Dans cette tribune l’entrepreneur et influenceur Alain Traoré, bien connu sous le surnom de Alino Faso donne sa lecture de la situation sociopolitique au Burkina Faso.
Il jette un regard rétrospectif sur la gestion du pouvoir d’État de 1966 à nos jours et les différentes crises qui ont émaillé le pouvoir des Présidents civils et militaires qui se sont succédé à la tête du Burkina Faso.
« Nous tapons à la porte du diable depuis des années, il a commencé à nous ouvrir grandement les portes mais nous faisons semblant de ne pas voir venir » prévient-il en dressant un sombre tableau qui situe les responsabilités des acteurs de premier rang.
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Ce que je vais dire ne va pas plaire mais ce n’est pas fait pour ça !!!
De tous les présidents burkinabè qui sont passés à la tête de notre État, il n’y a eu aucun qui était parfait …??? Personne parmi eux n’est resté au pouvoir sans turbulences… Un a payé de sa vie avec ses compagnons.
Je suis peut-être pessimiste ou alarmiste mais je ne sais s’il y’a un pays plus difficile que le nôtre dans tous les sens du terme…
Des 11 ou 12 présidents qui ont gouverné, personne n’était parfait, puisque personne n’a terminé son mandat, de 1966 à 2023 on est passé de soulèvement populaire…Coup d’état…Insurrection…
De 2015 à 2023 le pays est doucement mais sûrement en train de plonger. Les conflits militaro-militaires sont exacerbés et plus dangereux à tous les niveaux.
Les politiciens n’ont jamais été aussi détestés et n’ont pas dit leur dernier mot.
Les conflits communautaires, ethniques sont une réalité. Les débats religieux ont pris une dimension détestable avec chaque jour des situations qui font craindre….
Les organisations de la société civiles ne sont pas en marge de toutes ces querelles. Les syndicats des travailleurs et leur ministre de tutelle ne sont pas prêts à passer les vacances ensemble. Les activistes se font une guerre sans merci à coup de dénonciations et de fakes News.
Côté terrain, sur le conflit terroriste qui mine notre pays, ces derniers jours n’ont pas été roses. On nous a fait mal et même très mal et la pilule est difficile à avaler.
Les rumeurs de déstabilisations sont légions. Les déplacés internes sont au nombre de 1.930.000. Les SOS se multiplient dans toutes les zones avec des appels à l’aide, des cris de détresse sur des villages qui sont sommés d’évacuer. On a plus de 500.000 élèves qui ne vont pas à l’école !!!
Je pourrai parler de nos problèmes sur deux jours sans finir.
Nous tapons à la porte du diable depuis des années, il a commencé à nous ouvrir grandement les portes mais nous faisons semblant de ne pas voir venir !!!
Un jour, plus personne n’aura la bouche pour parler. On sera en train de peut-être chercher des refuges. Nous tirons depuis sur la corde et tout le monde a raison et personne n’a tord. Tout le monde s’accuse et personne ne range son orgueil….!!!
On a décidé qu’il faut se battre seulement pour gouverner et ne pas construire l’avenir ensemble.
Eh bien allons donc !!!
