đđœÂ« Quand le capitaine Ibrahim TraorĂ© est arrivĂ© au pouvoir, il sâest trouvĂ© confrontĂ© Ă la rĂ©alitĂ©. Il nâest pas exagĂ©rĂ© de dire que le pays nâavait pas une armĂ©e digne des dĂ©fis du moment. »
đđœÂ« La machine est dĂ©jĂ en marche. (âŠ) Personne (âŠ) ne peut nier lâĂ©vidence. La peur a changĂ© de camp. »
đđœÂ« Quand on a un bon gĂ©nĂ©ral, on a de bons soldats. Le bon gĂ©nĂ©ral, nous lâavons enfin trouvĂ©, câest notre prĂ©sident. »
đđœÂ« Nous ne sommes pas sĂ»rs de rĂ©ussir. (âŠ) Mais, on ne pourra pas nous reprocher de nâavoir pas essayĂ© »
LâintĂ©gralitĂ© du discours est Ă lire ici â€”ïž Â Â
Alors que les factures dâachat dâarmes que nous avons trouvĂ©es Ă©taient
excessivement chÚres, nous avons pu, avec nos nouveaux partenariats, acquérir
en toute transparence, des armes performantes cinq Ă dix fois moins chĂšres. Ce
qui nous permet dâavoir une plus grande quantitĂ© dâarmes efficaces avec moins
dâargent. Et surtout de mieux utiliser lâargent du contribuable.
Il sâagit maintenant de constituer une vraie armĂ©e avec des unitĂ©s
combattantes organisĂ©es, composĂ©es dâĂ©lĂ©ments qui se connaissent, qui
connaissent les forces et les faiblesses des uns et des autres, qui savent Ă quel
moment on peut avoir recours Ă un tel plutĂŽt quâĂ tel autre. Des unitĂ©s qui vont
fonctionner en parfaite complicité pour des objectifs partagés.
La machine est dĂ©jĂ en marche. De ce fait, personne aujourdâhui, Ă moins
dâavoir perdu le sens des rĂ©alitĂ©s, ne peut nier lâĂ©vidence. La peur a changĂ© de
camp. Les bandits armĂ©s reculent partout sur le territoire oĂč nos forces
combattantes mettent le pied. Quâils se le tiennent pour dit, la puissance de feu de
notre armĂ©e va encore croitre, et mĂȘme de façon exponentielle, une fois que toutes
les commandes auront Ă©tĂ© livrĂ©es. Il faudra quâĂ lâavenir, le Burkina devienne une
citadelle imprenable pour tous ceux qui rĂȘveraient de porter atteinte Ă son
intégrité, à sa sécurité et à sa souveraineté. Il reviendra aussi aux BurkinabÚ de
savoir protĂ©ger et dĂ©fendre leur armĂ©e. De ne plus permettre quâun autre rĂ©gime,
sous quelque prétexte que ce soit, procÚde au démantÚlement de leur armée.
Ce sont les Ă©preuves qui fortifient les nations. Toutes les grandes nations
sont passées par des épreuves qui ont renforcé en eux le désir de rester ensemble.
Ces Ă©preuves que nous vivons ne doivent pas ĂȘtre perçues comme une fatalitĂ©.
Elles doivent plutĂŽt nous fortifier et faire de nous une grande nation. Le terrorisme
qui nous a Ă©tĂ© imposĂ©, a fait comprendre Ă tous les BurkinabĂš, quâils soient du
Nord ou du Sud, de lâOuest ou de lâEst, quâils ont un mĂȘme destin et un mĂȘme
territoire à défendre.
Quand les bandits font irruption dans une localité, tout le monde subit le
mĂȘme sort, que lâon y soit venu du Nord ou du Sud, de lâOuest ou de lâEst. Que
lâon soit musulman, traditionnaliste ou chrĂ©tien. Que lâon soit alphabĂ©tisĂ© ou
analphabĂšte. Câest le mĂȘme destin pour tous face Ă ce terrorisme. BientĂŽt il sera
vaincu et notre nation, jâen suis certain, en sortira renforcĂ©e. Ceux qui nous lâont
imposĂ© sâapercevront, malgrĂ© eux, quâils auront abouti Ă lâeffet inverse. Il y en a qui parlent de nĂ©gocier avec ces hordes terroristes. Je suis tentĂ© de
dire que ce qui se ressemble sâassemble. Ils ont sans doute des intĂ©rĂȘts communs.
Chacun peut nĂ©gocier avec qui il veut, au nom des intĂ©rĂȘts quâil dĂ©fend. Pour
nous, il nây a pas de nĂ©gociation possible avec lâimmoralitĂ©. La seule nĂ©gociation
qui vaille avec les bandits armĂ©s est celle qui se fait actuellement sur le champ de bataille. Nous ne nĂ©gocierons jamais, ni lâintĂ©gritĂ© territoriale du Burkina Faso,
ni sa souveraineté. Nous défendrons notre territoire et nos populations coûte que
coĂ»te. Quâon se le tienne pour dit.
Notre ambition est de porter le nombre des V.D.P. Ă cent mille (100 000)
et mĂȘme au-delĂ s, afin que les populations, en tout temps, soient en mesure
dâassurer elles-mĂȘmes leur propre sĂ©curitĂ©. Ă cet effet, il a Ă©tĂ© mis en place un
Fonds de soutien patriotique (F.S.P.) à ce jour, les sommes réunies dans ce fonds
sâĂ©lĂšvent Ă plus de dix milliards F CFA. Un Ă©tat sera fait bientĂŽt, en dĂ©but juin, Ă
la prochaine rencontre du ComitĂ© de suivi. Jâinvite les BurkinabĂš Ă sâapproprier
ce fonds qui peut ĂȘtre un des leviers de notre volontĂ© de construire une Ă©conomie
nationale indĂ©pendante. Câest le lieu ici de saluer les autoritĂ©s du Mali qui nous ont Ă©tĂ© dâun secours inestimable dans la lutte contre le terrorisme. Dans lâĂ©preuve, les deux armĂ©es ont
appris Ă coordonner leurs opĂ©rations pour plus dâefficacitĂ©. Cette expĂ©rience Ă
renforcer notre conviction que pris isolĂ©ment, nos petits Ătats sont trĂšs fragiles,
surtout face aux grands ensembles qui existent ou qui sont en formation. Nous avons perçu notre communauté de destin à travers la lutte contre le
terrorisme. Nous pensons donc, quâau-delĂ de la simple coopĂ©ration entre Ătats,
qui est fonction des humeurs des chefs dâĂtat et des rĂ©gimes en place, il nous faut
oser inventer un autre avenir pour la postérité, en engageant un processus de
fĂ©dĂ©ration avec le Mali, et la GuinĂ©e. La plus ancienne fĂ©dĂ©ration au monde, la ConfĂ©dĂ©ration helvĂ©tique, sâest
constituĂ©e Ă la suite de problĂšmes de sĂ©curitĂ©. De mĂȘme les Ătats-Unis
dâAmĂ©rique ont vu le jour quand les treize Ătats ont pris conscience que pris
isolĂ©ment, ils ne pouvaient venir Ă bout de la puissante armĂ©e anglaise. Mais quâen
conjuguant leurs efforts, ils pouvaient atteindre leurs objectifs. Et câest ce qui fut,
donnant ainsi naissance aux Ătats-Unis dâAmĂ©rique. Nous entendons les sarcasmes des petits esprits incapables de grandeur, et
de tous ceux dont lâintĂ©rĂȘt nâest pas dans la grandeur de nos peuples. Mais nous
sommes lĂ pour oser inventer lâavenir. Pour ĂȘtre grand, il faut avoir des rĂȘves de
grandeur. Nous invitons nos peuples Ă ces rĂȘves. Il nous suffit de montrer la voie, et il reviendra aux peuples dâĂ©crire leur histoire.
Excellence ! Honorables dĂ©putĂ©s ! DĂšs que nous avons Ă©mis lâidĂ©e dâune fĂ©dĂ©ration avec le Mali, les forces obscurantistes ont vite fait de susciter, aussi bien au Mali quâau Burkina, des Ă©lĂ©ments Ă leur solde pour Ă©touffer lâidĂ©e dans lâĆuf. Ainsi le projet a-t-il Ă©tĂ© traitĂ©
de tous les noms, et surtout dâĂ©chappatoire pour cacher un manque de programme
du Premier ministre burkinabÚ. Les petits esprits, je le répÚte, sont incapables de
rĂȘver grand. Ils ont mĂȘme peur de ce qui est grand, car cela les fait trembler sur
leur fragile base.
Quant Ă nous, nous sommes des conquĂ©rants de lâimpossible. Nous sommes
des bĂątisseurs de lâavenir. Comme disait Thomas Sankara, il faut oser inventer
lâavenir. Nous ne sommes pas sĂ»rs de rĂ©ussir, car les obstacles sont nombreux, et
des puissances Ă©trangĂšres, avec leurs complices Ă lâintĂ©rieur, intriguent dans
lâombre pour nous faire Ă©chouer. Mais, on ne pourra pas nous reprocher de nâavoir pas essayĂ©. Nous refusons le fatalisme. Ce que nous nâaurons pas rĂ©ussi, dâautres reprendront le flambeau.
Excellence ! Honorables députés !
Vous ĂȘtes tĂ©moins que le 19 novembre 2022, jâai prĂ©sentĂ© devant vous, ici mĂȘme, mon Discours de politique gĂ©nĂ©rale et dâengagement patriotique. Je
demande Ă la population de sâen approprier et de le transformer en rĂ©alitĂ©. En tout
cas, le Gouvernement sây est engagĂ©.
De la réponse à la crise humanitaire
Excellence ! Honorables députés !
Les bandits armĂ©s, dont les soutiens extĂ©rieurs et les complices sâĂ©vertuent
Ă trouver dâautres qualificatifs, en vue de lâatteinte de leurs funestes entreprises,
ont contraint des milliers de personnes Ă lâexil dans leur propre pays. Des centres
de santés, des écoles, des récoltes ont été brûlés, saccagés, pillés. Ces exilés sont
connus sous le nom de personnes déplacées internes (P.D.I.) et sont pris en charge
progressivement, du mieux que lâon puisse, par le Gouvernement et ses
partenaires, mais aussi, il faut le souligner, avec lâappui des fils et filles du pays
qui ne cessent de faire des dons pour leurs frĂšres et sĆurs dĂ©placĂ©s. Il convient
cependant de noter que des salariĂ©s ont mĂȘme Ă©tĂ© enregistrĂ©s dans le rang des
P.D.I., de mĂȘme que des personnes ne rĂ©pondant en rien aux critĂšres de P.D.I.
Câest par exemple le cas de ceux qui ont vendu leur terre et qui, nâayant plus rien,
se font enregistrer comme P.D.I.
Pour prévenir des abus, des comités mixtes de veille, composés de
représentants de P.D.I. et de la communauté hÎte, sont mis en place pour assister
les Ă©quipes dâenregistrement. GrĂące aux efforts consentis, selon un dĂ©compte non exhaustif, Ă la date du 23 mai 2023, plus de 20 457 mĂ©nages, comprenant plus de
125 227 personnes, sont retournĂ©s dans leur localitĂ© dâorigine. Des instructions ont Ă©tĂ© donnĂ©es de tenir compte des imperfections dans les enregistrements, pour Ă©tablir un dĂ©compte plus rĂ©aliste du nombre des P.D.I.
Chacun est témoin de ce que des personnes déplacées internes se trouvant
dans des localitĂ©s difficiles dâaccĂšs ont Ă©tĂ© ravitaillĂ©es en produit de premiĂšre
nécessité, par des opérations spéciales terrestres et aériennes. On peut citer entre
autres Djibo, Solhan, SĂ©bba, Seytenga, SollĂ©, Kalsaka, Kelbo, Bourzanga et jâen
passe. à ce titre, 21 494 tonnes de vivres ont ainsi été livrées. Pour la saison
pluvieuse qui sâannonce, des projets sont initiĂ©s pour procurer de meilleurs abris
aux dĂ©placĂ©s et assurer leur insertion dans lâagriculture et lâĂ©levage.
Excellence, monsieur le président
Câest dans ce cadre que dans le but dâaccompagner lâExĂ©cutif, vous-mĂȘme
avez initiĂ© un projet de construction dâurgence dâabris pour les P.D.I. de la Boucle
du Mouhoun, du Centre-Nord, de lâEst et du Sahel. Et cela se fait de concert avec
le Gouvernement.
Il convient dâailleurs de noter que la mise en Ćuvre du plan opĂ©rationnel
dâappui Ă la campagne sĂšche 2022-2023, dâun coĂ»t global de plus de Onze
milliards F CFA a permis dâoccuper certains dĂ©placĂ©s internes et aussi
dâapprovisionner les marchĂ©s en produits de contre-saison.
Il a Ă©galement Ă©tĂ© lancĂ©, Ă partir de cette saison humide, lâInitiative
présidentielle pour la production agricole. Elle englobe plusieurs projets qui vont
impliquer, non seulement les forces de défense et de sécurité et les volontaires
pour la défense de la patrie, pour la production et la sécurisation des sites, mais
aussi les P.D.I., les populations hÎtes, et le milieu carcéral. à ce titre, plusieurs
sites ont été identifiés, et les travaux ont déjà commencé pour la mise en valeur
de plus de onze mille (11 000) hectares. Les aménagements sont prévus pour
assurer également la production irriguée en saison sÚche.
Dans le cadre de lâexĂ©cution du plan de rĂ©ponse et de soutien aux personnes
vulnĂ©rables Ă lâinsĂ©curitĂ© alimentaire et Ă la malnutrition, dâun coĂ»t de Deux cent
trente-huit (238) milliards F CFA, le Gouvernement a apporté assistance à plus de
Trois millions de personnes grĂące Ă un financement cumulĂ© de lâĂtat et des
partenaires humanitaires.
En ce qui concerne les Ă©lĂšves affectĂ©s par le terrorisme, lâexĂ©cution de la
stratĂ©gie dâĂ©ducation en situation dâurgence a permis la rescolarisation de
nombreux élÚves déplacés internes, et leur accompagnement par des bourses, des
kits et la prise en charge des frais de scolarité.
La mise en Ćuvre de certains projets de stabilisation comme le Programme
dâurgence et de dĂ©veloppement territorial (PUDTR), le Projet communautaire de
relĂšvement et de stabilisation du Sahel (PCRSS), et le plan de stabilisation de
lâaxe Ouaga-Kaya-Dori ont permis de doter les communautĂ©s dâouvrage
Discours sur la situation de la nation (Burkina Faso)
dâadduction dâeau potable, dâassainissement, de formations sanitaires, et de
financer des micro-projets agro-pastoraux des jeunes et femmes déplacés internes.
Avec lâopĂ©rationnalisation du Centre opĂ©rationnel de veille, dâalerte et de
coordination des opérations de secours (COVACOS), et la poursuite de la mise
en place des Plans ORSEC dans les provinces, les actions en matiĂšre de protection
civile vont se poursuivre.
III- Les autres secteurs de lâĂtat
Excellence ! Honorables députés !
Lâaction de mon Gouvernement a aussi portĂ© sur dâautres secteurs. La
rĂ©forme du systĂšme Ă©ducatif est ainsi engagĂ©e pour le conformer Ă nos valeurs, Ă
nos aspirations, et au modĂšle de sociĂ©tĂ© qui nous convient. Et ce, dans lâesprit du
Discours de politique gĂ©nĂ©rale, dâorientation et dâengagement patriotique. Câest
actuellement le cheval de bataille des ministres de lâĂducation nationale en charge
de la formation professionnelle, et de celui en charge de lâEnseignement
supĂ©rieur. Vous nâignorez pas lâampleur de la tĂąche. Il faut former du personnel,
recycler certains, concevoir des ouvrages, rĂ©adapter lâexistant. Mais la volontĂ© y
est, malgrĂ© la raretĂ© des moyens financiers dont lâessentiel est orientĂ© vers la
formation du personnel de combat et lâacquisition de matĂ©riels de combat.
Pour ce qui est de la Justice, le palais de justice de Bobo-Dioulasso qui avait
Ă©tĂ© saccagĂ© lors de lâinsurrection populaire de 2014 est en rĂ©fection, et nous
pensons le remettre bientÎt à la disposition des justiciables. Des locaux ont été
trouvĂ©s pour le fonctionnement de la cour administrative dâappel de
Ouagadougou, et un nouveau bùtiment est en chantier pour accroßtre les capacités
de la cour dâappel de Ouagadougou. Nous Ă©tudions la possibilitĂ© de la mise en
place dâune forme de justice communautaire, pour dĂ©sengorger les tribunaux, et
rendre la justice plus accessible.
La lutte pour la bonne gouvernance et contre la corruption est engagée. Il
est difficile de contester la volonté du Gouvernement sur ce point. Ceux qui
pensent que la lutte contre la corruption nâest pas engagĂ©e, ou quâil y a des
corrompus en liberté sont vivement invités à apporter leur concours. Ils peuvent
saisir les institutions de lâĂtat, et mĂȘme la Primature qui fera suivre, si elle estime
les éléments assez sérieux. Nous recevons des plaintes et des dénonciations, souvent anonymes. Ce qui
ne permet pas de contacter les auteurs pour dâĂ©ventuels Ă©claircissements. Il ne
sâagit pas dâimaginer ou de supposer des faits de corruption, mais dâapporter les
preuves pouvant permettre Ă la justice de faire son travail. Chacun sait que seules
des preuves ou des indices sĂ©rieux et concordants permettent de mettre quelquâun en cause sans tomber dans lâarbitraire. Dans ce domaine nous attendons donc la
contribution de tous.
Dans le cadre de la rĂ©duction du train de vie de lâĂtat, nous avons voulu
commencer par le sommet de lâĂtat pour donner lâexemple. Ainsi, le chef de lâĂtat
a renoncé à son traitement mensuel pour ne conserver que son traitement de
capitaine. Cette dĂ©cision il la prise avant mĂȘme la formation du premier
Gouvernement. Les ministres ont renoncé à la moitié de leur traitement en
revenant sur la rĂ©munĂ©ration antĂ©rieure Ă lâaugmentation opĂ©rĂ©e sous le rĂ©gime
du président Damiba. En outre, sur le premier mois, 50% du traitement de chaque
ministre a été reversé au Fonds de soutien à la patrie. En outre, tout au long de
cette année, chaque ministre a décidé librement de reverser un pourcentage de son
traitement au Fonds de soutien patriotique. Lâensemble des mesures prĂ©conisĂ©es
dans le cadre de la rĂ©duction du train de vie de lâĂtat ont permis jusque-lĂ une
Ă©conomie dâenviron vingt-deux milliards de francs.
45- Dans le domaine de la santé, il faut souligner la réouverture du centre de
radiothérapie qui avait été fermé pour des motifs qui nous échappent. Il y est prévu
la gratuitĂ© des soins pour une catĂ©gorie de malades. La construction de lâhĂŽpital
de référence de Bobo-Dioulasso est entamée avec les partenaires chinois et assez
avancĂ©e. Le financement de la construction de lâhĂŽpital de Gaoua est acquis, et
celui de Fada NâGourma est en phase dâĂȘtre bouclĂ©. Le recrutement de quinze
mille agents de santĂ© communautaire contribuera Ă lâamĂ©lioration de la santĂ© Ă la
base.
46- Au niveau des infrastructures routiÚres, outre les travaux de réhabilitation
ou de bitumage en cours ou déjà réalisés, un maillage du territoire en routes
bitumĂ©es est en projet avancĂ©. Lâobjectif est de rendre tous les centres importants
accessibles pour faciliter la circulation des biens et des personnes. Il sera question
pour nous de faire du bitume en multicouches capables de résister au temps.
47- Nous avons ainsi en vue la route GounghĂȘ-Fada-frontiĂšre du Niger qui,
pour faciliter le trafic, sera sans doute dâabord rĂ©habilitĂ©e, avant dâĂȘtre
entiÚrement reprise de façon définitive. Il y a aussi, entre autres, les routes Fada-
Bogandé, Tougan-Lanfiéra, Koudougou-Solenzo, Dori-Gorom, Zorgho-Mégué,
Gaoua-Batié, Ouahigouya-Djibo, Kalwartenga-Boulsa, Dandé-Kourouma qui
devront ĂȘtre bitumĂ©es. Les nĂ©gociations sont en cours avec nos partenaires chinois
pour le financement du tronçon Banfora-Gaoua. La route Dori-SĂ©bba est aussi Ă
lâĂ©tude. Nous avons Ă©galement en vue la rĂ©habilitation des tronçons PĂą-Dano-
Diébougou et Bobo-Orodara dont les travaux sont déjà en cours.
48- Des travaux sont prĂ©vus Ă Ouagadougou et Ă Bobo-Dioulasso pour fluidifier le trafic. Ă titre dâexemple, toutes les voies de sortie de Ouagadougou sont concernĂ©es et seront Ă©largies en deux fois deux voies lĂ oĂč ce nâest pas le cas.Les travaux ont dĂ©jĂ commencĂ© sur la sortie Est de Ouagadougou. De mini- Ă©changeurs dans les principaux carrefours de Ouagadougou sont Ă lâĂ©tude.
Plusieurs infrastructures du mĂȘme type sont en Ă©tude Ă Bobo-Dioulasso pour soulager les usagers.
Dans le domaine des transports, lâĂ©tude du projet de chemin de fer Bobo-
Dioulasso-Sikasso est engagĂ©e, ainsi que dâautres lignes Ă travers le pays. Nous ne perdons pas de vue la ligne Accra-Ouagadougou, de mĂȘme que celle de LomĂ© Ouagadougou. Les GhanĂ©ens et les Togolais y sont aussi intĂ©ressĂ©s. LâaĂ©roport de Bobo-Dioulasso est maintenant fonctionnel 24h/24, et rĂ©pond aux normes internationales. Des Ă©tudes sont en cours pour en faire un grand aĂ©roport de rĂ©fĂ©rence en Afrique de lâOuest. Nous cherchons aussi Ă trouver une solution durable pour Air Burkina. Nous sommes Ă©galement en pourparlers avec dâautres compagnies aĂ©riennes. Nous explorons toutes les possibilitĂ©s pour un meilleur dĂ©senclavement et un meilleur rayonnement du Burkina Faso. Pour lâaffirmation de notre identitĂ©, et pour encourager la production locale, les artisans et les crĂ©ateurs, un dĂ©cret portant sur le port du Faso dan fani et le Kokodonda a Ă©tĂ© adoptĂ© lors du Conseil des ministres de Bobo-Dioulasso le 28avril dernier. Il encadre et stimule lâusage de la cotonnade locale dans la
confection des vĂȘtements. Tous les corps de la sociĂ©tĂ© sont concernĂ©s. Un forum
sur la « ProblĂ©matique de lâaccessibilitĂ© financiĂšre du Faso dan fani » sâest tenu
le 19 mai dernier pour envisager les pistes possibles de vulgarisation de ce produit
national.
Ă partir des conclusions du Forum, un groupe de travail proposera un plan
dâaction opĂ©rationnel engageant toutes les parties prenantes Ă trouver des
solutions Ă la contrainte dâaccessibilitĂ© financiĂšre du Faso dan fani. Ă terme, il
sâagira de voir les toges des enseignants dâuniversitĂ© et des agents du monde
judiciaire, de mĂȘme que les blouses des mĂ©decins et du personnel soignant, et les
tenues de cérémonies des F.D.S. en Faso dan fani.
Nous avons en projet la labellisation des produits locaux. Ce qui
contribuera à établir un label de qualité et rendra nos produits compétitifs. De ce
fait, les produits Ă©trangers similaires qui ne correspondraient pas Ă ce label de
qualité ne seront pas acceptés. Nos produits seront ainsi mieux protégés.
En matiĂšre immobiliĂšre, une loi sur la promotion immobiliĂšre est en
discussion au niveau de votre Assemblée. Elle vise à réorganiser le secteur en y
mettant de lâordre, en redĂ©finissant sa mission. Nul ne peut contester que nos
villes, surtout les plus grandes comme Ouagadougou et Bobo-Dioulasso sâĂ©tendent Ă lâinfini. Ce qui rend difficile toute maĂźtrise de leur dĂ©veloppement, de leur assainissement, et de leur encadrement. Si lâextension des villes nâest pas maĂźtrisĂ©e, bientĂŽt il nây aura plus dâespace pour lâagriculture, pour lâĂ©levage, pour lâenvironnement. Il est temps de comprendre quâil faut construire en hauteur et contribuer ainsi Ă lâamĂ©lioration du cadre de vie en rendant plus accessibles les commoditĂ©s essentielles comme lâeau courante, lâĂ©lectricitĂ© et la voirie.
Dans les ressources miniĂšres, le Gouvernement a dĂ©jĂ facilitĂ© lâimplantation dâune unitĂ© de transformation sur place des dĂ©chets miniers, appelĂ©s charbon fin. Lâobjectif Ă court terme est de construire une raffinerie dâor afin que lâor extrait puisse ĂȘtre traitĂ© sur place. Un contrĂŽle effectif doit ĂȘtre effectuĂ© afin que lâon sache la quantitĂ© exacte dâor produite par an. Nous Ă©tudions des mesures contre la contrebande de lâor. Les produits de lâorpaillage ont souvent tendance Ă traverser les frontiĂšres pour se retrouver dans lâescarcelle de pays voisins.
En ce qui concerne lâentreprenariat des jeunes et lâemploi, plusieurs mesures sont prises. Lâun des faits marquants est la crĂ©ation de lâAgence pour lapromotion de lâentreprenariat communautaire (A.P.E.C.) qui propose un mĂ©canisme de financement basĂ© sur lâactionnariat populaire, pour pallier les dĂ©faillances du systĂšme financier, et contribuer Ă dĂ©velopper des unitĂ©s de transformation des produits locaux. Des rĂ©formes portant mesures dâincitations fiscales et douaniĂšres, au profit des petites et moyennes entreprises (P.M.E.), sont Ă©galement en cours. Ces mesures permettront, entre autres, dâinciter Ă la crĂ©ation dâentreprises, Ă la formalisation des entreprises, Ă lâauto-emploi des jeunes et la crĂ©ation dâemploi. Et aussi de renforcer la compĂ©titivitĂ© et la capacitĂ© de production des P.M.E. burkinabĂš, et dâamĂ©liorer la viabilitĂ© de ces P.M.E.
Le prĂ©sident de la Transition, chef de lâĂtat, a profitĂ© de son rĂ©cent passage Ă Fada NâGourma pour lancer lâinitiative bureaux Bilan de compĂ©tence et accompagnement (B.C.A.) au sein des institutions dâenseignement supĂ©rieur et de recherche. En fin avril Ă Bobo-Dioulasso, le chef de lâĂtat a lancĂ© une initiative prĂ©sidentielle de soutien Ă lâemploi des jeunes et des femmes par la promotion de lâentreprenariat agro-sylvo-pastoral. Lâobjectif est dâinciter la jeunesse Ă sâinvestir dans lâentreprenariat agricole dans toutes les rĂ©gions du pays.
IV- De la rĂ©conciliation nationale et de la refondation de lâĂtat
Honorables députés
Comme lâon dit, quand on a un bon gĂ©nĂ©ral, on a de bons soldats. Le bon gĂ©nĂ©ral, nous lâavons enfin trouvĂ©, câest notre prĂ©sident. Avec lui, lâespoir renaĂźt,et nous sommes convaincus que bientĂŽt, le grand banditisme et lâinsĂ©curitĂ© ne seront plus quâun mauvais souvenir au Burkina. Pour ce qui est de la refondationde la sociĂ©tĂ©, elle consistera dâabord Ă doter le pays dâune Constitution qui soit le reflet des aspirations de nos populations. Nul ne peut rĂ©ellement sâĂ©manciper Ă partir des valeurs et des rĂ©fĂ©rences dâautrui. Sans tomber dans le chauvinisme,nous devons Ă©viter le mimĂ©tisme culturel irrĂ©flĂ©chi. Prenons conscience des forces de nos cultures pour mieux nous projeter sur les autres en toute responsabilitĂ©.
La rĂ©conciliation nationale se fera dans le cadre de cette refondation. Dâores et dĂ©jĂ , un ComitĂ© interministĂ©riel a Ă©tĂ© mis en place le 16 mai dernier pour examiner spĂ©cifiquement le problĂšme de la rĂ©conciliation sous lâangle strictement politique. Une certaine somme a Ă©tĂ© dĂ©gagĂ©e pour lâindemnisation des victimes des violences politiques. Le ComitĂ© devra veiller Ă Ă©viter le cumul des indemnisations pour les mĂȘmes faits. Car, bon nombre de victimes ont dĂ©jĂ Ă©tĂ© indemnisĂ©s par le passĂ©. Ne pas tenir compte de cela, crĂ©era dâautres injustices.
Toutefois, la vraie rĂ©conciliation est celle qui consiste Ă rĂ©concilier la sociĂ©tĂ© avec elle-mĂȘme, avec son passĂ© et son histoire. La rĂ©conciliation entre la
sociĂ©tĂ©, son Administration et ses dirigeants. Câest ce Ă quoi devra sâatteler le
processus de refondation.
Honorables députés !
Dans le cadre de la refondation de la sociĂ©tĂ©, vous avez bien voulu voter Ă
lâunanimitĂ© la loi sur les ComitĂ©s de veille et de dĂ©veloppement (COVED). Le
dĂ©cret dâapplication et le rĂšglement intĂ©rieur-type viennent dâĂȘtre adoptĂ©s au
Conseil des ministres de Bobo-Dioulasso le 28 avril dernier. Les COVED seront
des instruments dâorganisation et dâencadrement des populations qui se prendront
ainsi en charge Ă la base. Les COVED contribueront Ă lâĂ©laboration dâun avant-
projet de Constitution. Ils seront des artisans de la lutte contre la corruption, contre
la dĂ©linquance et le banditisme, pour lâĂ©ducation Ă la citoyennetĂ©, pour
lâassainissement et pour le dĂ©veloppement local. Les COVED seront le reflet de
la société, et la société sera le reflet des COVED.
64- Ayons le courage de tourner le dos au mimétisme servile et aliénant pour
faire face Ă nous-mĂȘmes et Ă nos rĂ©alitĂ©s. Les COVED qui sont les moyens
dâexpression de la base seront un maillon essentiel dans cette entreprise. Le
Burkina Faso de demain sera-t-il une monarchie, si oui, laquelle ? Sera-t-il une
république, si oui, sous quelle forme ? Ce sera au peuple de décider.
Le mimétisme constitutionnel, que je dénonce publiquement depuis plus
dâune vingtaine dâannĂ©e, a pour corollaire, non seulement le dĂ©ficit dĂ©mocratique,
mais aussi le mimétisme de gouvernance qui entraine un dysfonctionnement entre
le peuple et son Administration. Le tout constituant un incubateur de troubles
sociaux qui, tĂŽt ou tard Ă©clateront avec dâautant plus de violence que les rĂ©alitĂ©s
auront été occultées. Dans ce chantier gigantesque de la refondation de la société
qui sâouvre Ă nous, tout le monde y est conviĂ©. Les COVED seront ainsi les
moyens de la refondation en profondeur de la nation et de lâĂtat burkinabĂš.
66- La sociĂ©tĂ© actuelle est gangrĂ©nĂ©e par lâaffairisme, pour ne pas dire la
cupidité. Depuis la fin de la Révolution démocratique et populaire avec le
prĂ©sident Thomas Sankara, On sâest Ă©vertuĂ© Ă inoculer dans les esprits que pour
avoir de la considĂ©ration, il faut avoir de lâargent. Ainsi, chacun, Ă quelque poste
quâil se trouve, fait tout pour capter Ă son profit le moindre sou dans son
entourage. On passe des nuits Ă concevoir des stratagĂšmes pour soutirer lâargent
de lâĂtat, parfois Ă lâaide de faux projets ou de fausses propositions. Lâessentiel
Ă©tant de grappiller de lâargent pour pouvoir se parer des oripeaux de lâavoir, et
prétendre à la considération.
67- Lâargent est futile et volatile. Il est un moyen et non un socle. Aucune
nation dans lâhistoire ne sâest construite et perdurer sur la base de lâargent et de
lâaffairisme. Ce sont plutĂŽt les valeurs dâĂ©thique, dâintĂ©gritĂ© et de courage qui
unissent les Hommes et créent des nations. Les nations se reconnaissent dans des
héros qui ont illuminé leur époque par leur détermination, leur courage, leur
intégrité.
Excellence ! Honorables députés !
68- On nâa pas besoin dâĂȘtre riche pour ĂȘtre respectĂ©. La dignitĂ© nâest pas un
produit nĂ©gociable sur le marchĂ© de lâinsouciance. Elle se vit et se fonde sur des
valeurs humaines et sociales. Câest pourquoi je ne cesse de rĂ©pĂ©ter que mĂȘme si
le Burkina nâest pas particuliĂšrement riche en ressources naturelles, nous pouvons
faire en sorte quâil soit respectĂ© et respectable, enviĂ© et enviable. Nous pouvons
faire en sorte que le BurkinabĂš soit digne et fier de lui-mĂȘme et de sa patrie, avec
le minimum de richesses que regorge notre sol et notre sous-sol. Nous aurons alors
rĂ©ussi la vraie refondation. Câest vers ce destin que je vous confie.
La Patrie ou la mort, nous vaincrons !
Dr Apollinaire Joachimson KYĂLEM de TAMBĂLA
Premier ministre