« Aujourdâhui, sept mois aprĂšs lâavĂšnement du MPSR 2, la situation sĂ©curitaire sâest empirĂ©e et comporte de rĂ©els motifs d’inquiĂ©tudes d’une extrĂȘme gravitĂ©, qui nous obligent, nous, filles et fils de ce pays, au delĂ des clivages et de nos divergences, Ă Â Ă©voluer impĂ©rativement vers l’union sacrĂ©e dans l’intĂ©rĂȘt supĂ©rieur de notre patrie martyrisĂ©e », a dĂ©clarĂ©, jeudi, le « Front Uni pour le Faso », une coalition de prĂšs dâune quinzaine dâorganisations de la sociĂ©tĂ© civile.
Selon la coalition, « l’arrivĂ©e du Capitaine Ibrahim TraorĂ© Ă la tĂȘte de notre pays, qui a suscitĂ© beaucoup dâespoir au dĂ©part, a fait place au dĂ©sespoir en se muant en une dictature digne de ce nom qui peine Ă cacher le manque de rĂ©sultats vĂ©ritables sur la ligne de front. Notre pays dĂ©jĂ Ă genoux, est gouvernĂ© aujourd’hui par les moyens de la manipulation, du mensonge, de la propagande et du populisme dĂ©mesuré ».
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L’appel du Front Uni pour le Faso
Concitoyennes
Concitoyens
Amis du Burkina Faso,
VoilĂ maintenant huit (8) ans que notre patrie, le Burkina Faso, fait face à l’une des plus graves crises de son histoire. La tragĂ©die sĂ©curitaire avec son lot quotidien de victimes met en pĂ©ril l’existence mĂȘme de notre sociĂ©tĂ©.
Depuis la premiÚre attaque terroriste perpétrée le 23 août 2015 contre le poste de Oursi, notre pays connait un cycle infernal de violences et de massacres contre nos populations civiles, les forces de défense et de sécurité ainsi que les Volontaires pour la défense de la patrie.
Certes, des efforts multiples et multiformes ont Ă©tĂ© consentis depuis le dĂ©clenchement de cette crise par les gouvernements successifs, mais force est de constater, que la situation sĂ©curitaire a connu une dĂ©tĂ©rioration accĂ©lĂ©rĂ©e et sâest mĂ©tastasĂ©e au point oĂč la question de la survie mĂȘme du Burkina Faso se pose avec acuitĂ©.
La brusque rupture de l’ordre constitutionnel le 24 janvier 2022 et l’avĂšnement du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR), pour des raisons officiellement fondĂ©es sur la dĂ©tĂ©rioration de la crise sĂ©curitaire, n’a point contribuĂ© Ă apporter la quiĂ©tude et la stabilitĂ© Ă notre pays.
Pire, lâintrusion des militaires sur la scĂšne politique a portĂ© un coup dur aux sacro-saints principes de lâarmĂ©e tout en fragilisant lâunitĂ©, la cohĂ©sion et la discipline au sein des forces de dĂ©fense et de sĂ©curitĂ©.
Dans la course pour le contrĂŽle du pouvoir politique, lâarmĂ©e est devenue une source dâinstabilitĂ© institutionnelle, alimentant des rivalitĂ©s internes au grand dame de lâunitĂ© qui caractĂ©rise les armĂ©es rĂ©publicaines.
Câest ainsi que 8 mois aprĂšs le putsch du 24 janvier 2022, un autre coup dâĂ©tat a Ă©tĂ© perpĂ©trĂ© par des officiers subalternes conduit par le capitaine Ibrahim Traoré qui brandit lâenlisement du pays dans un drame sĂ©curitaire comme raison fondamentale de cette Ă©niĂšme intrusion de lâarmĂ©e sur la scĂšne politique.
Le nouvel  » homme fort » du pays promet de ramener la quiétude dans le pays en trois mois, le temps de régler les petits problÚmes de logistiques.
Aujourdâhui, sept mois aprĂšs lâavĂšnement du MPSR 2 , la situation sĂ©curitaire sâest empirĂ©e et comporte de rĂ©els motifs d’inquiĂ©tudes d’une extrĂȘme gravitĂ© , qui nous obligent, nous, filles et fils de ce pays, au delĂ des clivages et de nos divergences, Ă Â Ă©voluer impĂ©rativement vers l’union sacrĂ©e dans l’intĂ©rĂȘt supĂ©rieur de notre patrie martyrisĂ©e.
L’arrivĂ©e du Capitaine Ibrahim TraorĂ© Ă la tĂȘte de notre pays, qui a suscitĂ© beaucoup dâespoir au dĂ©part, a fait place au dĂ©sespoir en se muant en une dictature digne de ce nom qui peine Ă cacher le manque de rĂ©sultats vĂ©ritables sur la ligne de front. Notre pays dĂ©jĂ Ă genoux, est gouvernĂ© aujourd’hui par les moyens de la manipulation, du mensonge, de la propagande et du populisme dĂ©mesurĂ©.
De nombreux citoyens, pour leurs opinions, sont menacĂ©s de mort par les partisans extrĂ©mistes du pouvoir en place. En violation des dispositions de notre constitution, les droits humains et les libertĂ©s individuelles et collectives, sont systĂ©matiquement violĂ©s et bafouĂ©s, en tĂ©moignent successivement les dĂ©clarations rĂ©centes du conseil supĂ©rieur de la communication (CSC), de la Commission nationale des droits humains (CNDH), du Mouvement BurkinabĂš des droits de l’homme et des Peuples (MBDHP), du Collectif contre l’impunitĂ© et la Stigmatisation des CommunautĂ©s (CISC) et enfin celle des Organisations des Professionnelles des mĂ©dias . Le rĂšgne de la pensĂ©e unique, s’est dangereusement installĂ© dans notre pays avec la bĂ©nĂ©diction des plus hautes autoritĂ©s.
Pendant que la dictature de la pensĂ©e unique sâenracine, nos forces de dĂ©fense et de sĂ©curitĂ© ainsi que les volontaires pour la dĂ©fense de la patrie, continuent de tomber, en tĂ©moignent les Ă©normes pertes enregistrĂ©es lors des violentes attaques de DĂ©ou et Oursi, Tin akof, Ouahigouya etc. La rĂ©cente attaque perpĂ©trĂ©e en pleine journĂ©e contre la base de nos Forces de dĂ©fense et de sĂ©curitĂ©(FDS) et des volontaires pour la dĂ©fense de la patrie (VDP) Ă Ouahigouya, qui a occasionnĂ© une quarantaine de pertes dans les rangs de nos forces, soulĂšve beaucoup d’interrogations et traduit clairement l’existence d’un grand dysfonctionnement auquel il faut absolument remĂ©dier dans notre dispositif de sĂ©curitĂ© et de dĂ©fense.
Nos braves populations quant Ă elles, restent livrĂ©es Ă elles-mĂȘmes dans certaines zones du pays, comme l’indique la plainte pour non assistance Ă personne en danger, formulĂ©e par les populations de Partiaga contre l’Etat burkinabĂš. Cette situation a pour consĂ©quences immĂ©diates, une succession d’effroyables massacres. Des quatre coins du pays, nos compatriotes sont fauchĂ©s par les balles assassines des forces obscurantistes.
Les principaux axes routiers de notre pays ressemblent aujourd’hui Ă des couloirs de la mort. Celui de Kaya / Dori en est lâillustration parfaite.
De nombreux vĂ©hicules y sont attaquĂ©s et incendiĂ©s. L’heure est grave et le nombre de personnes dĂ©placĂ©es internes, ne finit pas de croĂźtre. 18000 de nos frĂšres et sĆurs, sont rĂ©fugiĂ©s en CĂŽte dâIvoire et des milliers dâautres Ă©cument dĂ©sespĂ©rĂ©ment les routes en direction des pays voisins tels que le Ghana, le Togo, le Niger et le Benin.
Le bilan en matiĂšre de pertes en vies humaines sous le MPSR 2 est lourd. Plusieurs centaines de nos filles et fils ont perdu la vie du fait de la crise sĂ©curitaire et la situation Ă©conomique reste chaotique. L’Ă©conomie nationale est au bout du souffle et la consĂ©quence immĂ©diate est Ă©videmment l’extrĂȘme et insupportable chertĂ© de la vie. De nombreuses infrastrustures scolaires ont Ă©tĂ© dĂ©truites et le nombre d’Ă©coles fermĂ© est en hausse.
La situation humanitaire est catastrophique, comme l’atteste le S. O. S lancĂ© par le reprĂ©sentant de la croix rouge, invitant Ă la mobilisation des partenaires, afin de mieux faire face aux nombreux dĂ©fis qui s’annoncent Ă l’horizon, au titre de la prochaine pĂ©riode de soudure.
C’est le lieu, pour nous, de saluer l’engagement sans rĂ©serve de nos Forces de dĂ©fense et de sĂ©curitĂ© et de nos Volontaires pour la dĂ©fense de la patrie , qui en dĂ©pit de toutes les difficultĂ©s, donnent leurs vies pour la dĂ©fense de la mĂšre patrie . La nation entiĂšre reste reconnaissante.
ConsidĂ©rant donc ce qui prĂ©cĂšde et au regard des nombreuses dĂ©rives qui font basculer jour aprĂšs jour notre nation vers le dĂ©chirement total du fragile tissu social, le Front Uni pour le Faso , invite l’ensemble des BurkinabĂš Ă l’unitĂ© nationale et Ă la cohĂ©sion. Il invite l’ensemble de nos compatriotes dans ces moments difficiles, Ă se dĂ©partir de l’esprit de haine, de division et de stigmatisation.
Nous restons convaincu :
* Qu’aucune guerre de ce type ne se gagne dans la division, la Manipulation, l’instrumentation des masses,la propagande et le mensonge.
*Qu’aucun hĂ©ros solitaire ni un groupuscule, n’arrivera Ă tirer notre pays de cette crise complexe qui perdure.
Le Front Uni pour le Faso exige:
– la libĂ©ration immĂ©diate et sans dĂ©lai, des leaders de la SociĂ©tĂ© civile, enlevĂ©s par les autoritĂ©s en place et enrĂŽlĂ©s de force comme volontaires pour la dĂ©fense de la patrie, au mĂ©pris des textes qui rĂ©gissent l’existence mĂȘme et le fonctionnement de cette noble entitĂ© patriotique.
-l’arrĂȘt immĂ©diat du mĂ©canisme inique de musellement des voix discordantes et la levĂ©e de la mesure de suspension des activitĂ©s des partis politiques et des organisations de la sociĂ©tĂ© civile.
– Le recadrage des prioritĂ©s de la transition vers la restauration de l’intĂ©gritĂ© territoriale et un retour Ă l’ordre constitutionnel.
Notre Coalition, reste ouverte Ă l’ensemble de nos concitoyennes et concitoyens Ă©pris de libertĂ©, d’unitĂ©, de justice, d’Ă©quitĂ©, de bonne gouvernance et de solidaritĂ©. Nous nous inscrivons inexorablement, dans la dĂ©fense de ces prĂ©cieuses valeurs dans l’Ă©dification d’une patrie rĂ©siliente, forte et unie.
Dans l’urgence, nous lançons un appel aux autoritĂ©s, Ă Ćuvrer Ă l’apaisement, aux respects des dispositions de notre constitution et Ă la recherche de l’unitĂ© nationale, tant au niveau des populations civiles dans toutes ses composantes, qu’au sein des forces de dĂ©fense et de sĂ©curitĂ©. Il est plus que temps de mettre un terme Ă la fiĂšvre de violence, aux intimidations, aux menaces multiples, aux arrestations et tentatives d’arrestations injustifiĂ©es des citoyens (nes) BurkinabĂš.
Nul besoin de rappeler les sacrifices Ă©normes consentis par des illustres compatriotes et devanciers, qui par la sueur et le sang, ont payĂ© le lourd tribut pour la libertĂ© d’expression , la dĂ©mocratie et la justice dans ce pays. Tous les DĂ©mocrates sincĂšres, les dĂ©fenseurs des droits humains, doivent ainsi se mettre debout pour la prĂ©servation de nos precieux acquis, la sauvegarde de l’Ă©quilibre social et surtout pour barrer le chemin Ă toutes les formes de dictature.
Afin de mieux illustrer notre conviction, nous faisons humblement rĂ©fĂ©rence Ă cette pensĂ©e de Feu Norbert Zongo, l’une de nos icĂŽnes et rĂ©fĂ©rence internationale en matiĂšre de dĂ©fense des libertĂ©s individuelles et collectives :
<<Il y a un mensonge, le vrai :
Quand un homme applaudit sans comprendre;
Quand un homme ferme les yeux pour ignorer la vérité ;
Quand un intellectuel troque sa conscience et son ùme pour des biens matériels ;
Quand par peur de la mort ou simplement de certains désavantages, un homme sourit au malfaiteur, au tyran et au voleur ;
Quand un peuple refuse de se battre, de se responsabiliser parmi les autres;
Et quand un dirigeant agit comme sâil avait inventĂ© son pays, quand il ruse avec les lois. Ce mensonge tue les hommes et les nations >>.
Aux Amis du Burkina Faso et Ă la communautĂ© internationale, nous les invitons, Ă continuer d’accompagner le peuple BurkinabĂš dans ces moments trĂšs difficiles. Les agissements des gouvernants, ne devraient point constituer un motif valable entraĂźnant de facto l’isolement de notre pays.
Le Front Uni pour le Faso , reste fondamentalement engagĂ© Ă la recherche de la paix et du bien ĂȘtre de nos concitoyens (nes) . Il ne mĂ©nagera donc aucun effort pour la poursuite de ses objectifs dans un esprit republicain et Patriotique. Il suit de prĂšs l’Ă©volution de la situation et reste mobiliser pour l’intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral de la patrie.
Vive le Burkina Faso
La patrie ou la mort nous vaincrons
Fait Ă Ouagadougou, le 20 Avril 2023
         Les signataires
Club des Jeunes Unis (CJU)
Zabré Souleymane
Alliance des Forces Patriotiques (AFP)
Guinko W. Désiré
Brassard Noir
Conombo Boukaré
Front pour la Défense de la République (FDR)
Yamel Yago
Front de Libération Nationale (FLN)
Tagnan Zakaria
Coordination des Organisations de la Société Civile pour la Patrie (COP)
Zigui Mamadou
Mouvement BurkinabÚ pour la Liberté et la Justice (MBJL)
Guebré Athanase
Front Patriotique du Faso (FPF)
Kaboré Souleymane
Coalition Nationale pour la Paix et la promotion des Droits Humains ( CNPDH)
Zongo Aminata
Jeunesse Engagée pour le Faso ( AJEF)
Sawadogo K. Armel
Association pour la Promotion du Développement local et la Justice Sociale (APDLJS)
Guebré Seyba
Alliance Citoyenne pour la paix et l’UnitĂ© Nationale (ACPNU)
Zerbo AĂŻcha
Burkina Yiki
Kaboré Karim
