L’écrivain et militant Adama Siguiré a maintenu sa position ce mardi lors de son procès contre la CGTB, en affirmant que « Si la CGTB communique, nous aussi on va communiquer ». Accusé de diffamation et d’injures publiques à l’encontre de la CGTB et de son secrétaire général Moussa Diallo, Adama Siguiré, se réclamant « Soldat de la communication de guerre », s’est une fois de plus affiché confiant face aux juges au Tribunal de Grande Instance de Ouaga 1.
Ses avocats, partageant la même assurance que lui, estiment que la réquisition de 3 mois de prison avec sursis et une amende de 500 000 francs CFA formulée par le parquet était une « évidence ». Selon Me Hamed Mamane, conseil du prévenu, la théorie du complot de déstabilisation évoquée par son client a été corroborée par l’autorité exécutive à travers des communications. Ainsi, « Le Tribunal n’aura pas besoin d’aller au fond », dit-il.
Pourtant, les infractions de « diffamation et d’injures publiques sont constituées », estime Me Prospère Farama, avocat de la partie civile, qui déplore que l’accusé se cache derrière une stratégie de « faux-fuyants qui ne le grandit pas ». « Il est dans la mauvaise foi absolue » et tente, toujours selon Me Farama, de se faire passer pour une victime politique.
Et si l’accusé, Adama Siguiré, a maintes fois rappelé que le Burkina vit une guerre et que lui est un « Soldat de la communication de guerre », Me Farama interroge : « Est-ce que nous en tant de guerre j’ai le droit d’insulter le Président, de diffamer mon voisin ? ». « La guerre ne justifie pas qu’on mente », déclare l’avocat en interview après sa plaidoirie.
Toutes les parties ayant plaidé ce mardi, la Présidente du Tribunal a renvoyé l’audience pour un délibéré le 6 mai prochain.
Yaya Diomandé / Oméga Médias
