Le Premier ministre sâest attaquĂ© violemment, samedi, Ă certains « prĂ©tendus partenaires » du Burkina, pour reprendre ses termes, de complicitĂ© au terrorisme. Apollinaire Kyelem sâexprimait sur la question du partenariat et de la coopĂ©ration militaire et devant les dĂ©putĂ©s de lâAssemblĂ©e lĂ©gislative de Transition lors de sa dĂ©claration de politique gĂ©nĂ©rale.
Selon lui, le Burkina Faso reste un pays ami pour tous les pays qui acceptent son amitiĂ©. Lâambition du pays reste le renforcement des liens dâamitiĂ© avec tous les pays pour le bonheur des peuples qui ne cherchent quâĂ mieux se connaĂźtre, fait-il remarquer poursuivant: « nous attendons cependant de chacun de nos partenaires quâil soit loyal avec nous. Nous souhaitons donc une coopĂ©ration sincĂšre et franche ».
Apollinaire Kyelem dit penser, peut-ĂȘtre Ă tort, que certains partenaires nâont pas toujours Ă©tĂ© loyaux. Et câest lĂ quâil sâinterroge. « Comment comprendre que le terrorisme gangrĂšne notre pays depuis 2015, dans lâindiffĂ©rence, si ce nâest avec la complicitĂ© de certains de nos prĂ©tendus partenaires. OĂč trouvent-ils les armes, les munitions, le carburant, lâargent quâils ont Ă profusion ? Comment des pays qui ont le contrĂŽle de lâespace, avec des moyens modernes de dĂ©tection, ne peuvent-ils pas, sâils sont nos vrais amis, nous donner les renseignements nĂ©cessaires sur les agissements et les mouvements de ces terroristes ? », sâest autant questionnĂ© le Premier ministre.
Le PM sâinterroge aussi si le Burkina nâa pas Ă©tĂ© jusque-lĂ trop naĂŻf dans ses relations avec ses partenaires ? « Sans doute. Une introspection sâimpose. Nous essayerons, autant que possible, de diversifier nos relations de partenariat jusquâĂ trouver la bonne formule pour les intĂ©rĂȘts du Burkina Faso », explique-t-il. Apollinaire Kyelem est catĂ©gorique. Il ne sera pas question pour le pays de se laisser dominer par un partenaire, qui quâil soit.
Le Premier ministre reconnaĂźt cependant que dans la lutte contre le terrorisme, il revient aux BurkinabĂš, et Ă eux seuls, de dĂ©fendre leur patrie en danger. « Avec bien sĂ»r le soutien bienveillant de tous ceux qui voudront nous accompagner », ajoute-t-il et de rappeler que câest pourquoi il a Ă©tĂ© lancĂ© le recrutement de cinquante mille volontaires pour la dĂ©fense de la patrie (VDP).
Apollinaire Kyelem annonce que la coopĂ©ration avec les pays limitrophes va se renforcer et la lutte contre le terrorisme sera au cĆur de cette coopĂ©ration. « Dâautres mesures complĂ©mentaires et dâaccompagnement suivront », a-t-il dĂ©clarĂ© et dâinsister: « nous restons convaincus que les BurkinabĂš sont en mesure de dĂ©fendre leur pays, pour peu quâils aient lâencadrement et les moyens nĂ©cessaires ».
Lamine Traoré