Le Capitaine Ibrahim TraorĂ© sâest indignĂ©, jeudi, Ă Kaya du comportement des hommes politiques qui, pendant de longues annĂ©es, nâont rien fait pour sortir le Burkina de la pauvretĂ© et de la misĂšre. Mieux, selon le PrĂ©sident de la Transition, « ces individus ont cru que la politique hitlĂ©rienne pouvait marcher jusquâĂ lâinfini ». « Non », a-t-il dĂ©clarĂ© traitant certains de « vrais impĂ©rialistes » et appelant la jeunesse Ă prendre son destin en main.
« A ces individus qui continuent dâespĂ©rer pouvoir manipuler la population, manipuler la jeunesse, nous leur disons dâarrĂȘter. Il est temps », sâest exprimĂ© en ces termes le Capitaine Ibrahim TraorĂ© Ă Kaya. « Nous les avons observĂ©s. Nous les avons observĂ©s parler. Nous les avons observĂ©s dans leurs rĂ©unions nocturnes », a-t-il dit. Le Capitaine ajoute que les vrais impĂ©rialistes sont avec nous.
« Thomas Sankara le disait. Nâallez pas loin chercher. LâimpĂ©rialisme se trouve dans vos assiettes. Pourquoi il a dit cela? Nâallez pas loin chercher. Ces individus qui nâont pu rien faire pour ce peuple, qui nâont pu rien faire pour cette jeunesse ne peuvent pas se prĂ©valoir de toujours avoir en main la destinĂ©e de cette jeunesse », dĂ©clare Ibrahim TraorĂ© et de sâinterroger : quâont-ils fait pour ce pays?
« Je disais tantĂŽt que ce pays est riche. ImmensĂ©ment riche. Dieu nous a donnĂ© beaucoup de choses. Nous devons faire cette guerre, tracer des sillons de sorte que ceux qui vont reprendre la main doivent continuer pour que cette jeunesse puisse sâĂ©panouir », ajoute-t-il.
Puis, une sĂ©rie de questions. « Quâont-ils fait durant toutes ces annĂ©es quâaujourdâhui, en 2023, nous nous retrouvons avec des populations qui continuent de boire lâeau des marigots, qui continuent de boire lâeau de certains puits? Quâont-ils fait ? OĂč Ă©taient-ils ? Posez-vous la question. Parce quâils ont la capacitĂ©, ils ont eu la capacitĂ© durant des annĂ©es de donner de lâeau potable Ă tout le Burkina, ils ne lâont pas fait. Quâont-ils fait pour les jeunes ? Quâont-ils fait pour le monde rural ? Ăa leur plaĂźt peut-ĂȘtre dâimporter des matiĂšres que nous avons ici. Je vous informe que nous pouvons produire de lâengrais au Burkina parce que nous avons le phosphate sous notre sol et beaucoup dâautres choses. Quâont-ils fait pour ne pas le faire ? Nous importons, les paysans nâarrivent pas Ă payer lâengrais pourtant nous pouvons le faire. Quâont-ils fait pour que le prix du ciment baisse? Parce que le calcaire qui sert Ă fabriquer le clinker pour le ciment nous lâavons au Burkina. Quâont-ils fait pour cela ? Doivent-ils encore venir berner quelquâun ? Devons-nous continuer Ă citer tous ce quâils pourraient faire, quâils nâont pas fait? », sâindigne le chef de lâEtat.
« Je dis et je le rĂ©pĂšte. Ces sacs dâargents qui continuent de rentrer dans les universitĂ©s, prenez, câest votre argent. Prenez, pillez. Ne les laissez pas repartir avec. Câest votre argent. Prenez et bouffez », affirme le Capitaine. « Ces individus ont cru que la politique hitlĂ©rienne pouvait marcher jusquâĂ lâinfini. Non. Il sâagissait de plumer cette jeunesse. De tout faire pour quâelle reste pauvre, dans la mendicitĂ©. De sorte que lorsque vous lui tendez un billet de 5000 FCFA, il nâa pas le choix que de suivre et de se taire et au moment venu, on les utilise comme on veut. Non. La jeunesse doit ĂȘtre indĂ©pendante », fait remarquer Ibrahim TraorĂ© estimant que chacun doit pouvoir manger Ă sa faim et ne pas se plier aux ordres de quelquâun. Câest parce quâon a le ventre vide quâon nâa pas le choix souvent, on suit. « Câest cette politique qui a Ă©tĂ© adoptĂ©e depuis longtemps. Il est temps quâon arrĂȘte cela », a-t-il notĂ© poursuivant que les richesses sont entre les mains dâindividus vĂ©reux qui tiennent le pays. « (âŠ) câest ça la politique qui marche ici. Ăa doit cesser », fait-il savoir.
« Nous produisons du coton mais nous continuons dâimporter nos tenues parce que lâimportation enrichie des individus mais ça ne profite pas Ă la masse populaire, câest ce qui doit changer. Nous devons produire. Nous devons construire nos usines et nous devons produire et transformer nos matiĂšres premiĂšres. Câest vers ça que nous devons aller », assure le PrĂ©sident de la Transition affirmant que lâobjectif est clair, aussi, la vision est claire. « Que la transition finisse aujourdâhui ou demain, retenez ce message. Ceux qui vont relever, amenez leur Ă faire le nĂ©cessaire pour la jeunesse. Nous allons tracer ces sillons et tout ce qui peut ĂȘtre fait au cours de cette transition, nous le ferons », a-t-il assurĂ©.
« Il y a tellement de choses que je ne peux citer ici. Ces individus doivent comprendre que câest fini. Le jeu sâarrĂȘte lĂ . Ils ont assez fait pour que le pays se retrouve en guerre et que des gens se retrouvent Ă mourrir », a dĂ©clarĂ© le Capitaine.
Lamine Traoré / Oméga médias