Avec LâObservateur Paalga
Suite au retour aux anceÌtres de Ouid Naaba Karfo le 27 janvier 2022, le Mogh Naaba Baongho a proceÌdeÌ aÌ la nomination dâun nouveau doyen de sa cour. Il sâagit de Yamtaabangre CleÌment Evariste Rouamba, qui reÌgne deÌsormais sur Ouidi sous le nom de Naaba Kiiba. La ceÌreÌmonie a eu lieu hier mardi 22 mars 2022 chez lâempereur des MooseÌ de Ouagadougou.
Au palais du Mogh Naaba Baongho quand nous arrivons aÌ 8h comme il nous a eÌteÌ indiqueÌ la veille, câeÌtait deÌjaÌ trop tard, car la ceÌreÌmonie de nomination du nouveau Ouidi, comme on lâappelle affectueusement, eÌtait termineÌe.
Les policiers municipaux aÌ la porte nous informent que la suite de la ceÌreÌmonie se deÌroulera aÌ Gounghin mais sans autre preÌcision.
Au palais du Goungh Naaba, aucun signe de manifestation en ce lieu. Nous rebroussons chemin. Les deÌpositaires de la tradition aiment la discreÌtion mais nous parvenons aÌ obtenir quelques informations sur lâitineÌraire aÌ suivre. Deux eÌtapes ont eÌchappeÌ aÌ notre attention.
Nous partons pour la cour du Wogodogo Naaba, point de passage obligatoire de les principaux chefs coutumiers de Ouagadougou, car il repreÌsente le pouvoir autochtone, celui que les conqueÌrants MooseÌ ont trouveÌ aÌ leur arriveÌe dans la capitale.
Quelques minutes apreÌs notre arriveÌe chez le Wogodogo Naaba, le nouveau Ouidi est annonceÌ au son rythmeÌ de tam-tams qui lâaccompagnent. Il arrive de Buudtenga, un sous-quartier de Gounghin ouÌ lâessentiel de la ceÌreÌmonie de nomination est faite.
Le voilaÌ majestueusement assis sur son cheval, en grand boubou de coton couleur indigo richement brodeÌ. Mais le nouveau Ouidi est reste sans bonnet pourtant. Personne dans lâentourage nâose donner une explication aÌ cela. Ceux qui ont sorti leurs smartphones les ont vite remis dans la poche, car toute prise dâimages eÌtait interdite. Notre photographe, averti, se demandait le sens de sa preÌsence aÌ cette ceÌreÌmonie.
Grande surprise, le nouveau Ouidi nâest pas le Nabikienga, le fils aiÌneÌ du deÌfunt Ouid Naaba Karfo. Ce nâest autre quâun de nos interlocuteurs lors des funeÌrailles du preÌceÌdent doyen des ministres du Mogh-Naaba Baongo : Yamtaabangre CleÌment Evariste Rouamba aÌ lâeÌtat civil, fils de feu Augustin Tibo, freÌre cadet du deÌfunt Ouid Naaba Karfo. Câest lui qui reÌgne deÌsormais sur Ouidi sous le nom de Naaba Kiiba. Technicien supeÌrieur en hydraulique, neÌ en 1965, il eÌtait aussi enseignant en maths et physique.
Dans la foule, la voix dâun sbire du Ouidi sâeÌleÌve soudainement : « Les femmes en arrieÌre !». Elles se reÌfugient aÌ lâombre du grand arbre non loin de laÌ, car le soleil de mars dardait ses rayons sur les teÌtes sans couvre-chefs.
A lâaccueil, Wogdogo Naaba prend place sur un petit sieÌge inamovible fait en ciment, juste aÌ lâentreÌe de sa petite cour. Le nouveau Ouidi se preÌsente assis aÌ meÌme le sol, pieds nus. Sa parole est transmise par un de ses serviteurs. ApreÌs le ceÌreÌmonial des salutations, il est inviteÌ en aparteÌ dans la petite cour.
Les rites coutumiers sont immuables aÌ travers les aÌges, les chefs de terre gardent une place primordiale dans le systeÌme traditionnel. A la sortie, le nouveau dignitaire coutumier enfourche son cheval, le corteÌge sâeÌbranle, le rythme des tam-tams qui lâaccompagnent est le meÌme tout au long du parcours. Les riverains sortis nombreux affichaient un regard interrogateur.
De meÌmoire dâhabitants de Ouidi, une telle procession avait eu lieu la dernieÌre fois en 1967. ApreÌs 4 km de parcours en une demi-heure, le corteÌge « nabal » sâarreÌte devant la cour du Zak Naaba, aÌ quelque 300 meÌtres du palais du Ouidi. Ici lâinterdiction de prise dâimages est leveÌe au grand bonheur des professionnels et des reporteurs improviseÌs. Câest laÌ quâil va passer quelques jours avant dâinteÌgrer le palais, aÌ la faveur dâune ceÌreÌmonie solennelle, deÌnommeÌe « Yik