🔮 Wagner – Un mercenaire n’est pas un soldat. (Commandant de Barkhane )

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Le Commandant de la force Barkhane, le GĂ©nĂ©ral Laurent Michon en fin de mission et dressant son bilan, jeudi Ă  Ouagadougou, a envoyĂ© des piques Ă  Wagner dĂ©ployĂ© au Mali depuis plusieurs mois dans la lutte contre le terrorisme. Ce sont des mercenaires et non des soldats selon le gĂ©nĂ©ral. Le commandant affirme qu’il y a trois volets principaux dans l’arrivĂ©e de Wagner au Mali. « Un volet d’action de mercenariat. Les mercenaires ne sont pas vraiment des soldats », a-t-il dit.

« Le chef des opĂ©rations de Wagner est venu de Bangui Ă  Bamako fin octobre. Il a organisĂ© l’arrivĂ©e des mercenaires en ordre estimĂ© Ă  un peu plus d’un millier d’hommes dĂ©ployĂ©s en 6 mois », a dĂ©clarĂ© le commandant de la force Barkhane. « Ils se sont dĂ©ployĂ©s au fur et Ă  mesure au Centre du Mali, puis de plus en plus Ă  l’Est. Je parle du dĂ©ploiement militaire », ajoute le gĂ©nĂ©ral Michon et d’indiquer que le dĂ©ploiement de Wagner est effectif et brutal. « Ils prennent soin de ne pas se frotter Ă  Barkhane », prĂ©cise-t-il.

A Ă©couter le commandant, il y a aussi l’action de prĂ©dation Ă©conomique. « Je peux attester », a-t-il rassurĂ©.

« Le code minier au Mali a changĂ©. Et dĂ©sormais aprĂšs la premiĂšre dose gratuite et la deuxiĂšme dose offerte par le dealer, il se trouve qu’un certain nombre de dispositions sont prises pour exploiter trois sites prĂ©cis d’or par Wagner. Maintenant, il va falloir commencer Ă  payer. Ça s’appelle la prĂ©dation sonnante et trĂ©buchante », a dĂ©clarĂ© le patron de Barkhane.

« Je ne crois pas que ni les EuropĂ©ens, ni Barkhane ne font payer quoi ce soit dans l’action militaire française Ă  Bamako. (…) « , a assurĂ© le gĂ©nĂ©ral Michon.

« La dĂ©cision de partir du Mali n’est pas liĂ©e Ă  l’arrivĂ©e de Wagner. Elle est liĂ©e Ă  la fuite en avant politique de Bamako », a expliquĂ© Laurent Michon.

Un dernier volet. La désinformation par Wagner. Selon le général, « la désinformation est un vrai savoir-faire de Wagner ».

« Ils sont trĂšs forts [dans la dĂ©sinformation]. Et plus c’est gros, et plus ça passe. Barkhane arme les terroristes, Barkhane assassine les villageois, il y aura d’autres Ă  l’avenir, j’en suis certain », a-t-il poursuivi. « L’imagination est dĂ©bordante », indique le commandant.

« On parle toujours de l’Afrique mais il faut aller voir au Venezuela ce qu’il s’est passĂ© avec Wagner. Ce qui est nouveau cette annĂ©e c’est qu’on a Ă©tĂ© capable de dĂ©montrer, de prouver entre la crĂ©ation de sites spĂ©cifiquement pour mener une manƓuvre particuliĂšre, des fake news, des corps qui sont cachĂ©s, des images prises, et tout cela Ă©tant trĂšs bien coordonnĂ©, parce qu’ils sont vraiment professionnels. On a su le dĂ©montrer », a dit le gĂ©nĂ©ral. « On a pu dĂ©montrer comment Wagner voulait nous accuser nous de crime de guerre », note-t-il.

« Je suis un chef militaire qui agit sous les ordres d’un pouvoir politique d’une dĂ©mocratie, je suis trĂšs Ă  l’aise avec cela. Notre lĂ©gitimitĂ© et notre lĂ©galitĂ© c’est le respect de la souverainetĂ© des diffĂ©rents pays en droit international et pas le droit du plus fort. La façon d’agir du soldat français, europĂ©en, burkinabĂš obĂ©it Ă  un certain code. On n’abat pas un prisonnier », indique Laurent Michon.

Le général révÚle que Wagner a adressé un message aux leaders communautaires de Ménaka au Mali.

« Nous ne sommes pas ici pour nous faire des amis. Si des gens ont des armes alors qu’ils n’ont pas le droit parce qu’ils ne sont pas des groupes signataires, on va s’en occuper entre guillemets. TroisiĂšme volet, nous n’avons pas de prison. Lire, nous ne faisons pas de prisonniers. Ça en dit long », a dĂ©clarĂ© le commandant.

Lamine Traoré

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