🔮 Meurtre d’un enfant de 3 ans Ă  Rayongo : Sur la piste d’un crime rituel

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Les habitants de rayongo, quartier de la ville de Ouagadougou ont Ă©tĂ© frappĂ©s de stupeur ce lundi 1er avril 2024. La cause, un enfant de 3 ans a Ă©tĂ© violemment tuĂ©. Ses bourreaux seraient trois hommes de nationalitĂ© Ă©trangĂšre dont le comportement suspect a attirĂ© l’attention des habitants du quartier. CourroucĂ©s, ces derniers finiront par lyncher Ă  mort deux des trois suspects, le troisiĂšme quant Ă  lui a Ă©tĂ© remis aux forces de l’ordre. L’émotion Ă©tait toujours vive Ă  notre passage, trois jours aprĂšs le drame et la mĂšre demeure inconsolable.

72 heures aprĂšs la survenue de l’indicible fait macabre, nous voici sur les lieux du drame. Assis sous un dattier, un groupuscule d’hommes devise Ă  deux pas du domicile familial des Ouedraogo. TouchĂ©e par la perte d’un des leurs, un enfant de 3 ans, la famille reçoit les condolĂ©ances des habitants du quartier et de ceux venus d’ailleurs. Sur place, l’Ă©motion est vive.

Un peu plus loin, Ă  l’intĂ©rieur de la cour, des femmes sont installĂ©es. Sur leurs visages se lisent stupeur et dĂ©sarroi. Par moments, des sanglots montent du groupe, des pleurs dĂ»s Ă  la douleur de la perte brutale et violente du petit David, Ă©gorgĂ© par ses bourreaux.

AprĂšs Ă©change avec la famille, l’on nous conduit sur la scĂšne du crime situĂ©e Ă  deux cents mĂštres du domicile des OuĂ©draogo.

Sur place, une odeur fĂ©tide flotte dans l’air. A l’intĂ©rieur de la maison oĂč l’enfant a Ă©tĂ© tuĂ©, du sang, depuis coagulĂ©, recueilli dans des calebasses et des Canaris.
C’est un dĂ©cor macabre qui a tout d’un crime rituel digne des films d’horreur les plus glaçants. Tout porte Ă  croire que ce sang contenu dans les calebasses est celui de la victime, l’enfant de 3 ans.

Encore effondrĂ©e, Sarata OuĂ©draogo, mĂšre du petit David, la trentaine rĂ©volue, yeux rouges, est assise au milieu d’un groupe de dames sur une natte. Visiblement affaiblie par la triste nouvelle, elle s’appuie contre un mur de la maison pour se tenir debout afin de nous expliquer son calvaire. C’est une mĂšre abattue, que nous avons rencontrĂ©e ce mercredi 3 avril.
Elle n’arrive toujours pas Ă  croire comment des personnes qui vivaient dans la mĂȘme cour qu’elle aient pu commettre un acte aussi ignoble, Ă©gorger son enfant.
<< Est-ce qu’ils peuvent me faire ça ? On est dans la mĂȘme maison, c’est moi-mĂȘme qui prĂ©pare et puis vous mangez. Tout ce qu’ils veulent, ils viennent me demander et je leur donne. Jusqu’à ce qu’ils m’appellent maman.>> nous relate la jeune mĂšre entre deux sanglots.

Dame Ouédraogo a été séparée de son fils à jamais. De terribles adieux que la famille Ouédraogo et les habitants du quartier Rayongo digÚrent difficilement.

Les faits remontent au lundi 1er avril. En partance au marchĂ© la mĂšre de David le laisse Ă  la maison sous la surveillance de la grande sƓur de ce dernier. A son retour du marchĂ©, plus de David. MalgrĂ© de rapides recherches dans le voisinage, pas de nouvelles. Sarata Ouedraogo va questionner un de ses voisins de nationalitĂ© Ă©trangĂšre pour savoir s’il a aperçu l’enfant, l’homme lui rĂ©pond que l’enfant Ă©tait avec lui il y a Ă  peine 3 minutes. Une rĂ©ponse qui va semer un doute profond.

Comble de la malice, ledit voisin va mĂȘme rejoindre un groupe d’habitants, pour poursuivre les recherches, avec probablement pour objectif de donner du temps Ă  ses acolytes pour se dĂ©barrasser du corps de l’enfant.
Mais, l’instinct maternel de dame Ouedraogo fini par prendre le dessus. Elle lance au voisin<< Mon enfant est ici (dans la maison du voisin, NDLR). Mon enfant n’est pas ailleurs. Mon enfant est ici. (
) Moi-mĂȘme je sens que l’enfant est ici.(
) Ce que je sais seulement, c’est que mon enfant est toujours dans cette maison >>. Sarata Ouedraogo nous explique avoir insistĂ© et persistĂ©. Puis elle dĂ©cide de faire le pied de grue devant la porte de ceux qu’elle soupçonne ĂȘtre Ă  l’origine de la disparition du petit David.

Pendant ce temps, la mobilisation des habitants pour retrouver l’enfant prend de l’ampleur.
Il faudra attendre vers 22h, pour enfin savoir ce qui s’est passĂ© et cela grĂące Ă  la contribution d’un homme de tenue arrivĂ© sur place.

<< Quand ils (les habitants du quartier, NDLR) sont partis maintenant, il (le voisin prĂ©sumĂ© coupable, NDLR) voulait fuir. Le gars (l’homme de tenue, Ndlr) est tournĂ© derriĂšre (Ă  l’arriĂšre de la maison, Ndlr). Il voit quelque chose qui est attachĂ© dĂ©posĂ©. Il a voulu soulever, c’est lourd. Djahh c’est mon enfant qui est dedans.>> Ajoute Sarata qui s’effondre en larmes avant de poursuivre <<C’est dĂ©jĂ  gĂątĂ©. Ils ont dĂ©jĂ  tuĂ© l’enfant.>>.

Les prĂ©sumĂ©s auteurs du crime rituel seront lynchĂ©s sur le champ par une foule en colĂšre seul l’un des trois sera remis aux forces de l’ordre arrivĂ©es plus tard sur les lieux.

<< C’est une grande tristesse pour nous les membres de la famille. MĂȘme si tu es Ă©tranger Ă  l’enfant, ĂȘtre tĂ©moin de ce drame et tu n’es attristĂ©, tu auras menti.(
) Moi quand j’étais arrivĂ© sur les lieux du drame, j’étais dĂ©passĂ©, car tu mets au monde un enfant et l’Ă©lĂšve jusqu’à cet Ăąge et quelqu’un l’egorge comme un poulet, vraiment c’est une perte, une Ă©norme perte>> lĂąche Sambo Ouedraogo, oncle de la victime.

Le corps sans vie du petit David, ceux de deux des prĂ©sumĂ©s auteurs du meurtre et leur complice rescapĂ© ont Ă©tĂ© amenĂ©s par les forces de l’ordre aprĂšs les constatations d’usage.

La mÚre du petit David, en état de choc reste inconsolable. A Rayongo, les habitants sont eux, toujours plongés dans la stupeur.

Ibrahim Niaoné & Abdoul Aziz Zoulabou

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