Des leaders dâorganisations de la sociĂ©tĂ© civile Marcel Tankoano, Abdoul Karim Baguian dit Lota, DĂ©sirĂ© Guinko, Pascal ZaĂŻda, Boukari Conombo et des journalistes Lookman Sawadogo de la tĂ©lĂ©vision LCA et Alain Alain de OmĂ©ga mĂ©dias – qui ont Ă©tĂ© dĂ©posĂ©s, jeudi 25 mai, Ă la Maison dâarrĂȘt et de correction de Ouagadougou (MACO) – ont changĂ© de lieu de dĂ©tention, a confirmĂ© Ă OmĂ©ga un des avocats de ces prĂ©venus. OmĂ©ga mĂ©dias, en exclusivitĂ©, annonçait, samedi, des « conditions difficiles » dâincarcĂ©ration de ces personnes inculpĂ©es dans le dossier dĂ©sormais dĂ©nommĂ© « Marcel Tankoano et autres » du supposĂ© incendie du palais du Mogho Naaba, roi des mossĂ©, Ă travers des audios.
Selon les informations de OmĂ©ga, ces leaders dâOSC et les deux journalistes qui Ă©taient dĂ©tenus dans un premier temps au « bĂątiment annexe », puis au « grand bĂątiment » de la maison dâarrĂȘt ont changĂ© de lieu de dĂ©tention. Ils se trouvent, selon nos sources, depuis dimanche au Quartier dâamendement (QA). Un lieu oĂč, prĂ©cise un avocat, les conditions dâincarcĂ©ration sont plus acceptables. « Ils se sentent mieux et dignes ici », ajoute-t-il.
Mieux, ce lundi, explique un autre conseil, une dĂ©lĂ©gation de la Commission nationale des droits de lâhomme (CNDH) est passĂ©e pour sâen quĂ©rir des conditions de dĂ©tention des personnes inculpĂ©es dans ce dossier.
A ce jour, les 9 personnes dĂ©posĂ©es Ă la MACO se portent bien. DĂ©sirĂ© Guinko qui avait fait un malaise – au regard de sa difficile condition de dĂ©tention – sâest remis et se porte mieux mĂȘme sâil continue de consulter Ă lâinfirmerie de la maison dâarrĂȘt. Selon nos informations, ils sont dâailleurs plusieurs chaque matin Ă se rendre dans cette formation sanitaire elle-mĂȘme en souffrance, peu Ă©quipĂ©e en mĂ©dicaments.
Mais notre source indique que le journaliste et animateur de OmĂ©ga mĂ©dias Alain Alain a des difficultĂ©s pour marcher. Il sâagit, selon la source, dâun mal de genou qui sâest rĂ©veillĂ© en dĂ©tention. Il faut le tenir pour quâil puisse marcher. Il a besoin de bĂ©quilles », affirme-t-elle.
Autre difficultĂ© pour ces personnes dĂ©tenues. Les visites sont filtrĂ©es. Pratiquement, dĂ©plore un avocat, seuls les membres de la famille, ceux qui apportent Ă manger et quelques rares personnes sont autorisĂ©s. « On a lâimpression que le procureur ne veut pas que leurs proches, leurs amis puissent les rencontrer », a-t-il relevĂ©.
Les chefs dâinculpation
A ce jour, OmĂ©ga a davantage de prĂ©cisions sur les diffĂ©rents chefs dâinculpation des leaders dâOSC et des journalistes poursuivis dans cette affaire. Trois charges pĂšsent sur lâensemble du groupe. Il sâagit de lâincitation Ă attroupement, de la mise en danger de la vie dâautrui et de la complicitĂ© par non dĂ©nonciation de dĂ©lit.
Les deux journalistes, Alain Alain et Lookman Sawadogo sont inculpés pour complicité.
Marcel Tankoano, le prĂ©sumĂ© cerveau du « complot », lui en plus des trois charges, se voit attribuer un dernier chef dâinculpation, celui de la divulgation de fausse information. Depuis sa garde Ă vue, il a Ă©tĂ© auditionnĂ© au moins Ă quatre reprises et confrontĂ© Ă au moins deux tĂ©moins Ă la Division des investigations criminelles (DIC), avait indiquĂ© un de ses avocats estimant quâil ne sâagit que dâun acharnement. « Câest un montage grotesque. Il y a eu beaucoup de mensonges et de manipulations. Les enquĂȘteurs nâont jamais pu trouver lâauteur de lâaudio incriminant nos clients », avait dĂ©plorĂ© lâavocat.
Le jugement, selon les informations de OmĂ©ga, qui Ă©tait prĂ©vu pour le 3 juin prochain ne pourra pas se tenir Ă cette date. Un des avocats a expliquĂ© que le dossier, volumineux selon le procureur, ce dernier le met en lâĂ©tat – jargon judiciaire qui veut dire que toutes les piĂšces du dossier ne sont pas rĂ©unies – pour pouvoir le juger. « Une nouvelle date doit ĂȘtre fixĂ©e », prĂ©cise lâavocat.
Lamine Traoré, Oméga médias