Quelques heures aprĂšs ce quâil qualifie dâenlĂšvement, le Balai citoyen – dĂ©nonçant et condamnant lâacte, a exigĂ© la libĂ©ration « sans condition » de son militant Bassirou Badjo. Lâorganisation de la sociĂ©tĂ© civile a estimĂ© que depuis lâavĂšnement du MPSR, ses militants sont victime dâarbitraire, dâintimidation et des menaces de mort.
« Nous dĂ©nonçons et condamnons avec la plus grande fermetĂ© cet enlĂšvement du camarade Bassirou Badjo Ă son poste de travail pendant quâil Ă©tait en train de servir son pays, le Burkina Faso, en sa qualitĂ© de fonctionnaire de lâĂtat, et exigeons sans condition sa libĂ©ration ainsi que celle de tous les citoyens victimes de cette pratique devenue banale dans notre pays », peut-on lire dans le communiquĂ©.
Selon lâorganisation, Bassirou Badjo, administrateur des affaires sociales en poste Ă la Direction GĂ©nĂ©rale de la SolidaritĂ© Nationale et de l’Assistance Humanitaire (DGSAH) sise Ă Ouagadougou, a Ă©tĂ© « enlevĂ© [le mercredi 21 fĂ©vrier] dans son lieu de travail par des individus se prĂ©sentant comme des agents de la suretĂ© de lâĂtat pour une destination inconnue ».
Le mouvement dĂ©plore quâaprĂšs « Rasmane Zinaba ce 20 fĂ©vrier 2024, le camarade Bassirou Badjo est le deuxiĂšme militant actif du Balai Citoyen victime d’enlĂšvement dans des conditions quasi similaires ».
Le mouvement le Balai Citoyen dit prendre Ă tĂ©moin lâopinion nationale et internationale de « lâarbitraire, de lâintimidation et des menaces de mort dont font l’objet ses militants depuis l’avĂšnement du MPSR et dont le processus a amorcĂ© une fulgurante accĂ©lĂ©ration depuis un moment ».
Le mouvement a interpellĂ© « les autoritĂ©s de la Transition, en tant que garantes de l’unitĂ© nationale, de la sĂ©curitĂ© et de la stabilitĂ©, pour qu’elles assument pleinement leur rĂŽle historique ».
Tout comme Rasmane Zinaba, Bassirou Badjo figurait aussi sur une liste de sept personnes – les journalistes Ladji Bama et Issaka Lingani, lâhomme politique AblassĂ© OuĂ©draogo, Gabin Korbeogo de lâOrganisation dĂ©mocratique de la jeunesse et Dr Daouda Diallo du collectif contre lâimpunitĂ© et la stigmatisation des communautĂ©s – Ă ĂȘtre rĂ©quisitionnĂ©es, dĂ©but novembre 2023, pour le front.
Les personnes rĂ©quisitionnĂ©es, Ă travers un collectif dâavocat, avaient attaquĂ© ces dĂ©cisions de rĂ©quisition jugĂ©es « illĂ©gales et arbitraires ». Mi-novembre, le tribunal administratif a statuĂ© en rĂ©fĂ©rĂ© et a estimĂ© quâil ne pouvait pas suspendre Ă ce stade ces rĂ©quisitions. Le tribunal a invoquĂ© des questions de sĂ©curitĂ© nationale ayant motivĂ© ces rĂ©quisitions.
Début décembre, le tribunal administratif avait ordonné la suspension des réquisitions.
Le juge estimant que le motif invoquĂ© par lâarmĂ©e, la sĂ©curitĂ© nationale, pour rĂ©quisitionner ces personnes, nâĂ©tait pas suffisant.
Selon le tribunal administratif, il existe un lien entre ces personnes réquisitionnées et certaines de leurs opinions. Alors elles ne sont pas réquisitionnées pour aller sécuriser le territoire. Mais une sorte de restriction de leurs libertés, a-t-il noté.
Selon nos informations, il vaquait Ă ses occupations mĂȘme sâil avait beaucoup rĂ©duit ses mouvements. Bassirou Badjo depuis la rĂ©quisition sâĂ©tait aussi fait rare ses les rĂ©seaux sociaux notamment Facebook mais continuait Ă ĂȘtre actif via des statuts WhatsApp. DerniĂšrement, il nâhĂ©sitait pas dâapporter son soutien Ă Me Guy HervĂ© Kam, dont il Ă©tait proche, lui aussi « interpellé ».
Sur la liste des sept personnes rĂ©quisitionnĂ©es, lâhomme politique AblassĂ© OuĂ©draogo et Daouda Diallo du collectif contre lâimpunitĂ© et la stigmatisation des communautĂ©s ont dĂ©jĂ Ă©tĂ© interpellĂ©s et envoyĂ©s au front. Avec lâinterpellation de Rasmane Zinaba mardi, Bassirou Badjo est ainsi le quatriĂšme Ă ĂȘtre « interpellé ». Les journalistes Ladji Bama et Issaka Lingani sont toujours hors du pays.
Lamine Traoré / Oméga médias