Plusieurs leaders dâopinion et responsables dâorganisations de la sociĂ©tĂ© civile ont Ă©tĂ© interpellĂ©s ces derniĂšres semaines au Burkina, faisant craindre Ă certaines organisations une rĂ©pression organisĂ©e par le pouvoir du capitaine Ibrahim TraorĂ© contre les voix discordantes. Dans un communiquĂ© publiĂ© ce dimanche, le Procureur du Faso prĂšs le Tribunal de grande instance de Ouaga 1 fait une mise au point : « les personnes dĂ©jĂ interpellĂ©es et gardĂ©es Ă vue ainsi que celles qui pourraient lâĂȘtre dans les prochains jours ne sont nullement poursuivies pour leurs opinions ».
Selon Harouna Yoda, ces leaders dont il nâa pas prĂ©cisĂ© les noms, ont Ă©tĂ© Ă©pinglĂ©s dans une affaire de messages audio publiĂ©s dans la nuit du 2 au 3 mai, appelant dâabord à « brĂ»ler » le palais du Mogho naaba, puis Ă sâopposer Ă un projet de destruction du mĂȘme palais. « Ces diffĂ©rents messages audios, contrairement Ă ce quâils peuvent laisser croire, Ă©maneraient dâune mĂȘme source. (âŠ) La consĂ©quence logique (âŠ) aurait Ă©tĂ© lâaffrontement entre les partisans et les adversaires de la destruction du palais du Mogho Naaba », a expliquĂ© le procureur.
Harouna Yoda ajoute que les auteurs de ces messages « auraient Ă©tĂ© approchĂ©s pour lâenregistrement et la diffusion de ces audios, le tout contre rĂ©munĂ©ration ». « Dâautres personnes approchĂ©es dans ce sens avaient dĂ©clinĂ© lâoffre et sâen Ă©taient ouvertes Ă notre parquet tout en expliquant les diffĂ©rentes Ă©tapes qui ont conduit entre autres Ă lâĂ©dition de ces messages », affirme-t-il.
Selon le communiquĂ©, 6 personnes ont Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©es, pour la plupart des acteurs dâorganisations de la sociĂ©tĂ© civile. « Des indices concordants nous fondent Ă croire quâelles ont commis des faits graves et attentatoires Ă la loi pĂ©nale », a dĂ©clarĂ© le procureur du Faso, qui estime que « cela justifie amplement que ces personnes, Ă lâinstar de centaines dâautres Ă travers le pays, soient mises aux arrĂȘts pour les besoins de lâenquĂȘte, conformĂ©ment Ă la loi ».
Harouna Yoda prĂ©cise que ces personnes sont mises en cause pour « des faits dâassociation de malfaiteurs, divulgation de fausses informations, incitation Ă un attroupement armĂ© ou non armĂ©, et dâautres infractions que lâenquĂȘte viendrait Ă rĂ©vĂ©ler ». « Mon parquet continuera de jouer sa partition toutes les fois que les agissements de personnes fussent-elles animatrices ou leader dâorganisations de la sociĂ©tĂ© civile, sont une menace contre la paix et la cohĂ©sion nationale », a-t-il prĂ©venu.
Abdoul Fhatave Tiemtoré / Oméga médias
