🔴 Journée d’hommage aux martyrs : Des familles de victimes attendent justice et réparation

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La tradition a été respectée ce 31 octobre à Ouagadougou. Le Chef de l’Etat, le Capitaine Ibrahim Traoré, a présidé dans la matinée la cérémonie officielle marquant le 9e anniversaire de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014. Cette journée célèbre aussi les victimes des événements liés au coup d’état du 16 septembre 2015.

10 heures, Place du monument aux héros nationaux de Ouagadougou. La sirène retentit, symbolisant l’heure à laquelle la première victime est tombée. La tristesse se lit aisément sur les visages, surtout du côté des familles de victimes. Les souvenirs remontent. Le 30 octobre 2014, « mon petit frère et moi, nous sommes sortis pour réclamer une gouvernance vertueuse. Malheureusement, je suis rentré sans mon petit frère », se rappelle Seydou, frère de Mora Belem, l’une des victimes. Il précise que c’est « quatre jours plus tard » que le corps de son frère a été retrouvé à la morgue de l’hôpital Yalgado.

 

 

 

« Cette journée d’hommage consacrée chaque année est bien, mais le meilleur pour nous, c’est la justice » regrette néanmoins Seydou Belem. Selon les familles de victimes, la promesse de l’indemnisation se fait toujours attendre.

« Selon les dispositions prises par le HCRUN (Haut Conseil pour la Réconciliation et l’Unité Nationale), chaque parent de victime doit recevoir 10 millions de FCFA et de cette somme sera déduite toute prise en charge financière medicale et ou alimentaire », confie sous anonymat un parent de victime, qui dit regretter de “mauvaises politiques”.

Victor Pouahoulabou, président de l’union des familles de victimes se veut optimiste. « Nous sommes là-dessus. On espère bien que bientôt les choses vont rentrer dans l’ordre », a-t-il souhaité.

A cette cérémonie, une minute de silence a été observée en la mémoire des martyrs des 30 et 31 octobre 2014, ceux de septembre 2015, mais aussi des victimes du terrorisme. Le Chef de l’État a également procédé au dépôt d’une gerbe de fleurs au pied de la stèle du Monument aux héros nationaux à la mémoire de tous les martyrs tombés pour la nation.

Le 31 octobre 2014, des manifestations massives débutées la veille dans plusieurs villes du pays ont emporté le pouvoir de Blaise Compaoré, au pouvoir depuis 27 ans. Les manifestants s’opposaient à une modification de la Constitution qui devait permettre au Président d’alors de rester au pouvoir après 2015. La répression a fait officiellement 33 morts et plus de 600 blessés.

Charles Dah / Oméga médias

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