Lâattaque de Partiaga dans la Tapoa (Est), le dimanche 26 fĂ©vrier, a fait au moins une soixantaine de morts, selon un premier bilan du Mouvement burkinabĂ© des droits de l’Homme (MBDHP) citant des « forces vives de la Tapoa ». Les forces de dĂ©fense et de sĂ©curitĂ© ont quittĂ© Partiaga depuis le vendredi 17 fĂ©vrier 2023, toujours selon le MBDHP.
JusquâĂ ce jour aucun bilan officiel nâa Ă©tĂ© annoncĂ© sauf un communiquĂ© du Gouverneur de la rĂ©gion de lâEst qui confirmait lâattaque et informait « les populations que des actions de sĂ©curisation [Ă©taient] en cours et quâun bilan de lâattaque sera Ă©tabli dĂšs que possible ».
« Cependant, le message des forces vives de la Tapoa du 1er mars 2023, fait cas dâune soixantaine de personnes tuĂ©es ainsi que des portĂ©s disparus », indique ce 7 mars 2023 le Mouvement burkinabĂ© des droits de l’Homme.
Dans sa dĂ©claration, le mouvement a rappelĂ© que depuis maintenant plusieurs semaines, la commune de Partiaga faisait dĂ©jĂ lâobjet de menaces terroristes rĂ©currentes. « (âŠ) le jeudi 16 fĂ©vrier 2023, une embuscade des groupes armĂ©s a fait plusieurs victimes du cĂŽtĂ© des Forces de dĂ©fense et de sĂ©curitĂ© (FDS) et des Volontaires pour la dĂ©fense de la Patrie (VDP) », a Ă©crit le mouvement des droits de lâhomme poursuivant que le vendredi 17 fĂ©vrier 2023, soit au lendemain de cette embuscade, Ă la surprise gĂ©nĂ©rale, insiste le MBDHP, les FDS ont quittĂ© Partiaga, abandonnant ainsi les VDP et les populations Ă leur sort face Ă la menace terroriste.
« Des frappes aĂ©riennes effectuĂ©es aprĂšs ce dĂ©part nâont malheureusement pas empĂȘchĂ© la survenue du pire. En effet, dans la matinĂ©e du 26 fĂ©vrier 2023, les GAT ont envahi la commune, tuant, dĂ©truisant des biens et emportant du bĂ©tail. En lâabsence de toute intervention des FDS; lâhorreur a durĂ© toute la journĂ©e, les VDP ayant Ă©tĂ© rapidement dĂ©passĂ©s par les Ă©vĂšnements », peut-on lire dans la dĂ©claration.
A ce jour, selon le Mouvement burkinabĂ© des droits de l’Homme, Partiaga sâest pratiquement vidĂ© de lâessentiel de sa population. Selon une source locale, note le mouvement, des milliers de personnes se seraient dĂ©placĂ©es Ă Diapaga, chef-lieu de la province.
La section MBDHP/Gourma dit condamner « lâattaque terroriste contre la commune de Partiaga qui a causĂ© des pertes en vies humaines, des blessĂ©s ainsi que des dĂ©gĂąts matĂ©riels. Le mouvement qui a fĂ©licitĂ© la population de Diapaga pour sa mobilisation et lâexpression de sa solidaritĂ© en faveur des personnes dĂ©placĂ©es de Partiaga, a appelĂ© les autoritĂ©s Ă assurer une prise en charge humanitaire consĂ©quente Ă ces dĂ©placĂ©s internes. Il a aussi invitĂ© les autoritĂ©s politiques, militaires et celles en charge de la sĂ©curitĂ© des populations Ă assurer vĂ©ritablement leur mission rĂ©galienne de sĂ©curisation des populations et de leurs biens.
Le lundi 27 fĂ©vrier Ă Ouagadougou, les ressortissants de Partiaga avaient dĂ©noncĂ© « lâinaction » des autoritĂ©s face Ă lâattaque et ce, en dĂ©pit des nombreuses alertes lancĂ©es plus tĂŽt. « Nous ne sommes pas entrain de faire de la politique mais nous crions pour que lâopinion nationale et internationale entende, que lâautoritĂ© que lâon dit nâavoir pas eu lâinformation entende et quâelle vienne nous aider dans les jours et les heures Ă venir », avait dĂ©clarĂ© le porte-parole des ressortissants de Partiaga, SaĂŻdou Sinini. Ces ressortissants de Partiaga avaient demandĂ© aux autoritĂ©s dâexprimer leur compassion, de dresser le bilan exact de ce quâils qualifiaient dâhorreur vĂ©cue Ă Partiaga et surtout dâĂ©tablir des couloirs humanitaires afin de secourir les enfants et les personnes ĂągĂ©es.
Lamine Traoré / Oméga médias