La 61e session ordinaire de la confĂ©rence des chefs dâEtat de la Cedeao qui se tient ce dimanche Ă lâhĂŽtel Kempeski non loin du « Jubile House », le palais prĂ©sidentiel du Ghana, a reçu ses premiers invitĂ©s en lâoccurrence le prĂ©sident libĂ©rien George Weah qui est arrivĂ© dĂšs samedi matin, suivi du prĂ©sident gambien Adama Barrow. Umaro Sissoco Embalo de la GuinĂ©e-Bissau qui a eu quelques soucis dâavion Ă Lisbonne a pu finalement rallier lâhĂŽtel Kempeski Ă Accra.
Nous avons aperçu cette grande dĂ©lĂ©gation ivoirienne avec Ă sa tĂȘte Alassane Ouattara qui a aussi ralliĂ© Accra aprĂšs un sĂ©jour Ă Paris. Par contre, sâil y a une certitude, câest que le PrĂ©sident nigĂ©rian Muhammadu Buhari ne sera pas de la partie. Son vice-prĂ©sident qui le reprĂ©sente est arrivĂ© samedi aprĂšs-midi.
AprĂšs les chefs dâEtat, nous avons Ă©galement assistĂ© Ă lâarrivĂ©e de lâancien PrĂ©sident du Niger Mahamadou Issoufou, le mĂ©diateur de la Cedeao pour le Burkina en provenance de Ouagadougou, Mahamat Saleh Annadif, le reprĂ©sentant spĂ©cial du secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l’Onu et chef du bureau des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, en provenance de Conakry. Le sommet dĂ©bute Ă 10h, heure locale et heure de Ouagadougou et on suppose que les autres chefs dâEtat ou de dĂ©lĂ©gation seront presents au plus tard Ă 9h.
Les enjeux
Câest un sommet Ă double enjeux. Le premier câest que lâorganisation doit renouveler ses instances dĂ©cisionnelles et procĂ©der Ă certains amendements de son protocole additionnel sur la dĂ©mocratie.
Alors que tout le monde tablait sur la prĂ©sidence Umaro Sissoco Embalo de la GuinĂ©e-Bissau, selon plusieurs sources diplomatiques, ce choix serait Ă©cartĂ© Ă cause de lâinstabilitĂ© que connait son pays. Actuellement son pays est sous protection de la Cedeao. Le nom de Ouattara de la CĂŽte dâIvoire revient depuis 48h. Le choix du prĂ©sident de la commission semble ĂȘtre acquis, le choix est fait sur la Gambie.
Un autre poste stratĂ©gique reste ouvert, il sâagit du commissariat Ă la sĂ©curitĂ© et Ă la paix quâoccupe actuellement le gĂ©nĂ©ral Francis Behanzin. Mais le Ghana devra obtenir facilement ce poste.
La question du budget de fonctionnement de lâinstitution fera aussi lâobjet de discussions. Lâensemble des chefs dâEtat se sont accordĂ©s Ă une baisse du budget de fonctionnement de lâinstitution au compte de lâannĂ©e 2022-2023.
Le second enjeu est évidemment la question de la transition au Burkina Faso, au Mali et en Guinée.
Sur le Mali, tous les observateurs pensent quâon sâachemine vers un assouplissement des sanctions. Par contre sur la GuinĂ©e, la junte risque gros. Pour beaucoup les sanctions semblent inĂ©vitables.
Le moins disant mais qui sâavĂšre de plus en plus complexe pour la Cedeao est le cas BurkinabĂš. Mais lâhorizon semble se dĂ©gager pour une flexibilitĂ© des avis sur ce pays.
Lamine Traoré, envoyé spécial à Accra