Sénégal : au moins un mort dans des manifestations

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REUTERS

Au moins une personne a perdu la vie dans des manifestations qui ont opposé des populations et forces de police au Sénégal. Ces manifestations résultent de l’arrestation du principal opposant au pouvoir, Ousmane Sonko.

« Nous exigeons une enquête indépendante pour faire la lumière sur les circonstances du décès du jeune Cheikh Coly, 20 ans, lors d’une manifestation à Bignona. Les forces de défense et de sécurité doivent faire preuve d’un maximum de retenue face à des manifestants non armés », a indiqué sur son compte Twitter le directeur d’Amnesty International Sénégal, Seydi Gassama.

Accusé de viols répétés sur une masseuse, l’opposant accuse le président Macky Sall d’avoir monté cette histoire de toutes pièces pour lui fermer les portes de la présidentielle de 2024.

Leader du parti politique PASTEF, Ousmane Sonko, a été arrêté mercredi par la police pour trouble à l’ordre public. Selon plusieurs médias sénégalais, lors de son déferrement à une convocation du juge du 8e cabinet, ces militants avaient pris d’assaut le cortège qui le conduisait.

Suite aux émeutes qui ont suivi, le gouverneur de la région de Dakar Al Hassan Sall a annoncé dans un communiqué des restrictions dans la circulation.

« Pour des raisons de sécurité, la circulation des motocyclettes et cyclomoteurs est interdite sur l’étendue du territoire régional du vendredi 05 mars 2021 à 11 H au samedi 06 mars 2021 à 21H ; à l’exception des motocyclettes et Cyclomoteurs des personnels des forces de défense et de sécurité ainsi que ceux mobilisés par les autorités sanitaires » peut-on lire dans le communiqué.

Jeudi dans la soirée, les autorités sénégalaises ont aussi annoncé la suspension pendant 72 heures de deux chaînes de télévision privées, coupables d’avoir diffusé « en boucle » les images des heurts et des manifestations dénonçant l’arrestation de Ousmane Sonko. Le Conseil national de régulation de l’audiovisuel avait notamment lancé un avertissement aux médias contre la diffusion de contenu faisant « explicitement ou implicitement l’apologie de la violence » et incitant au trouble à l’ordre public. La presse locale indique également que des restrictions d’accès à internet, notamment sur les réseaux sociaux, ont aussi été appliquées.

Le 26 février dernier l’immunité parlementaire d’Ousmane Sonko a été levée par l’assemblée nationale. Les députés de l’opposition et non-inscrits ont quitté l’hémicycle avant le vote. Au total, 98 députés ont voté pour, un contre et deux se sont abstenus.

Mohamed NAKANABO

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