🔴 « Avant de parler d’élections, (…) je vous conduis à Arbinda, Kelbo, Barsalogho », Président de l’ALT à la Francophonie

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Le Président de l’Assemblée législative de Transition Ousmane Bougouma a pris part à la 14e assemblée parlementaire régionale de la Francophonie ce jeudi 6 avril à Abidjan en Côte d’Ivoire. Prenant la parole devant ses pairs d’Afrique francophone, il a insisté sur la nécessité d’une solidarité africaine avec le Burkina pour vaincre le terrorisme et organiser des élections.

 

 

« Nous devons résoudre cette question sécuritaire, résoudre cette question humanitaire, et organiser un retour à un ordre constitutionnel », a-t-il affirmé, après avoir décrit une situation difficile, marquée notamment par l’occupation de 40% du territoire national, un nombre de déplacés internes toujours croissant et une crise alimentaire plus soutenue.

 

« Nous avons la conscience qu’il nous faut la démocratie », assure Ousmane Bougouma, « mais une vraie démocratie où nous apportons le développement à nos populations. Et pour cela nous avons besoin de l’appui de nos pays frères ». « Tout le souhait que nous avons, c’est que plus jamais il n’y ait de transition au Burkina Faso, parce que (avec) les transitions, nos pays régressent énormément », a déclaré le Président de l’ALT, qui fait le constat que le pays a connu 6 Chefs d’Etat en 8 ans seulement, soit entre 2014 et 2022.

 

 

A cette assemblée, Ousmane Bougouma n’a pas été tendre avec ses pairs. « Lorsqu’un pays est confronté à des difficultés pareilles, il est indiqué de venir comprendre quelles sont les difficultés, comment on peut apporter un soutien, au lieu de rester à distance et de donner des leçons », leur a-t-il lancé. « Le peuple burkinabè ne demande que la paix et si au niveau de la Francophonie, vous n’êtes pas capables de comprendre cela et d’apporter un soutien, ne soyez pas étonnés qu’à la fin, le Burkina Faso vous tourne le dos », a prévenu le parlementaire. Selon lui, « c’est dans les situations difficiles qu’on connait qui est son ami, qui est son frère ».

 

Pour Ousmane Bougouma, « ce qui se passe au Sahel est une question de survie pour tous les pays africains ». « Aujourd’hui c’est le Burkina Faso, demain ça va prendre tous les pays du littoral, si nous ne nous donnons pas la main pour résoudre ce problème », met-il en garde. Il a d’ailleurs invité ses pairs à dépêcher une mission au Burkina pour mieux évaluer la situation. « Je vous conduis à Arbinda, à Kelbo, à Barsalogho, à Dori,… afin que vous voyez comment vivent nos populations, avant de parler d’élections », a-t-il souhaité.

 

Ousmane Bougouma, 42 ans, a été porté à la tête de l’Assemblée législative de Transition le 11 novembre 2022, après la prise du pouvoir du Capitaine Ibrahim Traoré. Selon l’agenda arrêté entre les autorités burkinabè et la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO), la Transition devrait prendre fin en juillet 2024, avec l’organisation d’élections.

 

 

Abdoul Fhatave Tiemtoré / Oméga Médias

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