« Nos écoles fabriquent des complexés par millions, de simples singes imitant méthodiquement un monde qui n’est pas le leur ». (Lionel Bilgo)

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"Nos écoles fabriquent des complexés par millions, de simples singes imitant méthodiquement un monde qui n’est pas le leur". (Lionel Bilgo)

C’est à travers les médias que le grand public le découvre. Ses interventions sur des plateaux télé et radio étaient quasi-quotidienne. Mais qui est-il ? Wendkouni Joël Lionel Bilgo, 41 ans, est diplômé de l’École Supérieur de Commerce et de Gestion de Paris. Selon sa biographie parvenue à Oméga, M. Bilgo a démarré sa carrière professionnelle dans la publicité dans une des branches de l’agence de publicité KR MEDIA en France comme chargé de publicité, puis comme responsable des études marketing au sein du Groupe Fiducial (AGEFI). Plus tard il va rejoindre le Groupe Bayard Presse comme directeur de la filiale Bayard Afrique.

En 2017, Lionel Bilgo quitte Bayard Afrique et devient Directeur Afrique de TEMINIYIS MEDIA dont il est cofondateur, une entreprise burkinabè d’édition de presse jeunesse.

Toujours selon sa biographie, Lionel crée avec d’autres amis, l’association African Golden dont il assure la présidence. L’association se donne pour objectif de « promouvoir un nouveau paradigme sur le concept de la richesse africaine. Mettre la lumière sur la richesse humaine de l’Afrique, sur la valeur et le prestige de sa ressource humaine », précise la bio qui indique que depuis la création de cette association, ce sont plusieurs conférences publiques qui ont mobilisé des milliers de jeunes aussi bien sur les lieux de conférences qu’à travers la télévision BF1 qui les diffuse.

« En 2020 il diffuse deux vidéos à quelques jours des élections dans lesquelles il prescrit la paix tout en invitant à des élections apaisées. Alors que les partis politiques de l’opposition contestaient avec véhémence les résultats électoraux de 2020, allant même à bloquer le processus de comptage des voix, Lionel Bilgo insistera lors d’une émission pendant la nuit électorale à ce que les acteurs politiques de tout bord privilégient les voies légales et qu’ils évitent toutes invectives pouvant plonger le pays dans le chao », peut-on lire dans la biographie.

En 2021, il est l’initiateur du concept, « Soldats je vous aime » à travers lequel il encourage les soldats et suscite ainsi un engouement et une attention populaire sur la bravoure des Hommes au front. Plusieurs jeunes issus de divers domaines, entrepreneurs, artistes, personnalités publiques ainsi que des médias (…) portent les messages d’amour et de solidarité à l’endroit des soldats.

Il publie en février 2019, « Burkina Faso du rêve à l’action. Créons demain ». Le livre parle de la situation socio-politique du pays. Le livre est un succès car tiré à plusieurs milliers d’exemplaires. Justement sans ce livre, Lionel Bilgo aborde la question de l’Education dont il est en charge de diriger le département aujourd’hui.

« Seul un système éducatif fort pourra recimenter les fondations de notre vivre ensemble et ramener le respect des symboles de la nation dans le cœur de la jeunesse.

L’éducation ne doit pas être une question superficielle, elle est l’une des clés de notre futur. Au-delà des problématiques matérielles et des moyens financiers, la valeur du contenu éducatif, toujours négligé, doit être une priorité », écrit l’auteur dans ce livre.

« Beaucoup de Burkinabè s’émeuvent de voir que de nos jours il existe encore des écoles sous paillotes, mais peu sont ceux qui se soucient du contenu stérile, obsolète, voire nuisible, qui est instillé dans la tête de nos enfants dans les bâtiments en brique dure. Que vaut un 15% de succès à l’examen d’une classe dans un joli bâtiment face à un 100% au même examen d’une classe sous paillote ? Nos écoles fabriquent des complexés par millions, de simples singes imitant méthodiquement un monde qui n’est pas le leur », poursuit-il.

Selon Lionel Bilgo, « l’enjeu pour le Burkina Faso est de ramener l’école au plus près de nos valeurs et de notre culture. Notre école ne parle pas suffisamment de nous, elle ne raconte pas assez notre glorieuse histoire et la richesse de notre culture, elle ne raconte pas assez la bravoure de nos résistants et de nos combattants ».

Sur la question, M. Bilgo s’étale longuement dans son livre. Il devra aujourd’hui mettre en pratique ses idées. C’est là que tout le monde l’attend. Attendons donc de voir !

Lamine Traoré

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