Mariam Sankara, veuve de Thomas Sankara, au lendemain de la demande de pardon de Blaise CompaoreÌ dit « douter » de lâinitiative puisque selon elle, « le pardon ne se deÌcreÌte pas ».
« Câest aÌ ma grande surprise que jâai appris, par la presse, que Blaise CompaoreÌ a demandeÌ pardon au peuple burkinabeÌ et aÌ la famille de son ami et freÌre Thomas Sankara. SinceÌrement, je me demande si cette lettre vient de Blaise lui-meÌme », sâest interrogeÌe la veuve dans une interview accordeÌe aÌ Jeune Afrique.
« Depuis 1987, il a eu lâoccasion de demander pardon aÌ maintes reprises. Mais il est resteÌ impassible », ajoute-t-elle. Pour Mariam Sankara, « [Blaise CompaoreÌ] aurait pu venir au proceÌs reconnaiÌtre sa responsabiliteÌ et demander pardon mais il nâa rien fait. Lors de son dernier seÌjour aÌ Ouagadougou, deÌbut juillet, il aurait pu sâadresser aux BurkinabeÌ mais non, il nâa rien fait », affirme madame Sankara.
« Je doute de lâauthenticiteÌ de cette lettre (…) Blaise a eu lâoccasion de demander pardon depuis longtemps. Il ne lâa pas fait. Il est venu reÌcemment aÌ Ouagadougou. Tout le monde lâa vu. Il aurait pu parler. Mais il nâa rien dit du tout », poursuit-elle.
Selon Mariam Sankara, le pardon ne se deÌcreÌte pas. « Quand on a commis un acte et quâil a eÌteÌ jugeÌ, si on le reconnaiÌt, on se rend aÌ la justice. AÌ ce moment, peut eÌtre que le pardon aurait pu eÌtre accepteÌ par les victimes », a-t-elle dit aÌ JA. « En reconnaissant ses actes et en acceptant la justice, il aurait vraiment montreÌ quâil se repent. Mais demander pardon comme ça, alors quâon ne sait meÌme pas si câest vraiment lui qui demandeâŠÂ », fait savoir la veuve.
Mariam Sankara fait remarquer que si on veut vraiment le pardon et la reÌconciliation, il y a des formes aÌ respecter. « LaÌ, câest une manieÌre assez ineÌdite », a-t-elle indiqueÌ.
Lamine TraoreÌ