Le SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du Collectif contre lâimpunitĂ© et la stigmatisation des communautĂ©s (CISC) Dr Daouda Diallo a Ă©tĂ© enlevĂ©, vendredi aprĂšs-midi, Ă Ouagadougou par des hommes en civil, a confirmĂ© Ă OmĂ©ga un membre de son organisation. Dr Daouda Diallo Ă©tait sur la liste des personnes rĂ©quisitionnĂ©es – dĂ©but novembre – pour se rendre au front. Il avait refusĂ©, comme les autres personnes rĂ©quisitionnĂ©es, de se rendre.
Câest dâabord un proche de Dr Daouda Diallo qui alerte OmĂ©ga sur son enlĂšvement Ă©ventuel. Et quelques minutes, lâinformation est confirmĂ©e en exclusivitĂ© Ă OmĂ©ga par un membre du Collectif contre lâimpunitĂ© et la stigmatisation des communautĂ©s. Dr Daouda Diallo a bel et bien Ă©tĂ© enlevĂ©. Selon ce membre du collectif, câest au service des passeports Ă Ouagadougou quâil a Ă©tĂ© enlevĂ©. « Son passeport Ă©tait arrivĂ© Ă expiration et il sâest rendu au service des passeports pour un renouvellement », affirme-t-il. « Câest lĂ -bas que six individus en civil ont encerclĂ© son vĂ©hicule et lâont amenĂ© avec eux », a-t-il prĂ©cisĂ©.
DĂ©but novembre, Dr Daouda Diallo figurait sur une liste dâau moins sept personnes – des leaders syndicaux, dâorganisations de la sociĂ©tĂ© civile et des journalistes – Ă ĂȘtre rĂ©quisitionnĂ©es pour le front.
Dr Daouda Diallo avait marquĂ© sa ferme opposition Ă cette rĂ©quisition et avait attaquĂ© le dĂ©cret lâinstituant notamment, la mise en garde et la mobilisation gĂ©nĂ©rale. Pour lui, ce dĂ©cret est devenu une mesure punitive et criminelle envers des citoyens sincĂšres qui apportent une critique constructive pour une meilleure marche de la Nation. Il avait invitĂ© les BurkinabĂš Ă se « mobiliser pour barrer la route Ă lâautocratie et la dictature en marche ».
Les personnes rĂ©quisitionnĂ©es Ă travers un collectif dâavocats avaient attaquĂ© ces dĂ©cisions de rĂ©quisition jugĂ©es « illĂ©gales et arbitraires ». Mi-novembre, le tribunal administratif a statuĂ© en rĂ©fĂ©rĂ© et a estimĂ© quâil ne pouvait pas suspendre Ă ce stade ces rĂ©quisitions. Le tribunal a invoquĂ© des questions de sĂ©curitĂ© nationale ayant motivĂ© ces rĂ©quisitions.
Nâayant pas pu suspendre les rĂ©quisitions, le collectif des avocats a fait recours au « rĂ©fĂ©rĂ© liberté ». Une sorte de procĂ©dure dâurgence pour rĂ©tablir la libertĂ© dâexpression, dâopinion, dâaller et de venir des personnes rĂ©quisitionnĂ©es, en attendant une autre procĂ©dure pour statuer sur la lĂ©galitĂ© ou non de ces rĂ©quisitions. Ce vendredi, cette audience Ă©tĂ© renvoyĂ©e au 6 dĂ©cembre prochain Ă la demande de lâAgent judiciaire de lâĂtat, pour lui permettre de collecter des informations en vue dâassurer la bonne dĂ©fense de lâĂtat BurkinabĂš dans ce dossier.
Lamine Traoré / Oméga médias