🔴 Affaire Me Guy Hervé Kam : Ses avocats annoncent un recours

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Maître Guy Hervé Kam, en détention depuis un peu plus de quatre mois, est resté « ferme » dans sa morale, a relevé vendredi Me Prosper Farama, membre du collectif constitué pour la défense de ce dernier. Ce collectif d’avocats a tenu un point de presse ce vendredi, après la libération suivie aussitôt d’une mise en arrêt de Hervé Kam, survenue mercredi non loin du domicile de l’intéressé.

« Si le fait que je sois privé de liberté peut permettre de rectifier les choses dans ce pays, ce n’est pas moi qui vous dirais d’aller contre des principes », a déclaré Me Prosper Farama, qui cite son client, désormais placé sous mandat de dépôt à la Maison d’arrêt et de correction des forces armées. Cet entretien entre Me Farama et Guy Hervé Kam, ainsi que d’autres avocats du collectif, qui n’a duré qu’une trentaine de minutes, constitue le premier signe de vie de Guy Hervé Kam depuis son « enlèvement » de janvier dernier.

Libéré mercredi sur décision judiciaire, Hervé Kam était depuis janvier entre les mains de l’Agence nationale pour le renseignement (ANR), indique ses avocats, qui citent toujours leur confrère et client, Me Hervé Kam. Une libération qui n’a duré que le temps nécessaire pour une nouvelle arrestation, cette fois-ci par la Brigade de recherche de la gendarmerie. Hervé Kam, n’ayant même pas eu le temps de regagner la cour familiale, puisqu’il a été libéré à proximité de son domicile, est amené par les gendarmes pour ensuite être inculpé par la justice militaire pour les chefs d’accusations de « complot contre la sûreté de l’État et association de malfaiteurs ».

« Une pseudo-libération », fustige Me Séraphin Somé, également membre du collectif, qui estime que ce « comportement est tout simplement un acte de torture morale ». Une chose que le nouvel inculpé de la justice militaire est « prêt à assumer (…) au nom du respect du droit et de la justice », ajoute les avocats.

Cette libération aussitôt suivie de sa mise en arrêt est, selon le collectif, une manière de « régulariser quelque chose qui n’est pas régularisable ». « On n’a fait que de le changer de main (…) Rien n’a été régularisé, on est toujours dans l’irrégularité », a affirmé l’avocat Séraphin Somé.

Quant à la spéculation sur la santé physique de Me Guy Hervé Kam, Prospère Farama rassure en ces mots : « Globalement (…) ça va ».

Ces avocats de la défense de Guy Hervé Kam annoncent la poursuite de la lutte pour la libération de leur confrère et client avec le dépôt d’un recours contre la décision de la justice militaire.

Me Guy Hervé Kam avait tout d’abord été « enlevé » le 24 janvier dernier ; ce qui avait conduit à une procédure judiciaire dans laquelle le tribunal administratif a ordonné, le 7 mars, la libération « immédiate » de Me Kam. Une décision confirmée en appel le 23 avril par la Cour administrative d’appel, statuant en dernier ressort. Depuis, des voix appelaient à l’exécution de la décision de justice avec la libération de Hervé Kam.

Yaya Diomandé / Oméga Médias

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