Quatre bergers peuls interpellés le mercredi 31 mai au marché à bétail du secteur 10 de Bobo-Dioulassso par des populations et qualifiés de « terroristes » ont été libérés.
Selon les informations de Oméga, le premier a été libéré le samedi 3 juin et les trois autres, le mardi 6 juin.
« Je n’ai jamais vu un terroriste et je ne le souhaite pas », a aussitĂŽt dĂ©clarĂ© Hamidou Diallo, l’un d’entre eux.
« Ce jour-lĂ , je me suis rendu Ă lâabattoir pour aider mes frĂšres Ă embarquer des boeufs en destination de la CĂŽte d’Ivoire. A mon retour, jâai Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© par deux individus. Lâun d’entre eux faisant semblant de me saluer a retirĂ© la clĂ© de ma moto. En voulant savoir ce qui se passait, il m’a repoussĂ© et je me suis retrouvĂ© Ă terre. Câest lĂ , ils ont commencĂ© Ă me donner des coups violents en me traitant de djihadistes », a-t-il expliquĂ© Ă OmĂ©ga et de poursuivre quâheureusement, un policier qui Ă©tait dans les parages a pu suivre la scĂšne et a pu les voir. « Il est venu Ă mon secours et a alertĂ© la Brigade anti-criminalité », a-t-il ajoutĂ©.
« Pendant ces jours de garde Ă vue, nous avons Ă©tĂ© bien traitĂ©s par la police (âŠ) Je remercie vraiment nos parents, la communautĂ© peul de Bobo-Dioulasso et les forces de dĂ©fense et de sĂ©curitĂ© qui grĂące Ă leur intervention, nous sommes en vie aujourd’hui », a indiquĂ© M. Diallo.
A leur libération, ils se sont rendus chez le chef de la communauté peul de Bobo-Dioulasso, selon nos informations.
« Nous remercions la promptitude des autoritĂ©s qui se sont activĂ©es rĂ©ellement pour que le pire ne soit pas arrivĂ©. Ces jeunes, eux ils ont eu la chance ils nâont pas Ă©tĂ© tuĂ©s sur place, sinon il y a plusieurs qui sont morts comme ça sans jugement parce quâils sont des prĂ©sumĂ©s terroristes (âŠ) A la population, il faut pas quâelle sâen prenne Ă des [personnes] comme si elles Ă©taient rĂ©ellement de vrais terroristes (âŠ) Quand quelquâun est suspect, on appelle les forces de lâordre (âŠ) », a suggĂ©rĂ© Amadou SidibĂ©, SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de lâassociation « WaldĂ© FulbĂ© Burkina », une organisation de dĂ©fense des droits de lâhomme ayant suivi de prĂšs ce dossier.
« Nous allons dire Ă notre communautĂ© dâĂȘtre encore plus prudente, de ne pas sortir sans les documents administratifs quâil faut, les piĂšces dâidentitĂ© (âŠ) Ceux qui sont en transhumance, ils doivent avoir les documents de transhumance de leurs animaux avec eux (âŠ) Parce que dâune zone A Ă une zone B, on peut facilement croire que ce sont des animaux volĂ©s », a-t-il interpellĂ©.
Ndiaye OuĂ©draogo / OmĂ©ga mĂ©dias – Bobo-Dioulasso
