🔴 Guy Hervé Kam interpelé : des avocats portent plainte pour séquestration

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Trois jours après l’interpellation de Me Guy Hervé Kam à l’aéroport de Ouagadougou, des avocats se sont constitués pour plaider sa cause. Selon des informations de Oméga médias, le collectif a été formé dès jeudi, au lendemain de l’arrestation de l’avocat. Ces spécialistes du droit ont aussitôt introduit deux plaintes contre la « séquestration » de leur confrère.

« On a déposé une plainte dès jeudi auprès du procureur près le TGI Ouaga 1 et du procureur près le TGI Ouaga 2 pour « arrestation et détention arbitraires et séquestration », a confié à Oméga une source au sein du collectif d’avocats. En plus des plaintes, les avocats ont saisi le gouvernement sur la question.

« Nous avons adressé une lettre d’interpellation au ministre de la justice et au procureur général », indique une source à Oméga. « L’idée est d’attirer leur attention sur les différentes violations constatées », explique-t-elle. Jusqu’à ce samedi 27 janvier au matin, selon notre interlocuteur, les conseils de Me Kam n’ont pas encore reçu de nouvelles de l’avocat.

Me Guy Hervé Kam a été emmené, à son arrivée de Bobo-Dioulasso mercredi soir, vers une destination inconnue, selon le mouvement politique SENS, Servir et non se servir, dont il est le coordonnateur national. Le SENS a dénoncé un « énième enlèvement extra-judiciaire » et souhaité que la lumière soit faite. Dans un communiqué jeudi soir, l’ordre des avocats du Burkina a dit avoir appris de « services étatiques », sans davantage de précisions, que l’avocat est maintenu à la sûreté nationale.

Cependant, le bâtonnier souligne un « mépris délibéré et inconsidéré des dispositions garantissant la liberté et l’indépendance de l’avocat ». Selon le barreau, citant les dispositions de la loi communautaire, les avocats ne peuvent être arrêtés sans ordre du procureur général près la Cour d’appel ou du président de la Chambre d’accusation, et sans que le bâtonnier ne soit préalablement consulté.

Ces derniers mois, plusieurs personnalités publiques ont été enlevées par des personnes non identifiées, souvent armées et encagoulées, et amenées vers des destinations inconnues de leurs proches. Aucune communication officielle n’a été faite sur la plupart des cas signalés. Un communiqué du gouvernement publié le 18 janvier dernier indiquait que plusieurs personnes impliquées dans une « énième tentative de déstabilisation » ont été interpellées. Faits isolés, coïncidence ou affaires imbriquées ? Bien malin qui pourrait y répondre.

Abdoul Fhatave Tiemtoré / Oméga médias

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