🔴 Liberté de presse : Le Sahel devient une « zone de non-information » (Rapport RSF)

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L’ONG Reporters sans frontière (RSF) dénonce, dans son dernier rapport intitulé, « Dans la peau d’un journaliste au Sahel », la  « zone de non-information », que devient cette partie du monde du fait de la détérioration des conditions d’exercice du métier de journaliste.

Ce rapport de 40 pages, publié lundi, relève qu’être journaliste dans le Sahel c’est « devoir faire face à des bandes armées radicales (…) qui n’hésitent pas à assassiner des journalistes (…) les enlèvent ». Il faut également savoir composer avec de « nouveaux pouvoirs installés à la faveur de coups d’Etat et qui imposent à la profession leur conception du journalisme et leurs “injonctions patriotiques” », déplore l’organisation.

À cette situation, s’ajoutent « les pièges des mercenaires de la désinformation », les producteurs de contenu sur les réseaux sociaux qui véhiculent de plus en plus de fausses informations, auxquels doivent également faire face ces journalistes.

Et en l’espace de 10 ans, ce sont 5 journalistes qui ont été tués au Sahel, 2 récemment portés disparus et des centaines d’autres menacés et ne pouvant plus exercer leur profession sans risquer leur vie, regrette aussi le rapport.

« Cette partie du continent africain est dangereusement en train de devenir une région privée de journalistes indépendants et d’informations fiables, où l’autocensure devient la norme », a déploré le Directeur du bureau de RSF pour l’Afrique subsaharienne, Sadibou Marong.

En rappelant aux pays du Sahel que la gestion complexe des attaques terroristes et la riposte des armées régulières ne sauraient être un motif pour violer le droit à l’information et la liberté de la presse, Reporters sans frontières interpelle également les organisations sous-régionales sur la nécessité d’élaborer un code de conduite sous régional pour la sécurité des journalistes en zone de conflits.

Ce rapport paraît dans un contexte tendu pour les médias au Burkina, avec les récentes expulsions des journalistes, Agnès Faivre du journal Libération et Sophie Douce de Le Monde. Des journalistes burkinabè y font l’objet également de menaces et d’intimidations.

Pour faire face à cette recrudescence des menaces, parfois de mort, dont ils font l’objet, ces journalistes se sont rassemblés en une plateforme dénommée « Collectif des journalistes, activistes et leaders d’opinion victimes de menaces au Burkina Faso ».

L’objectif principal de cette plateforme selon ses membres « est de protéger leurs vies et celles de leurs familles, ainsi que leurs outils de travail que sont les médias ».

Yaya Diomandé / Oméga Médias

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