🔴 Enlevé le 21 juillet dernier, l’ancien député-maire de Komsilga raconte son rapt

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Issouf Nikiema, ancien député-maire de la commune de Komsilga, avait été enlevé dans la mi-journée du vendredi 21 juillet 2023 à Ouagadougou par des individus armés encagoulés, habillés en civil. « Je ne sais pas si c’est la police ou la gendarmerie », a signifié Issouf Nikiema ce vendredi lors d’une conférence de presse.

Ces ravisseurs, des individus armés encagoulés, l’ont enlevé alors qu’il se rendait à la grande prière du vendredi. Le député-maire explique qu’il a été enlevé avec son protocole, qui a finalement été abandonné à la sortie de Ouagadougou en direction de Ziniaré. Seul avec ses ravisseurs, Issouf Nikiema aurait été conduit dans un lieu qu’il dit ne pas pouvoir identifier.

« Ils (les ravisseurs Ndlr) m’ont dit qu’il paraît que nous faisons des réunions pour déstabiliser le pays. (…) Je leur ai demandé s’ils avaient des preuves, (…) Ils n’en ont pas eues », raconte la victime.

Issouf Nikiema est resté au moins 3 jours entre les mains de ses ravisseurs, selon ses dires. « Avant de me libérer, ils m’ont dit qu’ils ont des informations sur moi, sur des biens mal acquis, et qu’en rentrant chez moi, il faut que je reste tranquille. Et tant que je ne reste pas tranquille, ils vont saisir l’ASCE-LC », confie Issouf Nikiema.

« Si vous trouvez quelque chose, il n’y a pas de problème », aurait répondu celui qui a géré la commune de Komsilga pendant six ans.

Libéré dans la soirée de sa troisième journée de captivité, Issouf Nikiema a déclaré, ce vendredi 25 août, avoir échappé, tôt dans la matinée, à un second enlèvement par des hommes armés.

« Aujourd’hui, le 25 août 2023, encore aux environs de 4 heures du matin, un véhicule noir de type 4×4 était chez moi avec des individus dont j’ignore encore l’identité », avait écrit l’ancien élu local sur sa page Facebook.

Il a indiqué, lors de la conférence de presse, organisée dans l’après-midi du 25 août, être suivi depuis quelque temps par un inconnu. « Deux semaines après ma libération, j’ai remarqué (…) que quelqu’un me suit », assure-t-il. Selon lui, les premiers renseignements obtenus de son entourage indiquent qu’il est surveillé par le « service de renseignement ».

« Des gens m’ont appelé de gauche à droite pour me dire qu’il y a le service de renseignement à Komsilga en train de mener des enquêtes sur moi », a-t-il déclaré.

Issouf Nikiema a dit avoir remarqué un véhicule noir de type 4×4, faisant plusieurs rondes autour de son domicile.

« Hier à 4 heures, (…) je me suis réveillé pour aller prier, j’ai vu les appels en absence du vigile, je l’ai rappelé et il a dit qu’il y avait un véhicule noir garé à l’extérieur, un 4×4 avec quatre personnes ; qu’ils sont venus avec des Kalachnikovs et qu’ils se sont masqués encore. Ils ont demandé d’après le maire, le vigile a dit que je suis rentré à 22 heures. Ils se sont positionnés vers la petite mosquée où je dois aller prier pour m’attendre. (…) Donc, j’ai décidé de prier dans la maison », a raconté Issouf Nikiema.

Ces individus armés et encagoulés n’ont pas réussi leur « forfaiture » en raison de la résistance opposée par la sécurité et les voisins, avait indiqué l’homme politique dans son poste Facebook du 25 août. Il avait également ajouté avoir informé la police et la gendarmerie « de ce qui se tramait autour de mon domicile mettant en danger ma vie et celle de ma famille ».

 

 

Farida Bélèm – Yaya Diomandé – Dénis Zoungrana / Oméga Médias

 

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