Idrissa Nassa a été officiellement installé dans ses fonctions de président du conseil national du patronat burkinabè, ce jeudi 7decembre, au cours d’une cérémonie présidée par le Chef de l’État, le capitaine Ibrahim Traoré.
Le fondateur de Coris Bank international a été porté à la tête du conseil national du patronat, pour le quinquennat 2023-2028, à l’issue de la 13e assemblée élective qui s’est tenue le 24 octobre dernier.
« Je ne serai pas le patron des patrons mais le serviteur des patrons » a laissé entendre le nouveau patron du conseil nationale du patronat burkinabè, Idrissa Nassa lors de son allocution. Il dédie son succès aux hommes d’affaires qui, malgré le contexte sécuritaire difficile arrivent « à assurer la production, la transformation et l’approvisionnement régulier du Burkina en produits et services essentiels et qui œuvrent sans répit pour la bonne tenue de l’économie ».
Le secteur privé joue un rôle « important », selon le patron du patronat « le secteur privé est le premier pourvoyeur d’emplois de notre pays avec plus de 2 millions de salariés hors secteur agricole » et fait entrer près de 2 milliards de FCFA au niveau des recettes fiscales et douanières ».
Pour redynamiser ce secteur, Idrissa Nassa s’est fixé pour objectif l’unité entre les différents acteurs car pour lui « gagner et perdre sont temporaires mais seule l’unité doit être permanente », surtout dans le contexte actuel où nous devons tous rester « solidaires pour la restauration intégrale de notre pays et de notre sous-région ».
Le chef du patronat toujours dans la perspective de mener à bien sa mission ambitionne mettre fin aux « antagonismes stériles, parfois factices et contreproductifs, petits commerçants contre grands commerçants, économie informelle contre secteur structuré, industriels contre commerçants, agriculteurs contre éleveurs, administration publique contre secteur privé.
Au regard de ce rôle important que joue le secteur privé, le capitaine Ibrahim Traoré a instruit le patronat à prendre à bras le corps la question de l’employabilité des jeunes afin de mettre fin à l’enrôlement des jeunes dans le terrorisme.
« Beaucoup de gens ont rejoint les groupes armés terroristes par ce qu’ils n’avaient rien à faire. Quand un jeune n’a rien à faire il est oisif et il peut se prêter à tout type de vice » a fait remarquer le capitaine Ibrahim Traoré qui suggère aux importateurs d’être avant tout des producteurs des produits qu’ils importent.
« Pour quelqu’un qui voudrait désormais importer 10 milliards de riz, nous allons l’obliger à mettre 2 milliards dans un projet structurant ». Les importations selon le capitaine sont « improductifs » pour l’économie nationale. Il estime que des terres ne sont pas suffisamment exploitées au Burkina comme dans le sud-ouest où des bas-fonds sont inexploités. « Selon les statistiques, en 2025 nous serons à 100 milliards d’importations du riz. C’est inadmissible » s’est indigné le chef de l’État qui compte sur le patronat pour un « développement endogène « .
Pendant cette cérémonie d’installation le patronat a remis 100 millions de FCFA pour les veuves et orphelins des différents combattants qui sont tombés aux fronts. Le bureau du patronat a également remis un chèque de 100 millions pour répondre à l’effort de paix.
Créé en 1976 sous l’appellation Conseil national des entreprises voltaïques (CNEV), puis rebaptisé en 1998 le Conseil national du patronat burkinabè, le CNPB est l’Organisation faitière des groupements et associations professionnels du secteur privé au Burkina Faso.
Aziz Zoulabou & Charles Dah/Oméga médias
