Procès Sankara : Première journée de plaidoirie de la défense

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Procès Sankara : Première journée de plaidoirie de la défense

La première journée des plaidoiries de la défense, ce mardi, a permis d’entendre 6 des 12 accusés à travers leurs avocats. Tous demandent l’acquittement, mais chacun y va de ses arguments et de sa méthode.

La plaidoirie de la défense a commencé avec Me Mathieu Somé et son confrère Abdoul Latif Dabo, avocats du général Gilbert Diendéré.

Le premier a rappelé les grandes étapes de ce procès qui porte sur des faits datant d’il y a 34 ans. 3 décennies au cours desquelles, il y a eu de l’avis de Me Somé, « un dépérissement des éléments de preuve qui se sont effritées » et qui pourraient conduire à des erreurs judiciaires.

C’est d’ailleurs ce que dit craindre Me Moumouny Kopiho, avocat de Jean Pierre Palm. Pour lui, le parquet, les parties civiles et surtout l’opinion veulent faire condamner des personnes innocentes.
Une « parodie de justice », dit-il. « Aucun acte matériel de Jean Pierre Palm n’a été présenté depuis l’instruction jusqu’à ce jour, à part les témoignages. Des témoignages de haine, de vengeance, de rancune », a martelé l’avocat, qui multiplie les phrases qui choquent : « l’arnaque du dossier Sankara », dit-il, c’est la légèreté avec laquelle certains éléments dits de preuve ont été présentés aux juges.
« Je suis révolté, je suis outré, je suis en colère, et j’ai envie de déverser cette colère sur vous si j’en avais le moyen », a-t-il lancé au juge. Et il insiste : « Tout ce qui se passe est méchant. C’est cynique ». Mais il appelle le tribunal à ne pas céder, à déclarer Jean Pierre Palm innocent, et à l’acquitter des faits de complicité d’attentat à la sûreté de l’Etat, parce qu’il n’a rien fait de criminel.
L’acquittement, c’est ce que demandent aussi les avocats de Alidou Diébré et Hamado Kafando, les auteurs des certificats de décès des victimes du 15 octobre. Si le premier a insisté sur la prescription du délit, le second a tenté d’expliquer la mention mort accidentelle portée par son client.
Pour lui, c’était la version officielle. Hamado Kafando n’a fait que se conformer, et par la même, aider des familles dans le besoin. Albert Belemlilga, Diakalia Démé et Tibo Ouedraogo sont poursuivis pour avoir aide les auteurs du coup d’état en désarmant la FIMATS, une force de police supposée proche de Sankara le 15 octobre. Mais le parquet a fini par requérir leur acquittement pour infractions non constituées. Leurs avocats ont essayé de le prouver à nouveau.
« Les militaires qui sont à votre barre aujourd’hui ont fait ce qu’ils savaient faire le mieux : obéir », a fait remarquer Me Victoria Nébié, conseil de Tibo Ouedraogo. Pour Me Mamadou Coulibaly, pour condamner quelqu’un il faut une conviction extrême sur sa culpabilité pleine et entière. Ce qui n’est pas le cas de Albert Belemlilga selon l’avocat. Diakalia Démé, manifestement ignorait ce qui se déroulait, a dit son avocat Me Olivier Somé. Tous les 3 demandent l’acquittement au bénéfice du doute.
Ce mercredi 23 mars, c’est au tour des avocats des membres présumés du commando du 15 octobre de plaider.

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