Les militaires qui ont pris le pouvoir le 26 juillet dernier Ă Niamey, ont accusĂ©, lundi, la France – en complicitĂ© avec des nigĂ©riens – dâĂ©ventuelles frappes sur le palais prĂ©sidentiel pour obtenir la libĂ©ration du PrĂ©sident Mohamed Bazoum. Selon les militaires, le ministre des Affaires Ă©trangĂšres de Bazoum, par ailleurs Premier ministre par intĂ©rim, Hassoumi Massaoudou ainsi que le Haut-commandant de la Garde Nationale du Niger le colonel-major Midou Guirey ont signĂ© le document autorisant ces frappes de lâarmĂ©e française.
« Dans sa ligne de conduite allant dans le sens de la recherche des voies et moyens pour intervenir militairement au Niger, la France avec la complicitĂ© de certains nigĂ©riens, a tenu une rĂ©union Ă lâĂ©tat-major de la garde nationale du Niger pour obtenir des autorisations politiques et militaires nĂ©cessaires », a lu Ă la tĂ©lĂ©vision nationale, le porte-parole des militaires au pouvoir Ă Niamey.
Selon le communiqué, Hassoumi Massaoudou agissant en tant que Premier ministre, a signé un document autorisant « le partenaire français à effectuer des frappes au sein du palais présidentiel afin de libérer le Président de la république du Niger Mohamed Bazoum, pris en otage ».
Le communiquĂ© de la junte prĂ©cise que le Haut-commandant de la Garde Nationale du Niger, le colonel Midou Guirey, a aussi signĂ© le mĂȘme document.
Au lendemain de sa prise du pouvoir, le jeudi 28 juillet, le Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), avait dĂ©jĂ accusĂ© la France d’ĂȘtre « passĂ©e outre » la fermeture des frontiĂšres « pour faire atterrir un avion militaire ».
Vendredi, la France a dit ne pas reconnaĂźtre les autoritĂ©s issues du putsch menĂ© par le gĂ©nĂ©ral Tchiani. Selon la France, le seul PrĂ©sident du Niger est Mohamed Bazoum. « Ce coup dâĂtat est parfaitement illĂ©gitime et profondĂ©ment dangereux pour les NigĂ©riens, pour le Niger et toute la rĂ©gion », avait dĂ©clarĂ© Emmanuel Macron.
Dimanche, des manifestants ont vandalisĂ© lâambassade de France Ă Niamey. Paris a « fermement condamné » ces actes et a appelĂ© la junte Ă respecter la convention de Vienne sur la violation des reprĂ©sentations diplomatiques.
Toujours dimanche, Ă lâissue dâun double sommet, la Cedeao et lâUemoa ont pris une batterie de sanctions contre le Niger. La Cedeao a donnĂ© une semaine aux militaires qui ont pris le pouvoir « pour libĂ©rer et rĂ©installer le prĂ©sident dĂ©mocratiquement Ă©lu » Mohamed Bazoum. PassĂ© ce dĂ©lai, la Cedeao nâĂ©carte pas de faire usage de la force. Les chefs dâĂ©tat-majors des armĂ©es de la Cedeao devront se rĂ©unir en urgence.
Lâinstitution a imposĂ© des interdictions de voyager aux officiers militaires impliquĂ©s dans le coup d’Ătat. Les sanctions de lâUemoa sont essentiellement Ă©conomiques. Un embargo total sur le pays.
Lamine Traoré / Oméga médias