🔴 ALERTE L’ancien premier ministre japonais Shinzo Abe est mort assassiné

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L’ancien leader du Japon a été la cible de plusieurs coups de feu lors d’une réunion publique.

La nouvelle a produit une complète sidération au Japon. Un homme a tiré à bout portant plusieurs coups de fusil (deux ou trois suivant les sources) sur l’ex-premier ministre Shinzo Abe lors d’un meeting public à Nara. Transporté en urgence absolue à l’hôpital, l’ancien leader est décédé à la suite de ses blessures, après s’être trouvé plusieurs heures dans «un état très grave» d’après le premier ministre japonais Fumio Kishida, qui assurait encore ce matin «prier pour sa survie», et a qualifié l’attentat contre lui d’«impardonnable». Selon un membre du gouvernement japonais, Shinzo Abe aurait reçu en urgence une transfusion sanguine après l’attentat.

Le tireur, Tetsuya Yamagami, âgé d’une quarantaine d’années, a tiré dans le dos de Shinzo Abe avec ce qui semble être un fusil de chasse. Il a été maîtrisé sur place par les services de protection de l’homme politique. Des médias japonais estiment que l’homme pourrait être un ancien membre des troupes de marine, ce que le ministre de la défense (et frère cadet de Shinzo Abe), Nobuo Kishi, a pour l’heure refusé de commenter alors qu’il était interrogé à ce sujet. Ce matin, la police annonçait faire des perquisitions au domicile du suspect.

Cet attentat intervient deux jours seulement avant des élections sénatoriales partielles vers lesquelles le Parti Libéral Démocrate (PLD) et ses alliés s’acheminaient vers une confortable majorité. Les rues des villes et des campagnes nippones s’étaient animées des traditionnelles estafettes de campagne des candidats, aux abords des gares, dans une atmosphère bonhomme, sans véritable barrière entre eux et leur public. Et c’est aussi pourquoi cet attentat est absolument hors du commun. Le meeting électoral auquel participait Shinzo Abe était une de ces rencontres sans façons avec les électeurs qui sont tout à fait banales au Japon.

La violence est rarissime dans la rue et dans les débats publics du Japon moderne, en particulier l’usage des armes à feu, très encadré. Il n’y a eu depuis la fin de la seconde guerre mondiale qu’une dizaine d’attentats visant des hommes politiques, dont trois avec des armes à feu, selon la presse locale. Dans le quartier de Shibuya, où il réside, Shinzo Abe était fréquemment aperçu avec son épouse et leur chien, sans sécurité particulière. «Nous le croisions souvent dans les rues de Tokyo. Une fois, ma fille était parmi les enfants qui portaient le temple portatif à un festival local. Il distribuait des bonbons avec sa mère, sans policiers autour», se remémore un ancien voisin.

Émotion et sidération dans le monde entier

Avant même que l’on apprenne que Shinzo Abe est décédé des suites de ses blessures, la nouvelle de l’attentat contre lui a suscité d’importantes réactions de part et d’autre du globe. Ce vendredi matin, l’ambassade de France au Japon a exprimé sa «consternation», et Emmanuel Macron s’est dit «profondément choqué par l’attaque odieuse».

Record de longévité au poste de premier ministre

L’auteur de l’attentat a visé un homme politique à beaucoup d’égards exceptionnel. Lorsqu’il démissionna du poste de premier ministre le 16 septembre 2020, Shinzo Abe avait battu le record de longévité à ce poste, rompant avec une longue lignée de prédécesseurs qui ne parvenaient à se maintenir en poste que quelques années. Politiquement, il avait solidement arrimé son pays dans le conservatisme sur le plan des mœurs, tout en séduisant les milieux internationaux par une politique affichée d’ouverture aux investissements et à l’immigration de travail. Il avait aussi tenté d’ambitieux virages en politique étrangère, tendant par exemple la main à Vladimir Poutine, sans résultats. L’ambassadeur américain Rahm Emmanuel a salué «un leader extraordinaire du Japon et un allié indéfectible des États-Unis». Mais il était aussi l’objet d’une rancœur féroce pour ses choix politiques, notamment par les milieux progressistes, et pour son implication dans plusieurs scandales de favoritisme, notamment l’affaire « Moritomo ». Ses meetings publics faisaient parfois l’objet de manifestations relativement agitées pour le Japon. Mais jamais avec des débordements de violence similaires à ceux d’autres démocraties comme la France ou les Etats-Unis.

Shinzo Abe demeurait une «force de l’ombre» dans la politique japonaise, souvent sollicité, comme un sage sans qui rien ne se fait. Faute d’héritier politique désigné, son destin tragique laisse les milieux politiques et économiques japonais devant un gouffre béant.

Lefigaro

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