Le Cadre stratégique permanent pour la paix, la sécurité et le développement (CSP-PSD) a annoncé mardi avoir occupé le Camp de la MINUSMA à Kidal, dans le nord-est du pays, abandonné plus tôt dans la journée par les casques bleus.
« La MINUSMA a mis fin à sa présence dans la région de Kidal aujourd’hui, après le départ de ses derniers personnels par avion et par convoi terrestre », indique un communiqué de la mission onusienne sur ce départ entrant dans le cadre du retrait de la MINUSMA du pays. Les casques bleus ont été « contraints, en dernier ressort, de détruire et de mettre hors service des équipements sensibles appartenant aux pays contributeurs de troupes ou de police et aux Nations unies », ajoute le communiqué onusien.
Le camp abandonné par la mission a été rapidement investi par les rebelles séparatistes.
« Le CSP-PSD prend désormais le contrôle des emprises abandonnées par la MINUSMA à Kidal« , indique le cadre stratégique des mouvements séparatistes dans un communiqué. L’organe stratégique réitère avec insistance son souhait de retrait de la MINUSMA dans les autres régions de l’AZAWAD, conformément au planning avancé.
Les autorités de Bamako ont quant à elles fustigé un retrait qui devrait faire l’objet de rétrocession aux FAMA, comme stipulé dans le calendrier d’occupation des emprises MINUSMA par les FAMA. Selon un communiqué des forces armées maliennes, le déroulement de ce retrait des casques bleus met en péril le processus entamé et menace la sécurité et la stabilité de la région de Kidal.
Depuis la fin du mois d’août, un regain de tensions a été observé entre les Forces armées maliennes (FAMA) d’une part, et les groupes qui avaient précédemment convenu d’un cessez-le-feu et d’un accord de paix avec le gouvernement malien en 2014 et 2015 d’autre part. Ces groupes expriment leur opposition à la réoccupation des camps par les FAMA, qui étaient sous leur contrôle au moment de la signature de ces accords.
Le départ de Kidal de la MINUSMA marque ainsi la fermeture de la huitième base de la mission sur un total de 13, dans le centre et le nord du Mali, ainsi qu’à Bamako, la capitale. Les casques bleus doivent, à la demande des autorités maliennes, quitter le pays d’ici au 31 décembre 2023.
Yaya Diomandé / Oméga Médias
