂ© de la France dans l’expansion du terrorisme au Burkina Faso.

Filles et fils du Burkina Faso, tant que la France sera le partenaire de DĂ©fense de notre pays, les attaques terroristes ne reculeront pas, nous n’auront pas la sĂ©curitĂ©, la paix et la stabilitĂ©.

Filles et fils de la mÚre patrie, ensemble, levons-nous pour bouter la France hors du Burkina Faso. «La France doit partir» !

Si la France ne veut pas rompre tous ses accords avec le Burkina Faso, si notre PrĂ©sident de la transition tarde Ă  dĂ©noncer les accords de partenariat avec la France, mettons-nous debout et obligeons la France Ă  venir nĂ©gocier de nouvelles conditions de coopĂ©ration qui garantissent un Ă©quilibre des intĂ©rĂȘts d’accords parties dans le respect mutuel.

J’appelle les femmes, les hommes, les jeunes Ă  rejoindre le MRB dans la lutte pour la libĂ©ration de notre pays de la domination française. Nous prenons nos responsabilitĂ©s dĂšs maintenant pour exiger que la France viennent nĂ©gocier avec nous les nouvelles conditions de sa prĂ©sence dans notre pays.

Nous lançons une exhortation solennelle Ă  l’endroit du PrĂ©sident de la transition, Monsieur Paul-Henri Sandaogo DAMIBA et son gouvernement Ă  ne point craindre, ni cĂ©der aux menaces de la France prĂ©sente sur la terre bĂ©nie de nos ancĂȘtres.

Nous les appelons seulement à Dire la Vérité, à gouverner avec Vérité par respect pour le peuple et le peuple burkinabÚ, debout comme un seul homme, les soutiendra pour le succÚs de la transition de vingt (24) mois.

Alors, Filles et Fils du Burkina Faso, quelles que soient nos positions, levons-nous maintenant pour entamer la lutte véritable pour la survie de notre patrie, en nous érigeant en ses défenseurs invétérés !

TOUS UNIS, NOUS SAUVERONS LE BURKINA FASO !

LA PATRIE OU LA MORT, NOUS VAINCRONS !

Ouagadougou, le vendredi 08 juillet 2022

Signé :
YĂ©li Monique KAM
La Yennega de l’Ă©ducation
Présidente du MRB

Unique femme ex-candidate Ă  l’élection prĂ©sidentielle de novembre 2020 au Burkina Faso

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