Dans un Ă©crit sur sa page Facebook, lâopposant sĂ©nĂ©galais Ousmane Sonko sâexprime sur lâenlĂšvement de lâavocat burkinabĂš Guy HervĂ© Kam et demande sa libĂ©ration. Il indique que Me Kam lui avait fait part, il y a deux mois Ă Dakar, de sa crainte dâĂȘtre enlevĂ©. Sâadressant au Capitaine Ibrahim TraorĂ©, Chef de lâEtat, il lui demande de « dĂ©ployer tous les moyens pour faire libĂ©rer » lâavocat, et de « mettre dĂ©finitivement un terme Ă ces pratiques ».
Lire la dĂ©claration ici đđœ
La nouvelle de lâenlĂšvement, Ă Ouagadougou, de mon frĂšre, ami et avocat, Guy HervĂ© Kam, mâa plongĂ© dans une profonde stupeur.
Je salue tout dâabord le courage et la dĂ©termination d’HervĂ© dans son combat pour son pays, le Burkina Faso, mais aussi pour toutes les causes justes africaines.
Il y a deux mois Ă peine, il Ă©tait Ă Dakar pour plaider ma cause Ă la Cour suprĂȘme. Lors de notre entrevue au Cap-Manuel, il mâavait fait part de ses craintes dâĂȘtre enlevĂ©, ou mĂȘme pire, dĂšs son retour au Burkina.
Je mâadresse donc singuliĂšrement Ă vous, mon frĂšre Ibrahima TraorĂ©, PrĂ©sident de la Transition du Burkina.
Lors de notre dernier entretien tĂ©lĂ©phonique datant du mois de juin, jâattirais votre attention sur les cas de plus en plus frĂ©quents dâatteinte aux libertĂ©s, de menaces et dâexactions contre toute voix discordante au Burkina. Jâattirais votre attention sur des groupuscules radicaux, supposĂ©s affiliĂ©s au rĂ©gime, qui sâattaquaient aux leaders politiques, syndicaux ou de la sociĂ©tĂ© civile quâils jugeaient critiques Ă lâendroit de votre action.
Monsieur le PrĂ©sident, cher frĂšre, je vous rĂ©itĂšre mes modestes et amicales suggestions de lâĂ©poque :
– votre noble et digne combat contre lâagression terroriste que subit le Burkina ne sâaccommode pas dâun climat de tension intĂ©rieure ;
– ce combat ne se gagnera pas dans un climat de division et de suspicion entre BurkinabĂ©s;
– l’Ătat doit remplir ses fonctions rĂ©galiennes de sĂ©curisation de tous les citoyens sans distinction aucune.
Alors, cher frÚre Président, je vous lance cet appel et vous invite à :
1. déployer tous les moyens à votre disposition pour retrouver et faire libérer notre ami Guy Hervé Kam et tous ceux qui, comme lui, ont été enlevés dans leur maison ou dans les rues de Ouagadougou.
2. Identifier, cher frĂšre, et sanctionner les auteurs de ces pratiques indignes du Burkina, quel que soit leur statut.
3. Mettre définitivement un terme à ces pratiques.
Il y va de lâimage et de lâhonneur de cette Transition.
Je vous réitÚre, cher frÚre, mes sentiments et mon soutien de principe.