🔴 ALERTE Seytenga – « Le terrorisme se nourrit de l’instabilité politique ». (Union européenne)

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« Le terrorisme se nourrit de l’instabilité politique. Le retour de l’Etat et de ses services de base dans les régions périphériques doit rester une priorité des autorités de Transition », a déclaré le Haut représentant de l’Union européenne Josep Borrell dans une déclaration publiée mardi, suite à l’attaque de Seytenga, le week-end, qui a fait 79 morts selon un bilan provisoire dressé par le gouvernement.

L’attaque de Seytenga aurait fait plus d’une centaine de mort, indique le Haut représentant de l’Union européenne qui a condamné ces attaques de Seytenga.

« L’Union européenne condamne l’attaque qui a eu lieu à Seytenga, dans la nuit du 11 au 12 juin qui aurait fait plus d’une centaine de victimes civiles », peut-on lire dans la déclaration.

« L’UE est d’autant plus choquée que le procédé utilisé par le groupe terroriste auteur de l’attaque, à savoir l’exécution systématique de toute personne rencontrée dans le village est effroyable », selon la déclaration.

L’Union européenne a souhaité que la lumière soit faite sur les circonstances de cette tuerie.

« L’Union européenne reste prête à envisager un renforcement de sa coopération avec le Burkina Faso, tout en soulignant l’importance d’une mise en œuvre rapide des priorités stratégiques de la Transition ainsi qu’une perspective crédible de retour à l’ordre constitutionnel, en lien étroit avec la CEDEAO », indique la déclaration.

Le gouvernement avait annoncé, lundi soir, 50 morts. Mardi matin, il a revu ce bilan à la hausse en indiquant que les unités d’intervention déployées dans la commune de Seytenga ont retrouvé 29 nouveaux corps.

« Ce chiffre s’ajoute à la cinquantaine de corps sans vie déjà trouvé portant le bilan provisoire des victimes des tueries à 79 morts », pouvait-on lire dans le communiqué du gouvernement.

Le Président du Faso a signé, lundi nuit, un décret portant deuil national de 72 heures allant du mardi 14 juin à 00 heure au jeudi 16 juin à 24 heures, en mémoire aux victimes de l’attaque perpétrée contre les populations civiles de Seytenga.

Le décret précise que pendant la période du deuil les drapeaux sont mis en berne sur les édifices publics et les représentations du Burkina Faso à l’étranger. D’autre part, les réjouissances populaires et les manifestations à caractère festifs sont interdites.

Multiplication des attaques dans la zone

Dimanche, 4 policiers ont été tués, 2 portés disparus et 2 autres blessés dans l’attaque du détachement de la Compagnie Républicaine de Sécurité (CRS), à Yakouta, Seno, région du Sahel, avait annoncé la police dans un communiqué.

Avant cela, jeudi dernier, 4 gendarmes du détachement de Barani ont été tués et une dizaine d’autres blessés. Selon l’armée, plusieurs présumés ont été neutralisés et d’autres capturés.
Le Président du Faso s’était rendu dans le détachement de Barani pour saluer « la témérité et magnifier l’héroïsme des éléments », selon le communiqué de la présidence. Il a par la suite décoré l’ensemble du personnel du détachement de Barani de « la Croix du combattant ».

Toujours jeudi, 11 gendarmes ont été tués dans une autre attaque, celle de la Brigade Territoriale de Gendarmerie à Seytenga dans la même province du Séno.

Non loin de là, samedi, 6 villageois ont été tués à Alga, dans la commune rurale de Bourzanga (Centre-nord), avaient confié à Oméga plusieurs sources locales. Les témoins sur place avaient également indiqué à Omega qu’après avoir terrorisé les populations qui ont massivement pris la fuite, les assaillants ont emporté du bétail des villageois et ont mis le feu à des concessions, avant de disparaitre dans la nature. Une attaque non confirmée par les autorités.

Evrard Somda, le chef d’état-major de la gendarmerie a demandé des moyens au Président du Faso et au Premier ministre.

« Allez-y dire au Premier ministre, allez-y dire au président du Faso, que je commande des hommes d’honneur et j’ai besoin de moyens pour montrer de quoi ils sont capables », a déclaré Évrard Somda chef d’état-major de la gendarmerie nationale s’adressant à Lionel Bilgo, porte-parole du gouvernement lors d’une cérémonie d’hommage aux FDS au Camp Paspanga ce lundi 13 juin 2022 et rapporté par le journal l’Observateur Paalga.

Selon la cellule de communication de la gendarmerie, le chef d’état-major s’est exprimé au cours d’une cérémonie d’hommage au camp Paspanga, à l’occasion de la sortie de l’album de l’artiste slameur gendarme Wé-Wé , « sacerdoce » où le ministre Lionel Bilgo porte-parole du gouvernement qui présidait la cérémonie a pris la parole et s’est essayé au slam en rendant hommage aux Fds pour leur sacrifice. Toujours selon le communiqué de la gendarmerie, « en retour le Chef d’état-major de la Gendarmerie nationale, le lieutenant-colonel Evrard Somda lui a donné la réplique en prononçant cette phrase entre autres :  » allez-y dire au premier ministre , allez-y dire au président du Faso , que je commande des hommes d’honneur et j’ai besoin de moyens pour montrer de quoi ils sont capables. »

En moins d’une semaine, la gendarmerie a perdu 15 hommes respectivement à Barani et à Seytenga. Ce qui vient s’ajouter à une longue liste de gendarmes tués au front au cours des derniers mois.

Lamine Traoré

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