🔴 Arrestation 49 soldats ivoiriens au Mali, Assimi Goïta souhaite que le Togo « mène une mission de bons offices »

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Le Président de la transition malienne Assimi Goïta a souhaité, lundi, que le Togo « mène une mission de bons offices entre les parties concernées ». Il l’a fait savoir au ministre togolais des Affaires étrangères, Robert Dussey qu’il a reçu en audience.

Selon le communiqué conjoint des deux gouvernements, « le Président Goïta et le ministre Dussey ont évoqué des questions bilatérales d’intérêt commun et sous-régionales, notamment la question des 49 soldats ivoiriens arrêtés à l’aéroport de Bamako le 10 juillet 2022. Le Président de la Transition s’est dit ouvert au dialogue et disposé à œuvrer, conformément à l’esprit de fraternité et d’excellentes relations entre le Mali et la Côte d’Ivoire, à un dénouement heureux de cette situation, y compris par voie diplomatique, dans le strict respect de la souveraineté du Mali », peut-on lire dans le communiqué.

« A cet égard, le Président de la Transition a souhaité que le Togo mène une mission de bons offices entre les parties concernées », indique le communiqué qui poursuit que le ministre Dussey a réaffirmé la disponibilité du Président Faure Gnassingbé à poursuivre son appui à la Transition et à aider à la résolution de cette situation ».

La semaine dernière, le gouvernement malien a annoncé la suspension de toutes les rotations militaires de la Minusma. « Toutes les rotations des contingents militaires et policiers de la Minusma, y compris celles déjà programmées ou annoncées, sont suspendues », indiquait une note non publique du ministère malien des Affaires étrangères dont Oméga avait pu obtenir copie.

La Minusma avait aussitôt réagi et s’est dite « prête à engager les discussions avec le gouvernement sans délai » pour la relève de ses soldats. « Tout doit être fait pour son règlement urgent, d’autant que certains des personnels concernés auraient dû être relevés il y’a déjà plusieurs mois. », pouvait-on lire dans le communiqué.

La Minusma compte environ 15 000 militaires et policiers au Mali, fournis par une cinquantaine de pays contributeurs, issus de plusieurs pays différents.

Des soldats qui sont toujours détenus à Bamako, car considérés comme des « mercenaires » selon le Mali. Et le pays compte traduire ces 49 soldats ivoiriens en justice.

En Côte d’Ivoire, les autorités ont affirmé qu’il s’agit de soldats réguliers déployés en soutien à la Mission des Nations unies dans le pays, avec le statut des Éléments nationaux de soutien (NSE).

« Les éléments arrêtés ont été enregistrés dans les fichiers de la MINUSMA. Ce détachement de soutien national existe régulièrement », avait affirmé le Colonel Guezoa Mahi Armand, conseiller aux opérations extérieures du Chef d’État-major général des Armées indiquant qu’il s’agit de disposer d’une base logistique au profit des personnels déployés au compte de la MINUSMA.

L’ONU quant à elle a estimé de son côté que les soldats ivoiriens n’étaient pas considérés comme des NSE.

« Les troupes ivoiriennes n’appartiennent pas aux forces de la Minusma. Une requête de la Côte d’Ivoire, pour déployer des éléments nationaux de soutien, a été approuvée en 2019. Cependant, aucune troupe n’a été déployée sous cette convention depuis ce moment-là », avait déclaré Fahran Faq, porte-parole des Nations unies. « Nous encourageons vivement les deux pays à travailler ensemble pour résoudre la situation et permettre la libération des troupes détenues », avait-il ajouté.

Et pourtant Olivier Salgado, le porte-parole de la MINUSMA disait que ces militaires faisaient bel et bien partie du support national qui collabore directement avec la mission de l’ONU au Mali. Des déclarations aussi contradictoires.

Lamine Traoré

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