🔴Jeux Africains / Cyclisme : Avec plus de moyens et de préparation, les coureurs auraient fait mieux

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Le Burkina Faso n’a obtenu aucune place sur le podium dans 4 des 5 épreuves de cyclisme aux 13e Jeux Africains à Accra. En course en ligne, critérium, course contre la montre par équipe et en individuel, les Etalons aussi bien les garçons que les filles n’ont pas pu suivre le rythme imposé par les Sud-africains, Érythréens, Angolais et Mauriciens. A un certain moment, il faut arrêter de se dire que c’est l’Afrique du Sud, l’Erythrée, l’Angola ou le Rwanda et aller les titiller. Les coureurs burkinabè auraient pu le faire s’ils avaient bénéficié d’une bonne préparation.

Ils faisaient partie des tous premiers athlètes de la délégation burkinabè à fouler le sol ghanéen. Malgré cette présence au Ghana depuis le 1er mars, Arouna Ilboudo et ses coéquipiers n’ont pas pu se préparer convenablement. Aucun mécanisme n’a été mis en place par la fédération pour permettre aux coureurs d’avoir du jus dans les jambes avant le jour J. Dans une ville comme Accra, il aurait été souhaitable que l’encadreur Jérémie Ouédraogo ait un guide pour des séances d’entraînement surtout que l’équipe n’a eu qu’une seule compétition avant son déplacement, le Grand prix 14 couru en février. À Accra, elle doit faire face à des adversaires qui viennent de participer au Tour du Rwanda, compétition à laquelle le Burkina Faso n’a pas été invité.

Pour pallier cette insuffisance, l’entraîneur Jérémie Ouédraogo décide de faire quelques séances dans les rues d’Accra. Elles seront vite abandonnées après la chute de Saturnin Yaméogo et l’endommagement du vélo de
Lamoussa Zoungrana. Les Etalons se contenteront finalement de quelques coups de pédales au sein du village olympique pour préparer les épreuves. Il aurait été donc sage de se préparer à Ouagadougou avant de rallier Accra. Il ne servait à rien d’arriver le 1er mars pour débuter les épreuves le 9 mars. Malgré tout, les coureurs et coureuses se sont battus. Mention spéciale à Awa Bamogo et Mohamadi Ilboudo.

Awa Bamogo a fini 6e de la course élite femme, puis 4e au critérium. Jeudi, c’est une équipe féminine amenée par Bamogo qui a fini 4e de la course contre la montre par équipe. A y regarder de très près, n’y a que 3 pays qui ont fait mieux que le Burkina chez les filles : l’Afrique du Sud, l’Érythrée et l’île Maurice. Jeudi à la course contre la montre, le Burkina a devancé l’Éthiopie, le Bénin, le Nigeria, le Ghana et l’Angola.

Chez les hommes, la révélation se nomme Mohamadi Ilboudo. Il a fini 14e de la course élite. Au critérium, il était accompagné de Mickaïla Rawendé qui n’a pas fini la course pour des problèmes gastriques. Mohamadi Ilboudo a pû se réserver une place dans le top 20. Le Burkina à la course contre la montre par équipe a fini 6e sur 16 pays. Les 5 premières places ont été l’affaire de l’Érythrée, l’Afrique du Sud, l’Angola, l’île Maurice et l’Éthiopie.

Il est important de reconnaître que Paul Daumont a manqué énormément à cette équipe burkinabè. On ne dit pas que s’il était là le Burkina Faso allait avoir automatiquement une médaille, mais rien que la simple présence de Daumont aurait pu contraindre certaines équipes à revoir leurs plans. Le maillot jaune du dernier Tour du Faso a cette capacité à se mettre dans les bons coups. Il a malheureusement raté les Jeux Africains en raison d’un problème au genou.

Les responsables du cyclisme burkinabè font déjà des efforts mais ils doivent faire davantage. Cela ne peut se concrétiser sans l’accompagnement du département des Sports. Il est du rôle de la fédération de travailler pour que le Burkina Faso soit invité pour les grandes joutes africaines comme ce fut le cas l’an passé avec le Tour du Maroc finalement annulé. Il faut aussi que les autorités continuent de mettre la main à la poche, malgré le contexte difficile pour faciliter certains déplacements comme les stages à l’international ou les compétitions internationales. Il ne s’agit pas des Tours du Bénin, du Togo, de la Guinée ou de la Côte d’Ivoire où les Etalons n’ont plus rien à prouver. Bref, il ne fallait pas espérer un miracle à Accra avec une seule compétition dans les jambes. Il reste tout de même un peu d’espoir pour décrocher une médaille. Ce sera ce samedi lors du relais mixte.

Bernabé Kabré, envoyé spécial

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