Ukraine : « Human Rights Watch » exige le respect des droits des prisonniers de guerre dans le pays

0
290
Photo d’illustration
La publication de vidéos montrant des soldats russes capturés viole les Conventions de Genève. (Communiqué)
Human Rights Watch depuis Berlin dans un communiqué demande aux autorités ukrainiennes de cesser de publier sur les réseaux sociaux et applications de messagerie des vidéos de soldats russes capturés qui les exposent à la curiosité du public, notamment celles qui les montrent humiliés ou intimidés.
Selon l’organisation de défense de droit de l’homme, « un tel traitement des prisonniers de guerre viole les protections prévues par les Conventions de Genève visant à garantir un traitement digne des combattants capturés, quel que soit leur camp »
L’organisation explique dans son communiqué que le Service de sécurité d’Ukraine (Sluzhba Bezpeky Ukrayiny, SBU), la principale agence de sécurité du gouvernement ukrainien, gère un compte Telegram avec environ 868 000 abonnés. « Le SBU a publié sur son compte Telegram des vidéos de soldats russes capturés qui semblent être sous la contrainte ; certains révèlent leurs noms, numéros d’identification et d’autres renseignements personnels, y compris dans certains cas les noms et l’adresse du domicile de leurs parents ». Le SBU, poursuit Human Rights Watch, a également partagé de telles vidéos sur ses pages Facebook, Twitter, YouTube et Instagram, qui comptent au total 978 000 abonnés. Selon le communiqué, des vidéos ont été aussi diffusées sur une chaîne Telegram apparemment gérée par le ministère ukrainien de l’Intérieur, qui compte plus de 847 000 abonnés, et qui est cogérée avec un site Web affilié et une chaîne YouTube.
« Les autorités ukrainiennes devraient cesser de mettre ces vidéos en ligne », peut-on lire dans le communiqué.
Selon Human Rights Watch, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a précisé que tout matériel permettant aux spectateurs ou aux lecteurs d’identifier des détenus individuels ne doit pas être transmis, publié ou diffusé. Il existe des exemptions à l’interdiction, mais elles sont exceptionnelles et autorisées uniquement s’il existe un intérêt public impérieux, ou si l’exposition des matériaux est dans l’intérêt vital du prisonnier, et seulement dans la mesure où cela respecte la dignité du prisonnier de guerre
Le gouvernement ukrainien devrait, indique l’organisation, s’assurer que le CICR a accès à tous les prisonniers de guerre et devrait travailler avec le CICR pour s’assurer que toutes les informations et données personnelles sur les prisonniers de guerre sont traitées conformément aux Conventions de Genève.
« Les autorités devraient faire tous les efforts possibles pour identifier et demander des comptes à toute personne ayant publié des images et des vidéos de prisonniers de guerre sur des sites de médias sociaux, en particulier si elle a également été impliquée dans la prise ou la création d’images à des fins autres que officielles, ou si elle a utilisé à mauvais escient des images qui étaient prises à des fins officielles, a suggéré Human Rights Watch.
L’organisme dit avoir précédemment documenté de nombreuses violations des lois de la guerre et des présumés crimes de guerre commis par des forces russes, notamment des attaques indiscriminées contre des civils avec des armes à sous-munitions, parmi d’autres, et des actions empêchant les civils de fuir les zones de combat.
Lamine Traoré
Photo d’illustration

Laisser un commentaire