Les autorités de la Transition ont suivi les prescriptions des autorités coutumières, en réinhumant les restes de Thomas Sankara et ses compagnons sur le site de l’ex-Conseil de l’Entente, a révélé, jeudi, Joseph Saba, frère de Christophe Saba, l’une des victimes du 15 octobre 1987.
A en croire Joseph Saba, représentant des familles de victimes et panéliste à l’occasion du premier anniversaire du verdict du procès du 15 octobre, les parents des victimes étaient contre l’idée de l’exhumation des corps de leurs proches.
« Aucun membre des familles des victimes, ne pouvait se mettre en tête, d’aller extraire les corps pour aller ailleurs. Ce sont les coutumiers qui ont facilité. (…) Ils ont fait des rites », a-t-il expliqué à l’issue du panel organisé par le Comité international Mémorial Thomas Sankara ce 6 avril.
Les personnes ressources coutumières ont encore effectué des rites pour la réinhumation, selon Joseph Saba, et ont exigé « qu’il fallait les enterrer nécessairement et obligatoirement au lieu où ils ont été exécutés », c’est-à-dire sur le site du Conseil de l’Entente, qui abrite désormais le Mémorial.
Des membres des familles de défunts, notamment Mariam et Blandine Sankara, respectivement veuve et sœur du père de la Révolution, ont marqué leur désaccord quand au choix du site « chargé d’émotions ». Ils ont décidé de se démarquer de la cérémonie officielle de réinhumation le 24 février dernier. Certains avaient également demandé, en vain, le report de la cérémonie pour des raisons de déplacement, certains vivant hors du pays.
Ce 6 avril 2023, date anniversaire du verdict du procès de l’assassinat de Thomas Sankara et de ses 12 compagnons, Joseph Saba co-animait avec Me Benewendé Sankara, avocat de la famille Sankara, et Yacouba Isaac Zida, ancien Chef de l’Etat (en visioconférence), un panel sur les leçons à tirer de la longue procédure judiciaire qui a fini par connaître son épilogue il y a un an.
[Article mis à jour]
Yaya Diomandé – Abdoul Fhatave Tiemtoré / Oméga Médias
