🔴 Côte d’Ivoire : Guillaume Soro appelle ADO ; sur la piste d’une réconciliation ?

L’ancien Premier ministre, Guillaume Soro, a téléphoné courant mars dernier au Président Alassane Dramane Ouattara pour “saluer le début de la décrispation politique en Côte d’Ivoire, selon un communiqué du GPS (Générations et Peuples Solidaires), le parti de Guillaume Soro. Les deux hommes politiques, en froid depuis 2019, ont eu des échanges marqués par la “cordialité”, selon le GPS qui évoque la volonté de Guillaume Soro de servir la cause de la réconciliation et de la paix en Côte d’Ivoire. “Il demeure ouvert au dialogue”, indique clairement le communiqué.

Selon Africa Intelligence, ce coup de fil inédit a eu lieu dans la soirée du vendredi 29 mars et a duré au moins quarante minutes ; puis a été réitéré le lendemain samedi 30 mars. Dans ce premier échange entre ADO et Soro depuis environ cinq ans, l’ancien chef de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI), Guillaume Soro a évoqué, toujours selon nos confrères d’Africa Intelligence, ses « regrets« , tout en se montrant disposé à œuvrer pour la « réconciliation« . De son côté, Alassane Ouattara s’est dit prêt à le « pardonner ». Il a également été convenu d’un échange entre les deux hommes afin de peaufiner les contours que pourrait prendre cette réconciliation.

Alassane Ouattara, qui depuis plusieurs mois prend en charge des frais de santé de plusieurs proches de Guillaume Soro présents à Abidjan, n’exclurait pas selon AI, la possibilité de remettre à son ancien Premier ministre un passeport ivoirien.

Autrefois allié d’Alassane Ouattara, Guillaume Soro a démissionné de son poste de Président de l’Assemblée Nationale Ivoirienne en février 2019 avant de quitter le pays en vue de préparer sa candidature à l’élection présidentielle, prévue l’année suivante. Une candidature annihilée par une accusation de « tentative d’atteinte à l’autorité de l’État et à l’intégrité du territoire national » qui lui a valu une condamnation à perpétuité prononcée par la cour d’assises d’Abidjan en juin 2021.

Guillaume Soro a ouvertement appelé l’armée ivoirienne à « agir » contre la « dictature clanique d’Alassane Ouattara » en novembre 2020, juste après la réélection de ce dernier. Ce geste a encore détérioré les relations entre les hommes, déjà soupçonnées d’être conflictuelles à l’époque.

Sous le coup d’un mandat d’arrêt international émis par la justice ivoirienne, l’ancien rebelle des Forces Nouvelles (FN) a dû vivre dans la clandestinité pendant des années, notamment dans plusieurs pays d’Europe. Son parti, le GPS, a annoncé en novembre dernier une tentative d’enlèvement à son encontre par des forces policières ivoiriennes en Turquie. Guillaume Soro est revenu sous les feux des projecteurs dans ce même mois de novembre, à Niamey et à Ouagadougou, où il a été reçu avec tous les honneurs par les autorités de Transition du Niger et du Burkina Faso. Et depuis, il vivrait entre Niamey et Bamako selon AI.

Yaya Diomandé / Oméga Médias